DIRIGEANTS , votre choix pour le monde d’après : l’hubris ou l’oblativité ?
Ou comment se déterminer dans le reconstruction de la société entre
égoïsme, compliance et solidarité ?

I DU CONFINEMENT DU A LA PANDEMIE … A L’EFFONDREMENT DE L’ECONOMIE
- 1 – D’où vient cette pandémie
a – l’origine du COVID 19
Le SARS-CoV-2 aussi appelé COVID 19 est la maladie que développent les personnes ayant contracté de coronavirus . On pense que l’animal porteur initial du virus est le pangolin et qu’il y a eu saut de la barrière ders espèces .
« De nombreux travaux ont montré que le virus était très proche de celui qu’on observe chez l’homme ; et ce qui montre que ces maladies émergentes sont l’effet du comportement humain, c’est le trafic de ces animaux : on estime qu’environ un million de pangolins passent de leur territoire africain en Asie, parce que les populations asiatiques sont friandes de leur viande ainsi que de leurs écailles. La composante humaine joue un rôle dans toutes les maladies émergentes : ces petits animaux étaient vendus sous l’étal dans ce marché aux poissons de Wuhan et c’est là que les personnes se sont contaminées.
D’ailleurs des virus franchissant la barre génétique des espèces et contaminant l’homme il y en a eu d’autres : SRAS de 2003, on considère, avec de fortes présomptions, que l’animal intermédiaire, au-delà de la chauve-souris, était la civette palmée, félin particulièrement fréquent en Asie (primitivement dans l’Himalaya) ; pour le MERS en 2012, c’était le chameau. Cela n’est pas propre aux coronavirus. Pour Ebola, le cycle passe probablement par les grands singes. »
https://www.actu-environnement.com
b – L’apparition de la maladie puis de la pandémie
La transmission initiale à l’homme proviendrait de la consommation , en Chine à Wuhan de pangolin vendu sur le marché des animaux sauvages , marché totalement en dehors des circuits de veille sanitaire sensés justement éviter ce genre de transmission.
« On est donc constamment menacé par ces maladies émergentes… qui sont des maladies d’anthropocène : pour l’essentiel voire exclusivement, elles sont liées à la prise en main de la planète et à l’empreinte que l’homme y laisse. Ce qui est valable pour le climat, pour l’environnement, est tout aussi valable pour les maladies infectieuses, en particulier émergentes, et les trois sont liés.
Il y a donc une histoire en trois épisodes :
i / ces accidents de sauts d’espèce,
ii / le débordement éventuel, si le saut d’espèce remplit le cahier des charges et que l’homme peut être infecté et transmettre à d’autres individus,
iii/ l’explosion pandémique, du fait des transports intercontinentaux »

Agrandissement : Illustration 2

Le Covid-19, maladie de l'anthropocène, documents présentés par Philippe Sansonetti, lors de sa conférence.• Crédits : Philipp
c – des suites à craindre ?
Les modifications climatiques et planétaires dont l’homme est responsable sont nombreuses . Il y en aune qui ne fait pas – encore parler d’elle - : c’est ma fonte du permafrost – appelée aussi pergelisol :
La fonte du permafrost est une bombe climatique et sanitaire à retardement
Les sols gelés du permafrost menacent, en fondant, de libérer des virus oubliés et des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) qu'ils emprisonnent depuis des millénaires, au risque notamment de provoquer un emballement du réchauffement climatique.
Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 08/12/2018
« Pandémie de Covid-19 : la première d'une longue liste en raison du dérèglement climatique ?
La fonte de la cryosphère et la hausse des températures augmentent le risque d'exposition à des pathogènes humains, laissant craindre que la pandémie de Covid-19 ne soit que la première des épidémies à venir si le dérèglement du climat n'est pas enrayé.

