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Billet de blog 14 septembre 2008

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Laurent Mauduit chez Roger Martin du Gard !! Qu'est-ce que cela peut bien cacher ?

Mais que faisait donc Laurent Mauduit en ce samedi ensoleillé, au fond de la campagnepercheronne, dans la magnifique demeure de Roger Martin du Gard ?Soutient-il Martin du Gard comme Edwy Plenel a été accusé de le faire pour Ségolène Royal en se rendant à un meeting du PS. Soutient-il François Bayrou comme il en est soupçonné par certains après avoir diffusé sa prestation sur la liberté de la presse aux universités du Modem.Martin du Gard est décédé depuis 50 ans comme l’atteste les célébrations nationales organisées cette année pour évoquer l’homme et son œuvre. Donc point de soutien électoral en perspective.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mais que faisait donc Laurent Mauduit en ce samedi ensoleillé, au fond de la campagnepercheronne, dans la magnifique demeure de Roger Martin du Gard ?

Soutient-il Martin du Gard comme Edwy Plenel a été accusé de le faire pour Ségolène Royal en se rendant à un meeting du PS. Soutient-il François Bayrou comme il en est soupçonné par certains après avoir diffusé sa prestation sur la liberté de la presse aux universités du Modem.

Martin du Gard est décédé depuis 50 ans comme l’atteste les célébrations nationales organisées cette année pour évoquer l’homme et son œuvre. Donc point de soutien électoral en perspective.

Au château du Tertre, où Martin du Gard décéda en août 1958, on s’y rend pour des conférences, des lectures, une exposition, assister à un spectacle. On y défend des valeurs.

Samedi, Laurent Mauduit a tout simplement reprisson bâton de pèlerin. Il est venu donnerune conférence sur l’état de l’information en France et combattre pour une presse libre et indépendante.

Cette fois il n’est pas devant pas une salle de 2000 militants. Juste une soixantaine de personnes sans étiquette déclarée, motivées, à l’écoute.

La moitié de la salle a plus de 50 ans. Ce sont des orphelins de la presse écrite de qualité à la recherche d’une issue, d’un espoir. Un participant connaît parfaitement l’histoire de Charles Delescluze dont il fut question dans le premier billet de blog de Laurent Mauduit. L’histoire de la presse, du journalisme et de son combat, il connaît et pas dans l’abstrait.

L’autre moitié est nettement plus jeune. Parmi eux quelques journalistes, pigistes, correspondants de la presse locale parfois reconvertis dans l’édition. Ils savent de quoi il est question.

Ils (et elles) expriment leur difficulté pour faire chaque jour correctement leur métier, métier de surcroît de plus en plus mal payé. Une jeune femme, ancienne rédactrice en chef d’un journal local, dénonce la disparition d’une presse locale de qualité nécessaire à la démocratie à l’heure de la décentralisation. Cette presse existait autrefois.

Une autre intervient pour évoquer le cas de Laurence Ferrari, la toute nouvelle star du Journal de TF1, lancé comme un produit. Elle s’indigne que tous les media aient présenté Laurence Ferrari comme une journaliste. Pourquoi ne pas dire que sa formation est tout autre puisqu’elle est issue de l’EFAP (l’agence française des attachés de presse).

Pas de prosélytisme pour tel ou tel parti parmi l’assistance. Seule une soif d’être informé.

Laurent Mauduit expose les faits, reprend les arguments qu’une semaine plus tôt il avait tenus devant les militants du Modem sur l’état de l’information en France. Une heure de conférence suivie d’une heure trente de débat. La soirée s’est terminée sur la terrasse du château du Tertre autour d’un verre de cidre. Là encore les échanges se sont poursuivis longtemps.

Pourquoi ce billet ?

Internet c’est merveilleux. Chacun peut librement s’y exprimer. Mais, comme en toute chose, n’est-il pas indispensable de prendre du recul avant de se lancer dans le commentaire..

A la relecture de certains d’entre eux sur l’intervention de Laurent Mauduit devant les militants du Modem, on ne peut que regretter certaines remarques indignées, réprobatrices et mêmes suspicieuses. La liberté de la presse est un combat qui n’a pas de couleur politique. Présenter et défendre un nouveau support d’information qui se veut indépendant n’est pas une mince affaire par les temps qui courent. Un parterre de 2000 militants … 60 inconnus soucieux de démocratie ? Un jour tel journaliste, un autre jour tel autre pour défendre une même cause. Aucun territoire ne doit être déserté.

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