
Poète de son état, Francis Combes a créé Le Temps des cerises il y a près de trente ans, avec une bande d’amis écrivains. Si sa petite entreprise, n’en déplaise à Alain Bashung, a connu la crise, elle a survécu envers et contre tout, grâce au cap choisi et tenu par ses fondateurs : la littérature et la poésie d’abord, avec l’ouverture et le pluralisme sans lesquels il n’est pas de création libre. Sous ces auspices, la maison est restée petite, mais elle est devenue prestigieuse. À qui en douterait, il suffirait pour s’en convaincre de lire ci-dessous la liste des 319 pétitionnaires (texte n°1) accourus la défendre.
Iznogoud ne ressemble guère au calife qu’il a détrôné mardi soir. C’est l’apparatchik type. Actuellement, il cumule la rédaction en chef de la revue communiste ultra-orthodoxe Économie et politique (qu’il devrait abandonner le premier janvier), le secrétariat de la Fédération communiste du Lot-et-Garonne, un mandat de conseiller municipal à Agen et bientôt, paraît-il, un emploi salarié à la Communauté urbaine de Bordeaux. Voilà qui suffirait à tout honnête permanent du Parti communiste. Mais lui n’entend pas se contenter des émoluments que lui rapportent toutes ces fonctions.
Les signataires de la seconde pétition (texte n°2), tous d’ex- ou actuels communistes ayant milité dans les secteurs culturels, emploient un mot cinglant : « cupidité ». Fréderic Rauch a exposé cash son objectif à Francis Combes, à savoir augmenter sensiblement le modeste salaire que touchait ce dernier – très irrégulièrement d’ailleurs, la trésorerie le permettant rarement. Et poser son c.. sur une belle chaise derrière un beau bureau tout neuf, digne du futur patron du Temps des Cerises, bureau qu’impatient il a déjà fait livrer au siège de la maison d’édition avant même d’en avoir été élu directeur-gérant.
Si Iznogoud ne dissimule pas son projet personnel, il est moins disert en matière de projet éditorial. Celui qu’il a esquissé mardi au Conseil d’administration a laissé pantois même ses co-putschistes. Et pour cause : rien dans sa carrière de communiste professionnel ne l’a préparé à des responsabilités culturelles. Qu’on me comprenne bien : au fil des années que j’ai passées dans la presse communiste, j’ai rencontré d’innombrables ouvriers ou employés devenus, avec « le Parti », de véritables intellectuels, d’une culture parfois impressionnante. Je n’en prendrai qu’un seul exemple : Jean Burles, qui conclut son parcours comme rédacteur en chef de l’hebdomadaire Révolution, et à qui des historiens comme Roger Martelli et Serge Wolikow doivent tant.
Mais le terme « marxisme » n’a pas le même sens pour un Jean Burles et un Frédéric Rauch : ce dernier sacrifiera, si on le laisse faire, tout un patrimoine littéraire pour bricoler une caricature des défuntes Éditions sociales, vouée à répandre la bonne parole des néostaliniens. Lesquels, après avoir permis à Fabien Roussel de « dégager » Pierre Laurent, se retourneraient aujourd’hui contre lui, s’il faut en croire les « fabienologues » : au front monteraient notamment la Section économique du PCF et sa revue, sous la houlette du fils de Paul Boccara, et la Fédération de Paris, sous la direction du fils del compagno Marc Zamichiei. Bref, au-delà de ses aspirations de permanent désireux de gonfler sa future retraite, Iznogoud serait l’instrument d’une opération politique. De fait, après s’être longtemps tue, la direction nationale du PCF a dénoncé, prudemment et pudiquement, la mainmise d’une partie de son (ex ?) majorité sur la maison d’édition (texte n°3).