Agrandissement : Illustration 3

Le pergélisol est composé de glace et de matières organiques
Ferons-nous face à plus d'épidémies dans un monde plus chaud ? Si l'érosion de la biodiversité et la déforestation font partie des principaux facteurs d'apparition et de diffusion de pathogènes humains, comme dans le cas de la pandémie de Covid-19, le dérèglement climatique pourrait aggraver la situation. Les épidémies font en effet partie des nombreux risques sanitaires associés à la hausse des températures globales, et vont vraisemblablement augmenter si les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître.
Le dégel du pergélisol pourrait réactiver certains virus disparus ou inconnus
Parmi les facteurs climatiques susceptibles d'accroître les risques épidémiques, on trouve en premier lieu le dégel du prégelisol, qui pourrait perdre jusqu'à 70 % de sa surface d'ici 2100, selon le GIEC Ce type de sol, composé de glace et de matières organiques, ne contient en effet pas seulement des quantités importantes de carbone mais également des virions, des particules virales qui sont aux virus ce que les graines sont aux plantes. C'est ce qu'a montré une équipe de chercheurs menée par Chantal Abergel et Jean-Michel Claverie en 2014. »
https://www.actu-environnement.com/
- 2 – Que penser du traumatisme du à cet épisode de confinement ?
a)Quel a été le réel danger : le coronavirus ou l’état du service de santé Français ?
Le danger auquel le gouvernement français a été confronté ce n’est pas tant la gravité du covid que les moyens que l’état avait – ou plutôt n’avait pas – provisionné en vue d’une telle pandémie : le covid en lui-même n’est pas une affection très dangereuse : son taux de létalité est de … 1% et on le guérit très bien . La preuve:
i) le COVID est une affection bénigne !
Nous savons aujourd’hui que le Covid-19 est bénin en l'absence de pathologie préexistante. Les plus récentes données en provenance d'Italie confirment que 99% des personnes décédées souffraient d'une à trois pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladies cardiovasculaire, cancers, etc.) avec un âge moyen des victimes de 79,5 ans (médiane à 80,5) et très peu de pertes en-dessous de 65 ans.

