La ville de Rueil-Malmaison abrite depuis le début des années 80 une école d’arts créée par Jacques Baumel, maire de l’époque.
Cette école, au départ à disposition des résidents de la ville amateurs d’art, s’est vu reconnaître une mission éducative en 1988 par la mise en place d’une classe préparatoire publique, puis a été agréée en 2001 par le Ministère de la Culture pour préparer un diplôme national d’arts plastiques. À ce jour, elle propose 3 types d’activités :
Enseignement supérieur :
- Un 1er cycle d’enseignement supérieur : cursus de 3 ans préparant au diplôme national d'arts plastiques (DNAP, niveau licence, option art, 3 ans d’études après le bac).
- Une classe préparatoire aux concours d'entrée dans les écoles supérieures d'art (dessin, peintures, gravures, objets en volume, livres d’artiste, écrits, photographies, vidéos, travaux sonores…). La classe préparatoire prépare aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art, d'arts décoratifs, de design ou d’architecture.
Programme de résidence d’artiste :
Le programme de résidence Synapse accueille des artistes de champs divers (plasticiens, vidéastes, chorégraphes, compositeurs) pour la finalisation d'un projet audiovisuel.
Activités en direction du public Rueillois :
- ateliers de pratique amateur aux enfants, adolescents et adultes désirant exercer et enrichir leur regard, découvrir et pratiquer les arts plastiques dans leur diversité (dessin, peinture, sculpture, photographie …).
- de septembre à avril, des cycles de conférences sur l’art moderne et contemporain.
L’école d’Arts de Rueil est la seule des 3 écoles supérieures « beaux-arts » en Île-de-France et, au niveau national, l’une des 48 sur 59 dites « territoriales », c’est-à-dire financées en quasi totalité par leur ville d’accueil et donc dépendantes de la volonté de l’équipe municipale, alors que l’enseignement supérieur devrait être de la compétence de l’État. En 2004, un texte de loi, à l'initiative de la droite, prévoyait la possibilité pour les départements de prendre en charge les écoles "territoriales" d'arts. Paris s'est aussitôt portée volontaire pour récupérer les activités de ses écoles d'arts qui se sont ainsi trouvée regroupée dans une entité unique mais le conseil général des Hauts-de-Seine a tout simplement ignoré cette possibilité, au nom sans doute de la volonté de ne se préoccuper que d'activités dites "utiles" et "rentables", dont les arts ne ferraient pas partie selon eux.
Aujourd’hui, l’avenir de ce lieu d’enseignement est menacé ! En effet, en juin 2008, la Municipalité de Rueil-Malmaison décide unilatéralement la suppression pure et simple, à terme, de son financement, prétextant que la ville ne peut financer un établissement concernant trop peu ses résidents, alors que l’une des 3 activités de l’école est, d’après le site Internet de la ville : « Activités en direction du public Rueillois ». Un « sursis » obligatoire de trois ans est prévu afin de permettre aux étudiants de terminer le cursus engagé. En l'occurence, il s'agit bien d'une unique logique "financière" et la renommée que ville en retire n'est pas prise en compte.
Cette décision recueille la consternation des étudiants, des professeurs… d’autant que la Mairie, qui argue que des économies doivent être faites, n’hésite pas à organiser des expositions prestigieuses comme « la Seine et les impressionnistes » dont le budget atteint les 150 000 euros, sans compter d’autres aménagements municipaux luxueux.
Des idées de rapprochement avec d’autres écoles d’Île-de-France sont évoquées, mais leur mise en œuvre semble encore bien aléatoire, d’autant que les écoles d’arts territoriales en France subissent de graves difficultés.
À l’heure actuelle, l’École d’arts de Rueil-Malmaison ne peut organiser son prochain concours d’entrée prévu en mai. Et sans concours, il n’y aura plus d’étudiants, donc plus d’école.
Au-delà de la seule école de Rueil, c’est le devenir de l’enseignement artistique en France qui est en jeu, les moyens étant peu à peu retirés de toutes les écoles de ce type, au nom de la nécessité d’économiser sur tout ce qui ne semble pas « essentiel ».
Cyniquement, le Ministère de la Culture propose aux écoles sous sa tutelle de se trouver elles-mêmes des financements. Les régions n’ont ni les compétences, ni les moyens financiers de compenser le désengagement de l’état qui nie sa responsabilité.
On peut se demander qui assurera désormais la charge de l’enseignement artistique en France ? Ne cherche-t-on pas à tuer la création intellectuelle et artistique jugée futile ? L’enseignement artistique, loin de fermer l’étudiant sur lui-même, l’ouvre au monde, le confronte à ses contraintes : la nécessité de créer et produire en tenant compte du contexte économique qui s’imposera pour la diffusion de son œuvre, toutes valeurs que l’on prétend essentielles. L’école nationale supérieure d’arts de Rueil est reconnue pour la qualité de son enseignement par ses étudiants, les institutions qui les accueillent pour leurs études en second cycle, voire par les acteurs politiques qui cherchent néanmoins à l’achever.
Alors, que peut-on faire pour la soutenir ?
Une pétition a été lancée, elle a recueilli près de 3 000 signatures. On peut la signer à cette adresse : http://lapetition.com/sign1.cfm?numero=1845.
On peut également contacter le maire de Rueil pour protester, demander le maintien de l’école et du prochain concours d’entrée, à cette adresse : Monsieur Patrick Ollier, Député-maire de Rueil-Malmaison, 13 boulevard Foch, 92501 Rueil-Malmaison Cedex.
On peut aussi adhérer au Comité de soutien de l’École d’arts de Rueil en lui faisant parvenir ses cordonnées avec la mention « j’adhère au Comité de soutien » à l’adresse suivante : comite.ecoleartsrueil@gmail.com.