Difficile, cependant, d’en rester là. Pour des raisons politiques évidentes. Et pour des raisons morales. Tous les acteurs de cette tragi-comédie– y compris Francis Combes adhérent depuis…. 1970, quand Rauch n’était encore qu’un bambin – détiennent une carte du PCF ! Dont les statuts, à l’article 25, précisent : « Les motifs d'exclusion du Parti communiste français sont la mise en cause délibérée des valeurs fondamentales d'intégrité et de dignité humaine, la corruption, ainsi que l'appartenance à un autre parti politique. Cette mesure exceptionnelle d'exclusion est proposée par l'instance à laquelle appartient l'adhérent-e ou par toute autre instance concernée Celle-ci doit saisir la commission nationale de médiation et de règlement des conflits qui infirme ou confirme la proposition d'exclusion. »
Reste une question :d’où vient l’argent qui a permis nouveaux maîtres du Temps des cerises de s’emparer de la majorité de son capital ? Qui paiera le salaire « amélioré » du nouveau directeur-gérant, si les caisses sont vides, comme souvent ? Selon de bonnes sources, le financement viendrait notamment d’une Fédération CGT, dont l’ex-secrétaire a légué la direction… à son fils (sic). Si cette rumeur se vérifiait, il faudrait expliquer comment cette institution syndicale peut, non seulement participer au capital d’une maison d’édition de littérature et de poésie, mais aussi, le cas échéant, en rétribuer le nouveau directeur-gérant.
La parole est à Fabien Roussel… et à Philippe Martinez
D. V.
BREAKING NEWS: UN COMMUNIQUÉ DE LA DIRECTION DU PCF
Le Temps des Cerises : le PCF affirme son attachement à l'indépendance de la maison d'édition
Les éditions du Temps des cerises sont dans la tourmente. Elles voient actuellement s'exprimer publiquement des dissensions entre l'actionnaire majoritaire et le directeur-fondateur de cette maison, Francis Combes.
Cette maison d'édition prestigieuse a permis la publication de nombreux auteure.e.s, et elle a su marquer sa différence par des choix éditoriaux audacieux.
Comme de nombreux écrivains, intellectuel.le.s, nous sommes inquiets et préoccupés pour son avenir et par cette crise.
Aujourd'hui autant qu'hier, le PCF est de tous les combats pour la liberté de création et le respect du pluralisme des opinions. Il affirme donc avec force son attachement à l'indépendance de cette maison d'édition, qui lui paraît la condition même de son rayonnement et de son prestige.
L'attitude du PCF depuis la fondation du Temps des cerises, en 1993, atteste d'ailleurs de sa loyauté à son égard : à aucun moment, il ne s'est mêlé de ses choix de publication, ni de ses décisions concernant la composition de son capital.
C'est pour cette raison de principe qu'il n'a donc jamais imaginé mandater qui que ce soit pour « prendre le contrôle » de cette maison, la « détourner » de ses objectifs originels, changer ses orientations éditoriales.
Comme les auteur.e.s et personnalité.e.s qui ont récemment manifesté leur émotion, le PCF réaffirme son amitié pour Francis Combes et son estime pour son travail souvent difficile à la direction du Temps des cerises. Depuis le début du conflit qui traverse cette maison, nous le lui avons fait savoir à plusieurs reprises.
Parti communiste français,
Paris, le 19 décembre 2020.
1) L’appel des auteurs et des amis du Temps des cerises
Le Temps des Cerises est en grand danger. Les changements annoncés de manière unilatérale par les principaux actionnaires (dont la FNAF-CGT) concernant la direction des éditions Le Temps des Cerises sont lourds de menaces pour son existence. En tant qu’auteurs, nous sommes directement concernés et nous entendons faire entendre notre point de vue.
Le Temps des Cerises est une maison qui occupe une place singulière dans le paysage de l’édition. Elle a été fondée en 1993 par un collectif d’autrices et d’auteurs réunis autour de Francis Combes. Parmi eux, plusieurs amis aujourd’hui disparus parmi lesquels Jorge Amado, Eugène Guillevic, Catherine Claude, Roger Bordier ou Pierre Bourgeade… Aujourd’hui, près de 1000 titres sont inscrits à son catalogue.
Au fil des ans, elle s’est affirmée par sa production de qualité dans le domaine de la poésie, tout d’abord, mais aussi du roman et de l’essai. Elle a aussi joué un rôle de premier plan dans l’action pour la défense de l’édition indépendante et du pluralisme éditorial dans ce pays.
L’esprit initial du Temps des Cerises, fait d’engagement progressiste et d’ouverture, s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui.
Cette maison qui a toujours été résolument à gauche, n’a jamais été la maison d’édition du parti communiste ou d’une quelconque organisation politique, ni même d’une organisation syndicale quelle qu’elle soit.
Nous avons toujours été accueillis avec écoute, attention et respect par le directeur fondateur comme par la directrice qui l’a remplacé pendant plusieurs années, sans que, jamais, nos textes ne soient censurés.
