Nous sommes un mouvement global, et c'est dans l'unité que nous résistons à l'injustice. Nous n'accepterons pas la violence ou l'intimidation des autorités. Ni ici, ni où que ce soit. C'est notre message ces jours-ci. Si vous touchez l'un de nous, n'importe où sur la planète, vous nous touchez tous.
St. Denis, le 23 Septembre, 60è jour de la Marche vers Bruxelles, Remontage
Chers Tous,
Nous avons planté nos tentes sur le terrain d'un ancien hôpital qui a été squatté. Il y a un plateau et une structure en bois, avec un grand bac à sable au milieu. C'est presque comme camper sur une plage.
Aujourd'hui c'était repos. Ce matin, les onze camarades qui étaient toujours détenus, ont été relâchés. Les Indignés qui étaient allés les soutenir devant le tribunal furent encerclés par la police au moment où ils sortirent du métro. Ils furent escortés sur l'autre rive de la rivière pour y attendre la libération de nos camarades.
La seule chose concrète dont les Indignés étaient accusés fut d'avoir brisé une vitre de la camionnette de police.. je ne connais pas les détails de ce qui s'est passé, mais je pense qu'il est peu probable que onze personnes aient prémédité un acte de destruction et l'aient exécuté de concert avec sang-froid. Et même s'ils l'avaient fait, ce n'est pas le genre d'infraction pour laquelle on puisse arrêter quelqu'un.
Ils auront à se représenter à la fin d'octobre, mais l'important est qu'ils soient libres de venir avec nous. Même Jesus Christ est de retour, il s'etait perdu la nuit dernière quand nous avons déménagé à St Denis. Cependant nous ne nous sommes pas trop inquiété à son sujet, parce que nous savions qu'il saurait retrouver le chemin jusqu'à nous. Le seul qui ne nous ait pas rejoint est le camarade Poirot. Il est hospitalisé suite à son asthme qui lui a causé des problèmes, mais il va bientôt sortirt.sortir
Ainsi, nous sommes réunis dans notre squatt-villégiature le long du canal. C'est un grand soulagement. Nous avons finalement l'occasion de rattraper un peu de sommeil. Je pense que ça a constitué notre premier vrai intermède de repos depuis toutes ces semaines. Pour moi aussi. Je bascule du jeu grandeur nature consistant à préparer et exécuter des actions à Paris, vers une réalité imaginaire, bâtissant des châteaux de sable avec la camarade Juliette, « La Parisienne ».
D'une façon ou d'une autre, la vie est un amusement.
A la fin de la journée, assemblée interne dans le bac à sable. Demain une réunon avec le voisinag est organisé ici. C'est une des zones qui se sont embrasées pendant la révoltes des banlieues en 2005. Cela pourrait constituer un terreau fertile pour gagner du soutien pour une insurrection pacifique.
Les nouvelles d'actions partout sur la planète continuent d'affluer. À Barcelone, des gens ont protesté devant le consulat de France pendant trois jours d'affilée. À Los Angeles, il y a des manifestations de solidarité avec les gens arrêtés à Paris. Et à Paris nous sommes aux côtés de nos frères arrêtés à New York lors de « Occupy WallStreet ».
Nous sommes un mouvement global, et c'est dans l'unité que nous résistons à l'injustice. Nous n'accepterons pas la violence ou l'intimidation des autorités. Ni ici, ni où que ce soit. C'est notre message ces jours-ci. Si vous touchez l'un de nous, n'importe où sur la planète, vous nous touchez tous.
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Retrouvez l'original en anglais avec les photos sur le blog "Spanish Revolution"
Comme les autres billets sur la Marche, celui-ci n'est pas de moi, mais juste une traduction que j'en fais aussi souvent que je peux. Je suis en train de "remonter" un peu mon retard, après quoi je remettrai tout en ordre chronologique.