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Billet de blog 17 novembre 2015

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Plus que jamais l'amour, pas la guerre

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comme prévisible, la rhétorique martiale a fait flores dès les premières heures qui ont suivi les attentats de Daech. Passant sans transition de « l’acte de guerre «  à « La France est en guerre »,le ton belliciste a été, d’emblée, celui adopté par les politiques. Que Marine le Pen, toute à ses postures viriles, joue de ce registre et y trouve sa dose quotidienne de testostérone, rien de surprenant. Que Sarkozy, Fillon, Waucquiez et autres sous-fifres de LR lui emboîtent le pas, là encore on reste dans le domaine du convenu tant la droite peine à ne pas céder à la tentation du suivisme.

Mais maintenant, il va falloir s’habituer à ce qu’une certaine gauche, toute à sa mutation plus libérale que sociale, porte elle aussi la voix pour promouvoir ce qu’on a du mal à ne pas appeler une militarisation de la société. Hollande comme Valls auront beau jeu de surfer sur l’évènement pour parachever l’appareil de mesures potentiellement liberticides qu’ils ont mis en place depuis les évènements de janvier. L’atonie des réactions, notamment de ce qu’on n’ose plus appeler l’autre gauche et encore moins l'extrême gauche, ne peut que les y encourager.  Sans parler des médias, dont certains de service public, qui tendent  un micro complaisant à des personnages aussi anxiogènes et sécuritaires que Bauer ou Raufer, duettistes dont on avait, à tort visiblement, l’impression qu’ils se faisaient plus discrets ces derniers temps.

Ainsi donc, il n’y aurait plus de choix, fini le temps de la candeur et de l’insouciance. L’état d’urgence règne, les couvre-feux et les contrôles incontrôlés sont désormais possibles, l’armée est sur le qui-vive, l’heure est la mobilisation générale.

Oui mais non, comme dirait Mathieu Boggaerts  par la bouche de Luce. Combien sommes-nous à ne pas vouloir danser la polka des renoncements?

Quelque chose qui ressemble à la guerre existe, la France y prend sa part en Syrie ou au Mali. Mais si notre pays  ressemble aujourd’hui à un champ de bataille, c’est uniquement de manière métaphorique. Et ce n’est pas faire injure à la mémoire des victimes du 13 novembre que de le dire. Des fusillades aveugles sont des actes de barbarie. Barbare le mot est assez fort, non? la guerre c’est autre chose.

 Si combat il doit y avoir, et il doit y avoir, c’est en complet décalage avec tout cela qu’il doit s’envisager: En continuant à revendiquer le  droit à la légèreté, à l’optimisme, à la confiance dans les autres, à la frivolité même pour repousser ce sinistre esprit de sérieux qui prétend nous dicter nos attitudes et conformer nos comportements

Oui, plus que jamais, s’il faut un slogan, on n’a pas fait mieux: « l’amour pas la guerre ».

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