Le Temps des Cerises a toujours publié nombre d’écrivains, dans leur diversité, communistes, libertaires, socialistes, trotskystes, écologistes ou autres, se retrouvant pour la plupart dans un même refus de l’ultra-libéralisme, du capitalisme et de l’impérialisme dont on voit aujourd’hui les effets mortifères pour la civilisation, les libertés, la culture et même le devenir de la planète et de la vie terrestre.
Or, nous apprenons aujourd’hui que les associés majoritaires au sein du conseil d’administration ont décidé de nommer, à la place du poète Francis Combes, directeur-fondateur de la maison, le rédacteur en chef de la revue économique du PCF ; un permanent, premier secrétaire d’une fédération départementale de ce parti. Nous n’avons évidemment rien contre le fait qu’il soit communiste ; mais son parcours qui n’a rien à voir avec le livre ou l’édition ne le qualifie pas, à nos yeux, pour diriger une maison d’édition poétique, littéraire et intellectuelle, connue de tous pour son indépendance d’esprit.
Ayant déjà, pour plusieurs d’entre nous, vécu les effets désastreux de certaines décisions politiques concernant les maisons d’édition qui existaient dans la mouvance culturelle communiste, nous avons les plus vives inquiétudes.
Nous souhaitons que soient préservés l’existence et l’esprit de cette maison d’édition. Pour cela, l’avis de Francis Combes doit impérativement être pris en compte quant à la relève qu’il souhaitait organiser pour continuer et développer le Temps des Cerises dans l’esprit qui en a fait une maison d’édition qui compte dans le paysage culturel et progressiste français.
- Pascal Acot, chargé de recherche honoraire au CNRS
- Maram al-Masri, poète
- Tony Andréani, philosophe, universitaire
- Olivier Apert, poète, dramaturge et traducteur
- Francis Arzalier, historien
- Andrés Bansart, ancien professeur des Universités (Universidad Simón Bolívar-Venezuela et Université de Tours-France).
- Jean-Louis Robert, historien, ancien président des Amis de la Commune
- Jean-Pierre Bastid, romancier et cinéaste
- Christophe Baumgarten, avocat
- Alexis Bernaut, poète
- Julien Blaine, poète
- Victor Blanc, poète
- Éric Blanco, écrivain et éditeur
- Alain Borer, écrivain
- Jana Boxberger, poète, traductrice
- Gérard Bras, professeur de philosophie, GEMR*
- Gianni Burattoni, peintre
- C215 (Christian Guémy), artiste urbain
- Gérard Cartier, poète, fondateur du Temps de Cerises
- René de Ceccatty, écrivain, traducteur
- Thomas Chaumont, traducteur
- François Chesnais, économiste
- Jean-Louis Cloët, écrivain
- Michel Cochet, GEMR*
- Francis Combes, poète, écrivain, fondateur du Temps des Cerises
- Françoise Coulmin, poète
- Marie-Laure Coulmin-Koutsaftis, écrivaine, traductrice
- Marc Delouze, écrivain, poète, fondateur et directeur des Parvis Poétiques
- Selçuk Demirel, dessinateur de presse
- Bernard Deschamps, ancien député
- Lucienne Deschamps, écrivaine, chanteuse
- Richard Dethyre sociologue, auteur, comédien
- Nicolas Devers-Dreyfus,
- Bruno Drweski
- Franck Delorieux, écrivain, directeur de la collection Les Lettres françaises
- Marie-Claire Dumas, éditrice des œuvres de Robert Desnos
- Laurent Fourcaut, poète
- Guglielmo Forni Rosa, GEMR*, professeur émérite de l'université de Bologne, philosophe
- Françoise Geier, poète
- Thierry Gillyboeuf, traducteur,
- Jennifer Grousselas, poète, agrégée de lettres modernes
- Jean-Paul Guedj, poète, essayiste
- Frédérique Guétat-Liviani, poète
- Jean-Luc Guichet, maître de conférences, GEMR*
- Jacques Giraud, historien
- Nedim Gürsel, écrivain
- Katia-Sofia Hakim, poète, professeure agrégée
- Jean-Pierre Han, rédacteur en chef des Lettres françaises
- Rima Hawi, maîtresse de conférence
- Daniel Herzog-Cachin,
