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Billet de blog 1 septembre 2011

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Marche des Indignés: Mélancolie 31/08

Comme les autres billets sur la Marche, celui-ci n'est pas de moi, mais juste une traduction que j'en fais aussi souvent que je peux (voir le lien en bas de billet)In March on Brussels on 31 August 2011 at 21:13Mansle, 31 Août37 jour de la Marche sur Bruxelles. 27 km depuis Angoulême

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In March on Brussels on 31 August 2011 at 21:13

Mansle, 31 Août

37 jour de la Marche sur Bruxelles. 27 km depuis Angoulême

Nonobstant la décadence qui a érodé la vie de ces villages français, ils conservent encore une sorte de beauté fascinante.

On peut la sentir en début de soirée quand le soleil réussit encore à percer au travers des rues pour couronner les maisons d'une lueur dorée. Toutes les portes et la plupart des vieux volets (1) de bois sont clos. Il n'y a pas de circulation, pas de gens, vous n'entendez rien d'autre que les tourterelles et le tintement des couverts, l'unique preuve que le village est encore habité.

Quand le clocher frappe ses huits coups, le seul bar sur la place de l'église ferme et la poignée d'habitués vieillissants se traîne vers vers son foyer. Un chaton joue dans les rues, les boutiques ont l'air de ne pas avoir renouvelé leurs vitrines depuis trente ans.

Ces endroits éveillent un sentiment de mélancolie, et c'est exactement ce qui les rend si beaux.

Mélancolie comme le regret de quelque chose qui soit à la fois familier et authentique. Ici vous pouvez encore le sentir sous les décombres de l'époque postmoderne. Dans la ville il est difficile de le trouver.

Dans la campagne, le capitalisme vorace a eu comme effet la dissémination de riches villas champêtres et la décadence de ces villages. Dans la ville, cela a conduit à la gentrification des centres historiques, et le relogement des gens du commun dans les banlieues bétonnées. Dans les deux cas, la vie à échelle humaine a été éradiquée.

Je suis assis sur le trottoir, et j'écoute. J'aime beaucoup ce sentiment de mélancolie, et je songe, me demandant à quoi ressembleraient ces endroits s'ils n'étaient pas dépendants des villes, de l'aide du gouvernement, de la grande distribution ou du tourisme. Je rêve d'un village qui ne dépende que de la créativité et du génie pratique de ses habitants.

Mais attention, je ne suis pas un simple rêveur romantique, et la révolution n'est en aucune façon un mouvement anti-moderniste. La vie dans un village auto-suffisant ne serait pas un retour vers le passé, et ne priverait pas les habitants des bénéfices de la ville. L'astuce humaine connaît peu de limites, et il n'y a aucune raison pour que l'Homme ne soit pas capable de construire pour tous un réseau d'infrastructures gratuites, rapides et durables, connectant sans frontières les villages, les villes, les continents et les gens.

La révolution c'est de l'énergie créative. Elle vise à rassembler le potentiel humain d'intelligence, technologie, organisation et coopération, et de faire fonctionner tout ça pour le bénéfice de tous.

(A retrouver avec les photos sur le blog en anglais "Spanish revolution")

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