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Billet de blog 27 novembre 2015

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Pays de cocarde

D'ou vient cette impression, en cette journée d'hommages aux victimes des attentats, qu'une forme de chantage tricolore s'est peu à peu imposé? Que signifie cette exortation officielle à poster des selfies bleu blanc rouge comme symbole d'unité nationale?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sur fond de déclarations bellicistes, d'état d'urgence dont les pouvoirs exorbitants s'accompagnent  des premiers dérapages, cette injonction faite à toute une population de lever les couleurs interroge. 

La gauche de gouvernement proclame que pavoiser les rues et les fenêtres, c'est exprimer un patriotisme républicain et aviver le meilleur de l'esprit de résistance à toutes les formes d'intolérance. Acquiescer à cette tardive reconquête symbolique, c'est faire peu de cas du patient labourage d'esprits mis à l'oeuvre par le FN depuis des dizaines d'années en faisant du nuancier tricolore rien moins que le code couleur de toute sa communication, cf la très récente tentative par JM Le Pen de piquer le nom " rassemblement bleu blanc rouge" à N. Dupont d'Aignan.

On peut supposer que la surenchère sécuritaire, de droite comme de gauche, profitera à l'extrême droite, les régionales le diront.  On peut également craindre que cette exaltation sans mesure du Drapeau ne serve, in fine,  qu'à réveiller des instincts archaïques.

En ce vendredi 27 novembre , chacun se sent meutri et aspire à manifester sa solidarité et à partager la peine des familles. Mais, en 2015, à la veille de la COP 21, universaliste par essence, n'y avait-il pas d'autres gestes à faire qu'agiter la cocarde ? 

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