- Charles Hoareau, auteur
- Cécile A. Holdban, traductrice
- Monique Houssin, écrivaine, journaliste
- Diana Johnstone, écrivaine
- Cathy Jurado, poétesse
- Stathis Kouvelakis, philosophe
- Tamara Kunanayakam, ancienne ambassadrice
- Abdellatif Laâbi, poète
- René Lacroix, philosophe, GEMR*
- Philippe Laïk, cinéaste, écrivain
- Jacques Lancier, ex Établi
- Aurélia Lassaque, poète
- Patricia Latour, écrivaine, journaliste, fondatrice du Temps des Cerises
- Françoise Leclerc, poète, écrivaine
- Alain (Georges) Leduc, écrivain et critique d'art
- Jean-Michel Leterrier, syndicaliste, ancien responsable de la politique culturelle de la CGT
- Alain Lipietz, économiste, homme politique
- Michaël Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS
- Corinne Luxembourg, enseignante-chercheuse en géographie
- Alain Marc, poète
- Jeanne Marie, traductrice
- Claude Mazauric, historien
- Olivier Mayer,
- Fabien Mellado, poète, professeur
- Jacques Mondoloni, écrivain
- Jacques Nikonoff, économiste
- Réjane Niogret, Autrice, conteuse, organisatrice d'évènements
- Gérard Noiret, poète et critique littéraire
- Jean-Pierre Page, syndicaliste, ancien responsable du département international de la CGT
- Gilles Perrault, écrivain, fondateur du temps des Cerises
- Michel Pigenet, professeur émérite d'histoire contemporaine, université Paris 1
- Jordan Plevnes, recteur de l’Université internationale Europa Prima, Skopje
- Francis Pornon, écrivain
- Christian Poslaniec, écrivain jeunesse
- Yvon Quiniou, philosophe
- Magali Rigaill, philosophe, GEMR*, professeur en classes supérieures
- Jean Ristat, écrivain, directeur des Lettres françaises
- Pierre Roche, historien
- Hélène Roussel, germaniste, maître de conférences honoraire à l'Université Paris 8
- Paul Roussy, poète
- Alain Ruscio, historien
- Jean-Pierre Siméon, poète, fondateur du Temps des Cerises
- Irène Sokologorsky, Présidente honoraire de l’Université Paris 8, professeur émérite, docteur honoris causa de l’Institut Littéraire de Moscou, rédactrice en chef de la revue Lettres russes
- Anne Talvaz, écrivaine
- Laurent Thines, poète, professeur de neurochirurgie, militant contre les armes sublétales
- Evelyne Trouillot, romancière
- Yves Vargas, philosophe
- Marc Viellard, écrivain
- Pierre Vieuguet, poète, Co-président fondateur de la Maison de la poésie Rhône-Alpes
- Maxime Vivas, écrivain, ex-référent littéraire d'ATTAC
*GEMR : Groupe d’études pour un matérialisme rationnel
Depuis la publication de l’Appel de 100 auteurs du Temps des Cerises à Marianne, d’autres signatures d’écrivains et d’amis du Temps des Cerises nous sont parvenues :
- Pedro Afonso, poète
- Hervé Artaud
- Bernard Ascal, poète, peintre et chanteur
- Henri Béhar, président des Amis d'Europe, éditeur des Œuvres complètes de Tristan Tzara.
- Olivier Besancenot,
- Alain Billecocq, philosophe
- Antoine Blocier, auteur de polars et de littérature jeunesse
- Gilles Boitte
- Quim Boix : syndicaliste. secrétaire général de l'Union international des syndicats de pensionnés et retraités de la FSM
- Marie-Luce Bonfanti, comédienne, traductrice
- Paul-Henri Bourrelier, essayiste, prix de l’Académie 2008
- Claude Chouteau
- Ivan Černý, écrivain et journaliste, rédacteur en chef de la revue Mozaika
- André Clavelle
- Anne Colas
- Philippe Cordat : syndicaliste, secrétaire général de l'Union Régionale CGT Centre-Val de Loire
- Pierre Demoutiez
- Catherine Destom Bottin professeur de lettres
- Nicole Colas-Linhart, chercheuse
- Paul Combes
- Philippe Cordat : syndicaliste, secrétaire général de l'Union Régionale CGT Centre-Val de Loire
- Andy Croft, poète (Angleterre)
- Jean-Claude Delanoue
- Alan Dent, poète (Angleterre)
- Christian Desbois, militant syndical FILPAC-CGT.
