Mon point de vue est celui d’un directeur de la culture en poste à Bobigny depuis deux ans, face à l’immense gâchis que représente cet acte. Sa violence, son aveuglement, au-delà de ses conséquences matérielles, font mal à toutes celles et tous ceux qui, au quotidien, s’échinent à faire revivre un esprit de service public dans une ville bien malmenée de ce point de vue durant la précédente mandature.
Sans angélisme ni démagogie, élus comme fonctionnaires se sont mobilisés depuis bientôt trois ans pour concevoir et mettre en œuvre une politique municipale susceptible de contrebattre les déterminismes sociaux à l’œuvre dans une population majoritairement paupérisée comme l’est celle de Bobigny.
Cela passe par l’ambition, très concrète, de multiplier des initiatives, des actions, des projets, des équipements ayant pour point commun de rechercher le meilleur compromis entre moyens disponibles et qualité de ce qui est offert aux habitant(e)s, dans tous les domaines : citoyenneté, éducation, culture, vie sociale, sports, etc…
C’est en cela que l’incendie du Centre Social de l’Etoile revêt un caractère symbolique d’une violence extrême, tant par ce qu’il renvoie à ceux/celles qui l’ont promu qu’à ses futur(e)s usager(e)s.
Dans ce quartier nouvellement rénové, ce lieu spacieux, lumineux et apte à accueillir le plus grand nombre d’activités, est un outil précieux pour créer du lien et encourager toutes les formes de partage.
Par la volonté destructrice de quelques-uns, son ouverture ne fera pas dans quelques jours mais dans quelques mois, ce qui est déplorable quand on sait qu’il est et restera, pour quelques temps encore, le seul centre social de Bobigny. Mais elle se fera et ce sera un jour de liesse d’autant plus avivée par la signification nouvelle qu’elle revêtira, car cette ouverture sera aussi celle, symboliquement réaffirmée, de ce quartier et de son refus de se laisser enfermer dans des logiques mortifères.
Ce lundi 13 mars à 19H, un rassemblement se tiendra sur place pour signifier cela avec la plus grande détermination.