Goldnadel ment, puis se dégonfle

C’est l’avocat d’extrême droite et pro-israélien le plus connu. Moins par son talent professionnel que par son imagination débordante. 

Gilles-William Goldnadel vient à nouveau de faire la preuve de sa capacité à mentir comme un arracheur de dents.

Goebbel disait : « Plus le mensonge est gros, et mieux il passe ». Sans doute, cette fois, est-il trop énorme. À en croire l’avocaillon, j’aurais fait pression sur Arte pour empêcher la diffusion d’un film sur l’antisémitisme dans les pays arabes (voir la capture d’écran).

Quatre absurdités d’un coup :

1) Quand bien même je voudrais influer sur la programmation de cette chaîne, je n’en aurais évidemment aucun moyen ;

2) Pourquoi m’en prendrais-je à un des rares bons canaux de télévision, dont le très riche programme en replay m’a sauvé, comme tant d’autres, de l’ennui du confinement ? 

3) Je fais partie des journalistes sensibles à la question de la Palestine qui n’ont jamais tu la réalité de l’antisémitisme dans l’histoire du monde arabo-musulman. À condition de préciser qu’il n’a rien de commun avec sa version européenne: les pires discriminations, les plus massives expulsions, les plus horribles massacres et bien sûr le génocide se sont produits de notre côté de la Méditerranée. Auschwitz, que je sache, n’est pas un nom arabe.

4) Si Goldnadel était sérieux, il aurait pu vérifier sur un moteur de recherche mes analyses et prises de position sur ce sujet. Je suis allé jusqu’à Amman, il y a près de 20 ans, pour dénoncer la recrudescence de certaines formes de cet antisémitisme dans le Maghreb et le Machrek, mais aussi pour saluer la mobilisation contre elles d’intellectuels arabes et musulmans courageux. Et j’ai plus récemment accompagné Gilbert Achcar dans une tournée de conférences sur son excellent livre « Les Arabes et la Shoah » (Sindbad, 2009).

Bref, j’attends, soit les preuves de cette invention pure et simple, soit de plates excuses. C’est une question d’honneur - pas pour moi, mais pour Goldnadel…

(24 heures après la découverte de cette manipulation, l'avocat reste silencieux).

D. V.