- Michel Dupré, retraité de l’université, plasticien, membre du groupe DDP
- Marianne Faurobert
- Virginia Fontes : historienne, écrivaine
- Bernard Frederick, journaliste
- André Freitas
- Georges Gastaud, philosophe
- Bernard Gerbier : économiste, professeur des universités retraité
- Jean-Louis Giovannoni, (éditions Maelström, Belgique)
- Sylvain Goldstein, président MRAP 93, militant CGT, vice-président IUT Bobigny
- Alain Gorius, éditeur
- Nikos Graikos,
- Pierre Gueguen, responsable des Éditions de la Libre Pensée
- Chantal Guerre
- Roland Guerre
- Ginette Laurent, ancienne gérante du Temps des Cerises
- Hassan Hamdan, sociologue, professeur Université Libanais
- Fabien Marius-Hatchi, éditeur
- Edmond Janssen, éditeur
- Cathy Ko, poète
- Dimitri Konstantakopoulos : journaliste, écrivain
- Nathalie et Séda Mélik, filles du poète Rouben Mélik
- Milena Městecká, écrivain, Prague
- Aymeric Monville, auteur et éditeur
- Catherine Morot
- Aline Pailler, journaliste
- Danièle Partouche
- Nicole Pétrau. Une amie du Temps des cerises
- Serge Pey, poète
- Éric Piette, poète (Belgique)
- Jean-Marc Raynaud, éditeur (les Éditions libertaires)
- Jean-Louis Robert, historien, ancien président des Amis de la Commune
- Christiane Rorato, comédienne et réalisatrice
- Colette Roussel
- Olivier Rubens
- Bernardo Schiavetta, poète argentin, prix Loewe
- Rose-Marie Serrano, enseignante, traductrice
- Jef Tombeur, journaliste honoraire
- Xavier Trompette, ami et bénévole du Temps des Cerises
- Didier Vallet
- Guy Vermé, cadre Éducation nationale retraité, militant humanitaire
- Christine Vulliard, professeure de lettres
- Patrick Widemann
- José Alsat
- Nicolas Aury
- Yannick Bedin, maire-adjoint de Bourges
- Alain Bonhomme
- Nicole Borvo Cohen-Séat, sénatrice honoraire
- Patrice Cohen-Séat, avocat honoraire
- Anne Colas
- Joëlle Collin
- Jean Gabriel Cosculluela
- Pierre Demoutiez
- Brigitte Dionnet
- René Durand
- Mircea Duta, poète roumain
- Camille Durette
- Éric Gaugain
- Françoise Fogola
- Dima Ivanova, poète bulgare
- Cathy Lopez
- Sonia Masson, metteuse en scène, membre du CN du PCF
- Alexis Mazade
- Miroslav Mlynaer, sculpteur tchèque
- Éric Muller
- Giuseppe Napolitano, poète italien
- Colette Nys Mazure, poète belge
- Fanch Oriant
- Élisabeth Paraillous
- Véronique Pittolo, poète
- Lionel Povert
- Terry Remond
- Yves Rémy
- Sylvie Ringard
- Mireille Rivat, chanteuse
- Carla Ryvolova, peintre et illustratrice tchèque
- Lambert Savigneux
- Boris Sentenac
- Jeanne Stervinou
- Tecie Werbowski, auteur dramatique, canadienne
104. Françoise Cambie
Et encore une nouvelle liste:
- Hernando Calvo-Ospina, journaliste, écrivain
- Fanette Cattiaux
- François Crevot
- Anne Dahlstrom
- Hervé Delouche
- Eugène Houriez
- Pierre Laporte, Conseiller général de Seine-Saint-Denis
- Alexandra Michel
- Jean-Claude Zapathy : syndicaliste CGT
- Jean-Claude Lefort, parlementaire honoraire
- Danièle Sanchez, ingénieure
- Norbert Lenoir, professeur de philosophie, membre du GEMR
- Corine Enaudeau, professeur de philosophie
- Jean-Pierre Landais
- Gérard Cherbonnier, éditeur
- Christian Desbois
- Xavier Lainé, écrivain
- Ariane Dreyfus, poète
- Eliot Katz, poète, Etats-Unis
- Emma Lavigne, traductrice
- Henriette Zoughebi
- Jean-Claude Bourdin, philosophe
- Christophe Lamiot, poète et éditeur
- Michèle Leprince
- Charles d'Estève, poète141. Thierry Roucoules, musicien
- Michal Ajvaz, poète et écrivain tchèque
- France Foye
- François Desanti, journaliste, syndicaliste
- Bernard Vasseur, philosophe, directeur honoraire de la Maison Aragon-Elsa Triolet
