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Billet de blog 27 octobre 2013

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Je pense à Lou (Reed)

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Est-ce la fatalité d'avoir passé la cinquantaine, de ne réagir qu'à l'annonce de disparus chers à nos coeurs? Chéreau, il y a deux semaines, Lou Reed ce soir.

Au delà des hasards du calendrier, ces deux là me sont importants car, chacun à leur manière, ils m'ont aidé à grandir ( pour autant que j'ai vraiment quitté la cour des petits, mais c'est une autre histoire). Pour Chéreau, je vous laisse lire le billet précédent.

Pour Lou Reed, tout s'est joué un certain été de la fin 70. J'étais avec mes parents en vacances à Vieux- boucau les bains. Un mois en pension complète, matin et après-midi à la plage sauf les jours de pluie, à jouer aux boules dans la forêt landaise. Une certaine idée de l'ennui et de la solitude adolescente. J'avais 16 ans et lisais encore des magazines pour les jeunes, comme Hit ou podium. J'écoutais encore Sardou, Lama, Lenorman et julien Clerc (j'écoute toujours Julien Clerc). Quel hasard m'avait conduit à acheter le numéro de septembre 1978 de Rock et folk, je n'en ai aucune idée. Rentré dans la chambre, je tournais les pages, incrédule. Littéralement, je ne comprenais rien au ton des articles, notamment un signé philippe Garnier. En couverture, sur fond rouge, Lou Reed dans une de ces postures très "vicious" qu'il affectionnait. Son interview me laissa elle aussi perplexe mais déclencha deux choses, dès mon retour à Houilles. L'arrêt immédiat de toute écoute de chanteur de variété et l'achat de la compilation "walk on the wil side" et " never mind the bollocks" puisque Lou était cité comme un des pères putatifs du punk.

35 ans plus tard, je lui suis toujours fidèle et me surprend toujours à fredonner "sunday morning"  ou " Coney island Baby" ( I'll never play football for the coach...), parmi cent autres chansons de lui qui, plus que m'accompagner, m'ont ouvert à la poésie ou tout simplement ému ou électrifié. Qui dira l'importance de l'écoute, chaque semaine renouvelée, de "Berlin" dans son intégralité, plongé dans l'eau bouillante du bain dominical le walkman au maximum ?

Après, ce qu'il est devenu, ce qu'il était aujourd'hui, je le sais mais cela m'importe peu. He stays a wild child, afterall.

PS: A lire absolument la biographie ultime, parue il y a douze ans aux éditions du Serpent à plumes: Lou Reed, Electric Dandy par Bruno Blum.

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