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Billet de blog 24 février 2015

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Y'a du kaki dans mon quartier

Est-ce d'avoir récemment lu "A nos amis" du comité invisible ( cf le remarquable compte-rendu de lecture de Joseph Confavreux ici) et gardé en mémoire ce constat implacable: "En Occident, l’emploi des forces armées sur le territoire national en cas de désordre d’importance n’est même plus un tabou, c’est un scénario bien ficelé. De crise sanitaire en attentat terroriste imminent, les esprits y ont été méthodiquement préparés." ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Est-ce d'avoir récemment lu "A nos amis" du comité invisible ( cf le remarquable compte-rendu de lecture de Joseph Confavreux ici) et gardé en mémoire ce constat implacable: "En Occident, l’emploi des forces armées sur le territoire national en cas de désordre d’importance n’est même plus un tabou, c’est un scénario bien ficelé. De crise sanitaire en attentat terroriste imminent, les esprits y ont été méthodiquement préparés." ?

Non, la présence militaire dans les rues de Paris, le métro ou les aéroports ne plaide pas d'évidence et ne rassure pas l'ensemble de la population. Quoiqu'on pense par ailleurs des forces de l'ordre, et de l'usage que peut en faire le pouvoir, la police, les CRS, les gendarmes mobiles sont les garants de l'ordre public et sont seuls légitimes à pouvoir faire usage de la force pour garantir la sécurité des citoyens.

Les institutions ont pris soin de distinguer les soldats des gendarmes, à charge pour les premiers de faire la guerre selon des principes d'exception et aux seconds d'agir sur le territoire national dans le respect des règles républicaines. C'est vrai, Vigipirate (quel drôle de nom quand on y pense!) a depuis longtemps pris place dans le quotidien des français et accommodé l'idée qu'un état d'urgence "soft" était non seulement supportable mais souhaitable, un mal nécessaire en somme.

Ne pas accepter cet état de fait procède, pour ceux de ma génération, qui ont connu l'armée de l'intérieur en faisant leur service militaire, d'une suspicion légitime. C'est peu de dire que l'esprit de service public et d'intérêt commun n'était pas ce qui animait la plupart des militaires de carrière que j'ai pu croiser à cette occasion. Autres temps, autres moeurs me dira-t-on, je demande à voir.

Et j'ai vu, récemment, la campagne de recrutement de l'armée et ses citations du code du soldat ( 11 commandements sentencieux), un tant soit peu tronquées: Ainsi " il accomplit sa mission avec la volonté de gagner et de vaincre et si nécessaire au péril de sa vie" est devenu, pour la bonne cause publicitaire, " Je serai au service des autres et j'agirai avec la volonté de vaincre". Est-ce plus rassurant?

A mon sens non, tout comme ne l'est pas non plus un certain état d'esprit lénifiant post 11 janvier,qui voit les médias chérir la fraternisation entre population et soldats à grand renfort de café bouillant et de croissants.On a les images d'Epinal qu'on peut.

Si armée il doit y avoir, sa place est dans les casernes ou sur des terrains d'opération, sauf à entériner le fait que la France vit désormais dans un état d'exception permanent ce qui ne serait pas acceptable.

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