- Sylvestre Clancier, poète, président d’honneur du PEN club français
- Claudine Bertrand, poétesse québécoise
- Richard Sage, poète canadien
- Charles d'Estève, poète
- Thierry Roucoules, musicien
- Gilles Alfonsi
- Gérard Badéyan
- Nathalie Barardière
- Isabelle Bloncourt-Ropiteau
- Luc Châtel
- Olivier Combes
- Germain Coudert
- Alain Delahaigue
- Bruno Dumait
- Jeanine Gdalia
- Hélène Geraci
- Charles Heim
- Marie Karas-Delcourt
- Nathalie Liévoux
- Patrick Pernet
- Jean Poncet
- Daniel Rome
- Pascale Rome
- Andréa Safta
- Lucie Albertini-Guillevic
- Antoine Spire, président du Pen Club français
- Jean-Michel Ruiz, conseiller régional
- Lionel Pauvert
- Laurent Klajnbaum
- Jean Brafman, ancien conseiller régionale Ile-de-France
- Raymond Guggenheim
- Pierre Zarka, député honoraire, ancien directeur de l’Humanité
- Salah al-Hamdani, poèt, écrivain, homme de théâtre
- Sophie Geoffroy-Dechaume, chanteuse lyrique
- Roselyne Texier, Tours
- Chloé Landriot, poétesse
- Alain Lance, poète et traducteur
- Louis Dubost, poète, écrivain, ancien éditeur (Le Dé bleu)
- Loïc Canitrot, travailleur du spectacle, syndiqué CGT
- Hervé Fuschman, compositeur de chansons
- Michèle Aquien
- Carlos Laforêt, poète et musicien
- Colette Klein, poète
- Arnaud Le Vac, poète
- Fabienne Pourre
- Danièle Loisel, peintre
- Hamid Tibouchi, peintre, poète
- Pierre le Pillouër, poète
- Mathias Lair
- Eric Pellet ; prfoesseur agrégé Université Paris Est Créteil (Paris 12)
- Christian Kazandjian
- Nicole Laurent-Catrice, écrivaine, poète, traductrice
- Pascal Commère, poète
- Claudine Bohi, poète
- Jean-Jacques Reboux, auteur, éditeur
- Yves Jouan, poète
- Daniel Orantin
- Thierry Renard, poète, directeur de l’Espace Pandora (Vénissieux)
- Claude Ber, écrivain, poète
- Marion Mazauric, directrice des éditions Au Diable Vauvert
- José Muchnik, poète, anthropologue
- Jean-Pierre Lesieur, poète, directeur de la revue Comme en poésie
- Jean-Pierre Chapuis
- Françoise Pacha-Stiegler
- Didier Malherbe, musicien, poète
- Anne-Marie Métellus
- Pierre le Pillouër
- Denis Lanoyx, Maison Théâtre de slittératures à voix hautes, Nîmes
- Gérard Astor, auteur dramatique
- Jean-Lux Maxence, poète, écrivian, éditeur
- Danny-Marc, directrice des éditions du Nouvel Athanor, décorée du Mérite national pour son action en faveur du soin aux toxicomanes
- Hasan Erkek, poète, dramaturge, professeur de Théâtre, Istanbul
- Christian Prigent, écrivain
- Danielle Loiseau
- Richard Loiseau
- Annick Lepage
- Alain Wasmes
- Magali Favarel
- Jean-Jacques Angot
- Denis Peyrard
- Barbara Flamand
- Dominique Deyris, musicienne
- Bernard Noël, écrivain
- Jean-Claude Martin, poète et écrivain,
- Elodie Dupau, traductrice
- James Sacré, poète.
2) Lettre ouverte à Fabien Roussel, secrétaire national du PCF (14/12/2020)
Le Parti communiste français a une grande histoire avec les poètes et la littérature, même si cette histoire fut souvent mouvementée.
C’est notre patrimoine. C’est aussi notre avenir.
Nous nous revendiquons du parti d’Aragon.
Engagé.e.s dans le combat pour la culture et le pluralisme, nous nous sentons blessé.e.s et en colère qu’un responsable du PCF, secrétaire fédéral et directeur de la revue « Economie et politique », sans qualification littéraire ni dans les métiers de l’édition puisse être propulsé directeur du « Temps des cerises » à la faveur d’un « putsch » organisé par des actionnaires majoritaires uniquement au plan financier. Frédéric Rauch qui veut faire main basse sur la maison d’édition prévoit de doubler son salaire par rapport au précédent directeur, la cupidité ne semble pas lui être étrangère !
