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Historien et journaliste indépendant, spécialiste des relations internationales et notamment du Proche-Orient, animateur bénévole de La Chance.

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Billet de blog 11 mars 2022

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Pourquoi je vote et appelle à voter pour Fabien Roussel

J'ai quitté le PC il y a plus de 35 ans. J’avais été licencié de l'hebdomadaire "Révolution" avec la majorité de sa rédaction. Aujourd’hui encore, j’ai des divergences avec l'orientation du candidat du PCF, entre autres sa ligne « sécuritaire » et son rapprochement avec Caroline Fourest. Pourquoi me suis-je néanmoins décidé à voter et à appeler à voter pour Fabien Roussel ?

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Quatre raisons motivent mon vote pour Fabien Roussel plutôt que pour Jean-Luc Mélenchon.

La première, c’est bien sûr que, sur l’essentiel, son programme me paraît correspondre aux attentes d’une France populaire qui a été, depuis 40 ans, le dindon des farces de droite, de « gauche » et macroniste.

La deuxième, c'est l'étonnante agressivité de la campagne anticommuniste depuis que Fabien Roussel grimpe dans les sondages. Une phrase sur la viande, le fromage et le vin, et on le traite de « beauf » ou de « réactionnaire ». Une manifestation du syndicat policier Alliance (à laquelle, à mon avis, il a eu tort de se rendre), et le voilà catalogué « fasciste ». Une carte de vœux maladroite suffit à en faire un « raciste ». Tout cela est tellement grotesque que nous pourrions nous croire revenus aux plus tristes heures de la propagande des années 1920 ou 1950…

La troisième raison, c'est l'opération scandaleuse à laquelle vient de se livrer une poignée de dirigeants irresponsables de la Primaire populaire : ils ont appelé à voter Mélenchon sans consulter les 475 000 inscrits qui avaient pourtant placé devant lui Christiane Taubira et Yannick Jadot. Or les dirigeants insoumis, qui n’avaient pas eu de mots trop durs contre ladite Primaire, se sont réjoui, Clémentine Autain en tête, de ce détournement immoral, tel un recéleur mettant la main sur le butin du voleur.

La quatrième raison, et de loin la plus sérieuse, c’est la complaisance manifestée de longue date par Jean-Luc Mélenchon à l’égard de Vladimir Poutine. Sa prudence actuelle ne saurait faire oublier qu’il a approuvé l’annexion de la Crimée et surtout qu’il a « félicité » (sic) le dictateur russe pour son action en Syrie, déclarant même compter sur lui pour « régler » (re-sic) le problème. Il suffit de lire son blog et de regarder ses émissions de télévision [1] pour s’en convaincre sans le moindre doute possible.

Il faut appeler un chat un chat : mon opposition à Jean-Luc Mélenchon sur ce point ne relève pas seulement de la critique théorique d’un « campisme » obsolète à l’heure où la guerre froide entre systèmes antagonistes a laissé place à un conflit inter-impérialiste opposant des puissances mondiales et régionales toutes capitalistes. Non, c’est bien plus grave : elle tient à la responsabilité historique que le leader insoumis a prise en encourageant, par son soutien aux opérations de Poutine en Crimée et en Syrie, l’impérialisme russe.

Le Parti communiste français, lui, a évité cette erreur tragique pour les Ukrainiens et pour la France.

Voilà les raisons pour lesquelles je me suis décidé, en conscience, à voter et à appeler à voter pour Fabien Roussel.

Dominique Vidal, journaliste et historien.

[1] La plus accablante, que j’avais analysée à l’époque pour le site du mensuel Regards, est celle du 20 février 2016 d’ONPC : www.youtube.com/watch?v=1IydqUaJ9rk).

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