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Billet de blog 9 septembre 2011

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Marche des Indignés - La populace en colère 02/09

Nous sommes humains pour le meilleur et pour le pire. Nous avons manifesté le meilleur à maintes reprises, et hier soir nous avons fait preuve du pire. Je ne me rappelle pas grand'chose de ce qui s'est passé; toute la journée, j'ai essayé de remettre en ordre les morceaux . Comme les autres billets sur la Marche, celui-ci n'est pas de moi, mais juste une traduction que j'en fais aussi souvent que je peux (voir le lien en bas de billet)

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Nous sommes humains pour le meilleur et pour le pire. Nous avons manifesté le meilleur à maintes reprises, et hier soir nous avons fait preuve du pire. Je ne me rappelle pas grand'chose de ce qui s'est passé; toute la journée, j'ai essayé de remettre en ordre les morceaux .

Comme les autres billets sur la Marche, celui-ci n'est pas de moi, mais juste une traduction que j'en fais aussi souvent que je peux (voir le lien en bas de billet)

Lizant, 2 septembre 39 ème jour de la Marche vers Bruxelles. Réorganisation interne

Chers tous,

Nous sommes humains pour le meilleur et pour le pire. Nous avons manifesté le meilleur à maintes reprises, et hier soir nous avons fait preuve du pire. Je ne me rappelle pas grand'chose de ce qui s'est passé; toute la journée, j'ai essayé de remettre en ordre les morceaux . Ce dont je me souviens vraiment, ce sont les regards violents, les flèches grossières. Je pense que je me rappelle aussi la véhémence.

Tout est parti du camarade Cubano. Il a été incapable de marcher pendant deux jours. Au bout de presque 2000 kilomètres, d'abord avec le groupe de Malaga à Madrid, et maintenant vers Bruxelles, il a été obligé d'appeler une voiture d'assistance. Il était blessé à la jambe gauche et il boîtait. Mais la voiture n'est pas venue. Cubano a dû se traîner seul jusqu'à l'étape, et il était furieux

Il a accusé de négligence les véhicules d'aide, a prétendu qu'ils gaspillaient l'essence, et s'est disposé à distribuer lui-même l'argent pour le carburant. Ceci a provoqué la rumeur, qui s'est répandue comme une traînée de poudre: Cubano était sur le point de décamper avec la caisse, et un des véhicules d'assistance. On disait qu'il avait été vu mangeant de la viande et buvant en douce.

Il est rentré bourré, c'est vrai, et une assemblée interne s'est tenue tard dans la nuit pour discuter l'affaire. Après avoir entendu toutes les rumeurs, l'assemblée a décidé de la façon la plus senséede se saisir des fourches, des torches, de piller sa tente et de la brûler, avant de chasser Cubano dans les bois.

Peut-être n'est-ce pas exactement ce qui s'est passé, mais quand Cubano fut réveillé par une foule excitée qui secouait sa tente, il se peut qu'il ait eu une telle impression.

Le Cubain est un membre convaincu de notre mouvement pacifique, mais il a eu son comptant de guerres révolutionnaires dans sa journée. Il est un vétéran de la guérilla dans la jungle, et quand il s'est senti menacé, il a réagi comme il l'a pu.

Quarante marcheurs ne suffisaient pas à contenir sa furie. Ce n'est que l'intervention d'une femme courageuse qui put le ramener à la raison et éviter des blessés. Notre mouvement avait touché le fond. Aujourd'hui, nous avons pris un jour forcé de repos pour essayer de nous organiser et rétablir la confiance dans le groupe.

Cubano a rendu compte de la trésorerie à tous, et réaffirmé qu'il avait l'intention d'aller à Bruxelles. « Abandonner la marche serait comme abandonner ma famille. ». Entendant cela, tous ceux qui avaient fait la descente sur sa tente la nuit précédente ont baissé la tête de honte, et se sont excusés.

Il est étonnant de voir comme le comportement d'un groupe peut être facilement influencé par des rumeurs, et combien l'argent peut conduire à la violence. Le camarade Bernie l'a formulé ainsi quand il m'est apparu la nuit denrière dans la fumée et les décombres: « On est en train de répéter les mêmes erreurs que la société que nous voulons changer. »

Ne pouvant être pire, aujourd'hui est meilleur. Et demain on se remettra à marcher. Nous ne pouvons pas nous permettre encore une de ces âneries si nous voulons arriver à Paris à temps.

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L'original en anglais est ici sur le blog de "Spanish revolution" .

Cela date déjà d'une semaine! Je suis très en retard, mais vraiment cela m'était difficile de traduire avant aujourd'hui. Il reste au moins 5 ou 6 billets à traduire...

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