Nous tenons à manifester notre soutien à Francis Combes qui a créé cette maison d’édition il y a 28 ans ainsi qu’aux auteurs du « Temps des cerises ». Cette petite maison d’édition indépendante, compte dans le paysage littéraire en particulier pour la poésie mais aussi pour le patrimoine théorique et littéraire.
Nous nous adressons à toi en tant que secrétaire national de notre parti.
Le camarade Frédéric Rauch est communiste. Nous-mêmes, nous sommes communistes, il n’y a que toi qui ait la légitimité et le pouvoir de lui demander de ne pas être candidat au poste de directeur ou de démissionner s’il est nommé par les actionnaires financiers.
Il y va de la survie d’une maison d’édition littéraire.
C’est aussi et surtout une question d’éthique, d’honneur en politique !
Signataires:
- - Jaqueline Belhomme, déléguée métropolitaine à la culture, maire de Malakoff
- - Jean-Marc Coppola, maire-adjoint à la culture pour toutes et tous, la création, le patrimoine culturel et le cinéma, ville de Marseille
- - Franck Delorieux, écrivain
- - Michel Duffour, ancien secrétaire d’Etat au patrimoine et à ladécentralisation culturelle
- - Alain Hayot, animateur collectif culture du PCF, ancien VP culture Région PACA
- - Jean-Claude Lebrun, critique littéraire
- - Jean-Pierre Léonardini, journaliste, critique de théâtre, auteur
- - Lucien Marest, ancien responsable culture PCF
- - Jean Ristat, poète, directeur des Lettres françaises
- - Bernard Vasseur, philosophe, directeur honoraire de la maison Elsa Triolet-Aragon
- - Henriette Zoughebi, bibliothécaire, fondatrice du Salon du Livre Jeunesse, Montreuil, Seine-Saint-Denis.
3) Déclaration du PCF (Collectif culture, arts et éducation populaire)
Les événements qui troublent le moment pour Le temps des cerises provoquent une vive émotion. Beaucoup nous demandent ce que nous en pensons, ce qu’en dit le Parti communiste.
Cette maison est le fruit d’un engagement fort qui s’est inscrit dans le temps long, porté par un souffle qui a permis de surmonter les épreuves. Dans un monde du livre et de la culture malmené par le marché et les dynamiques d’uniformisation, elle a su avec éclat faire exister la poésie, et donner une place à des pensées, à des regards, à des auteurs. Le temps des cerises porte un projet original qui a marqué le paysage de l’édition, provoquant reconnaissance et attachement. Sa personnalité est une richesse et un atout.
Nous voulons dire le respect qu’inspirent le collectif humain qui fait la force du Temps des cerises, les intuitions fondatrices qui lui ont donné son élan, le travail et l’engagement de celles et ceux qui l’ont animée. Une maison d’édition, c’est l’expression d’une liberté, c’est un alliage de savoir-faire professionnels et de tissus relationnels, tant les métiers du livre sont singuliers, c’est un organisme sensible et vivant.
Le conflit qui est né au moment de désigner un nouveau directeur est venu remettre en cause la bonne entente, provoquant le sentiment d’une rupture dans la trajectoire engagée. Or il paraît difficile que Le temps des cerises continue d’être Le temps des cerises sans que ses fondateurs et ses auteurs s’y reconnaissent pour l’essentiel.
Les récits qui sont faits dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans lesquels le PCF est parfois cité, obligent à préciser que notre organisation n’a pas plus l’intention aujourd’hui qu’hier d’y exercer quelque pouvoir. Pour autant l’avenir du Temps des cerises ne saurait nous laisser indifférents et, sans prétendre donner aucune leçon, nous sommes inquiets.
La belle aventure du Temps des cerises, l’expression de sa liberté éditoriale, doivent pouvoir se poursuivre, en s’appuyant sur ses forces vives.
Ajout du 18 décembre :
UNE DÉCLARATION DE FRANCIS COMBES
MAIN BASSE SUR LE TEMPS DES CERISES
NOUS NE LAISSERONS PAS FAIRE
Le directeur du Temps des Cerises, Francis Combes fait le point après l’Assemblée générale des associés de la maison d’édition.
