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Billet de blog 4 avr. 2013

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Quand "The Local" en remet une couche dans le foutage de gueule...

Claudia Senik, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, a publié dans le magazine The Local un article qui a fait l'effet d'une bombe [auprès du lectorat britannique]. Elle y explique que 1) les Français sont malheureux et que 2) le seul moyen pour eux de sortir de la morosité est de s'inspirer un peu plus des Britanniques. Ses conclusions reposent sur un sondage réalisé en 2011 par BVA et Gallup International, d'où il ressort que les Français sont le peuple le plus pessimiste du monde (...) "Enfin et surtout, Claudia Senik considère que le plus gros problème des Français est qu'ils ne parlent pas l'anglais. Elle écrit : "Pour être plus heureux, les Français devraient apprendre davantage les langues étrangères [...]."

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Claudia Senik, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, a publié dans le magazine The Local un article qui a fait l'effet d'une bombe [auprès du lectorat britannique]. Elle y explique que 1) les Français sont malheureux et que 2) le seul moyen pour eux de sortir de la morosité est de s'inspirer un peu plus des Britanniques. Ses conclusions reposent sur un sondage réalisé en 2011 par BVA et Gallup International, d'où il ressort que les Français sont le peuple le plus pessimiste du monde (...)
"Enfin et surtout, Claudia Senik considère que le plus gros problème des Français est qu'ils ne parlent pas l'anglais. Elle écrit : "Pour être plus heureux, les Français devraient apprendre davantage les langues étrangères [...]."
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Apparemment ceci a été publié dans un journal diffusé en France à destination des Britanniques qui y résident... (et dont une grande partie, d'ailleurs, ne parle pas,ou très mal, français).
J'ai relu la phrase ci-dessus
("Enfin et surtout (...)"), et je me dis que la guerre psychologique et idéologique continue de plus en plus!
Car on pourrait tout aussi bien écrire:

ON DEVRAIT  considèrer que le plus gros problème des Britanniques  est qu'ils ne parlent pas les autres langues.  "Pour être plus heureux, les Britanniques devraient apprendre davantage les langues étrangères [...].
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Pour info: revenant hier soir de chez ma mère (Tours) vers la Charente, j'ai pris en charge deux jeunes stoppeurs britanniques: Simon (19 ans) et Laura (18ans). Ces deux jeunes, avant de commencer leurs études d'histoire (pour l'une) et de médecine (pour l'autre) *, participent au défi ("Challenge") de l'association "Link"    http://www.lcdinternational.org/hitch
Cela consiste à parcourir en deux semaines et en stop, sans l'aide de moyen techniques tels que téléphone communicant etc...  un parcours de 1200 miles (AR) .


Naturellement, une des premières choses que je leur ai demandées, c'était les langues qu'ils parlaient. Le jeune homme parlait un peu français, un français laborieux et hésitant, et (disait-il) encore moins d'espagnol. Quant à la jeune fille, si elle comprenait un peu notre langue, elle était totalement incapable de s'exprimer. Je les ai accueillis chez moi pour la nuit, et au cours du dîner cette impression s'est très largement confirmée. Nous avons donc parlé en anglais! (évidemment).
Cette prétentieuse de Claudia Senik est soit mal informée, soit... une menteuse (si ce n'est les deux!). Les Français ne sont en gros pas plus incompétents en anglais que nombre d'autres Européens (cf l'étude européenne de 2001 citée par Grin dans les annexes de son fameux rapport, à voir dans mon billet "Moulins à vent..."), et de toutes façons, ceux qui éprouvent des difficultés ne les rencontrent pas en "langues étrangères" mais en ANGLAIS, langue très mal adaptée au rôle qu'on lui fait jouer. Car l'angliscisation se fait à marche forcée, par la ruse et le mensonge. (Cf mon billet ici même "Les moulins à vents et le storytelling" )
* (ces projets d'études ne laissent aucun doute sur la classe sociale des deux adolescents: ce n'étaient pas des "pauvres", mais des jeunes issus de la bourgeoisie, petite ou moyenne, donc où on a les moyens de donner une bonne éducation à ses enfants)

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