Mardi 15 décembre 2020, s’est tenue une pseudo Assemblée générale du Temps des Cerises, (à laquelle plusieurs des fondateurs n’avaient même pas été invités). À cette occasion, la gérante a donné la parole à Frédéric Rauch, l’actuel rédacteur en chef de la revue du PCF Économie & politique (qui s’en sépare), pour qu’il expose ses vues quant à l’avenir de la maison d’édition…
Qu’il soit permanent du PCF n’est pas en soi le problème. Le problème est qu’il n’a aucun titre à diriger cette maison d’édition, connue pour son travail poétique, pour sa liberté de pensée et pour le rôle qu’elle joue dans la défense des éditeurs indépendants.
Le projet éditorial qu’il a présenté n’a en vérité rien à voir avec le Temps des Cerises et dénote une grande méconnaissance non seulement de cette maison d’édition mais de l’édition en général. Il n’a d’ailleurs pas emporté la conviction des présents.
Néanmoins, les associés majoritaires (en termes de capital), ont confirmé leur intention de l’embaucher, à compter du 1erjanvier, comme futur directeur et gérant du Temps des Cerises. Avec un salaire double de celui de la directrice précédente.
(Ce qui est quand même étrange quand on prétend « redresser » le Temps des Cerises…)
De plus, ce camarade a accepté la proposition de reclassement que lui a faite la direction du PCF. Il va donc cumuler un emploi à la Communauté urbaine de Bordeaux, ses fonctions de secrétaire départemental du Lot-et-Garonne, son mandat de conseiller municipal à Agen et un mi-temps au Temps des Cerises. Ce n’est pas sérieux. L’animation et la direction de la maison d’édition ont toujours réclamé un engagement complet. Pour ma part, depuis deux ans, c’est à plein temps, voire plus, (et de façon bénévole) que j’assume mes fonctions de directeur. C’est pourquoi, dans une logique de transmission respectueuse de l’esprit du Temps des Cerises, je souhaite vivement passer le relais à l’équipe des jeunes auteurs qui a la compétence et la volonté nécessaire pour animer la maison d’édition. Et bien sûr, je m’engage à les accompagner pour ce passage de témoin.
Cette décision prise en petit comité est une condamnation à mort de notre maison d’édition.
Elle a été prise dans le plus profond mépris pour l’opinion exprimée par la quasi totalité des auteurs du Temps des Cerises. Plus de cent d’entre eux ont en effet signé un Appel. Et ils ont été rejoints par près de 300 écrivains, amis et lecteurs. La diversité des signataires est d’ailleurs à l’image du pluralisme qui a toujours caractérisé la politique éditoriale du Temps des Cerises. Et l’ampleur de la réaction témoigne de l’inquiétude des auteurs et des lecteurs quant à ce qu’il peut en advenir.
Que l’opinion de quelques actionnaires l’emporte sur l’avis des auteurs, des fondateurs et de ceux qui font « tourner » la maison d’édition est en contradiction avec toute l’histoire du Temps des Cerises.
Que certains membres du Parti communiste français s’appuient ainsi sur le droit des actionnaires contre celui des « producteurs » est tout simplement lamentable. Imaginent-ils qu’ils peuvent « se payer » le Temps des Cerises ?
Ont-ils complètement oublié le Comité Central d’Argenteuil et l’acquis de pensée des communistes français quant à l’autonomie de la culture et le nécessaire respect de la liberté de création ?
Quelle est la raison de cette opération « main basse sur le Temps des Cerises » ? Des intérêts personnels ? Des ambitions frustrées ? L’effet collatéral de batailles politiciennes ?
Mais le Temps des Cerises ne servira pas d’enjeu à des luttes internes.
Nous ne l’accepterons pas.
Le forfait est accompli mais rien n’est joué.
La direction du PCF de son côté a réaffirmé son attachement à la liberté et à l’indépendance de la maison d’édition.
Cette indépendance est la garantie de sa pérennité et du fait que le Temps des Cerises puisse poursuivre sa route, dans un compagnonnage sans sectarisme, avec le mouvement ouvrier et progressiste.
Pour isoler ce « quarteron de putschistes » et donner à la maison d’édition les moyens de continuer et de se relancer, il va falloir obtenir l’ouverture et l’augmentation du capital.
Nous sommes nombreux qui refusons de renoncer à ce qu’est le Temps des Cerises : à son action en faveur de la poésie, à sa politique éditoriale dont l’engagement est bien connu, ainsi qu’à son ouverture ; tout ce qui fait l’identité de la maison d’édition depuis sa fondation par les écrivains eux-mêmes.
Francis Combes directeur-fondateur du Temps des Cerises