Les quatre plus grands facteurs à l'origine des maladies chroniques étant :
- La malbouffe.
- La pollution.
- Le stress.
- La sédentarité.
Les maladies chroniques, responsables d'à peu près 80% des décès annuels dus à la morbidité, seraient très largement évitables si nous nous donnions les moyens de protéger la population plutôt que de sacrifier sa santé au profit d'intérêts industriels. Nous avons depuis des décennies accordé des facilités coupables à des industries hautement toxiques au détriment du bien commun et de la santé de la population . Nous en payons aujourd'hui une nouvelle fois le prix, sous une forme nouvelle.
Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue, ce sont les pathologies chroniques qui rendent une infection au SARS-CoV-2 potentiellement fatale à certains patients déjà lourdement touchés par ces maladies de société, alors qu'il est il est bénin pour les personnes en bonne santé.
COVID 19 fin de partie ? *http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html
ii) le service de santé Français totalement … non prêt !
Le danger en France a donc été constitué par le fait que contrairement à d’autre pays comparables, l’équipement ou les provisions de matériel spécifique de protection ont été négligés volontairement :
> pas de dépistage systématique par des tests malgré la recommandation expresse de l’OMS ,
> > seulement 5500 lits de réanimation(comme en Italie: 5100) , en Allemagne c’est 28000-!
> > > les stocks de masque et autres équipements de sécurité ont été abandonnés par l’état : décision politique de M.S. TOURAINE sous le gouvernement de F HOLLANDE .
"Un scandale d'Etat" : l'Union Syndicale Solidaires des Côtes d'Armor ne mâche pas ses mots pour qualifier la fermeture de l'usine de masques respiratoires jetables Honeywell. L'entreprise était basée à Plaintel près de Saint Brieuc, mais son propriétaire américain baisse le rideau en 2018. Le site était pourtant rentable selon les ex-salariés, mais pas suffisamment sans doute.
"Honeywell a pris la décision irresponsable en novembre 2018 de détruire ses huit machines en les faisant concasser par la déchetterie située sur la zone industrielle des Châtelet à Ploufragan", dénonce le syndicat Solidaires. La Cfdt des Côtes d'Armor, en première ligne, lors de la fermeture explique dans un communiqué que "hormis le respect des réglementations sociales, les pouvoirs publics n’ont porté aucune attention, comme nombreux politiques, au devenir des salarié.e.s et de l’entreprise."C'est pourtant bien à ce spécialiste mondial que l’Etat Français avait passé commande de 200 millions de masques sous la menace du virus H1N1 en 2009.
"On était le principal fabriquant pour la France", se souvient Jean Jacques Fuan, directeur du site de 1991 à 2006, "et on vendait partout dans le monde : Japon, Corée, Etats-Unis". C'est même à Plaintel qu'a été créé le masque FFP2 pliable, celui qui nous manque tellement aujourd'hui »
Cette décision de ne plus faire fabriquer et conserver des masques sur le sol français mais de s’en remettre au marché a été poursuivie par le gouvernement Macron. C’est d’autant plus rageant que l’habitude prudente existait depuis des décennies de faire produire et conserver ce type d’équipements en vue de la survenue , toujours inopinée d’une pandémie !!! mais depuis 2013 : Changement dans la doctrine
En mai 2012, Marisol Touraine devient ministre des affaires sociales et de la santé (jusqu’en mai 2017). Le véritable tournant dans la gestion des stocks se situe en 2013.
Un rapport du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), rattaché au Premier ministre, daté du 16 mai 2013, modifie la doctrine de protection des travailleurs face aux maladies hautement pathogènes à transmission respiratoire."
Ainsi le gouvernement n’avait--il plus d’autre choix, pour protéger les plus fragiles qu’à confiner totalement le pays , car les pénuries accumulées par les décisions – les négligences – de l’état annonçaient une vague énorme de décès par manque de lits de réanimation… Confiner le pays permettait d’éviter cette vague .
b) Et ailleurs en Europe ?
un seul exemple: l’Allemagne
Coronavirus : pourquoi l'Allemagne semble-t-elle mieux gérer l'épidémie que la France ?
Alors que le Covid-19 sévit en Europe depuis bientôt deux mois, l'Allemagne affiche un taux de mortalité bien plus faible que ses voisins. Selon le dernier bilan de l'Institut Robert-Koch (RKI), du vendredi 3 avril,*
1 017 Allemands sont morts du virus, pour 79 696 cas recensés (soit un taux de mortalité de 1,3%). Dans le même temps, la France affiche un bilan bien plus lourd avec 4 503 morts à l'hôpital pour 59 105 cas recensés (soit 7,6% de mortalité), selon les données rendues publiques le 2 avril.
En Allemagne. Le pays a commencé très tôt à faire tester ses habitants. …/.. Dès le premier cas avéré en Bavière, à la mi-janvier, une politique massive de dépistage a été mise en place, …. Chaque semaine, entre 300 000 et 500 000 personnes sont testées en Allemagne. Et le gouvernement d'Angela MERKELne compte pas s'arrêter là : un document du ministère de l'Intérieur, révélé le week-end dernier par plusieurs médias, prescrit une stratégie inspirée de la Corée du Sud, avec pas moins de 200 000 tests par jour. Les tests ciblent principalement deux catégories de personnes : celles qui présentent des symptômes de la maladie (même bénins) et toutes celles qui ont été en contact avec des malades.
En France. Côté français, le rythme de dépistage n'a rien à voir avec celui de l'Allemagne, ce qui suscite l'indignation d'une partie du corps médical. Cela s'explique notamment par le manque de tests nasaux PCR, qui permettent une détection immédiate du virus, car ceux-ci sont majoritairement produits à l'étranger. "On est totalement incapables de tester à très grande échelle parce qu'il n'y a pas d'industrie de biologie moléculaire en France", explique Michel BENDAHAN, pharmacien biologiste, à L'Opinion
Pour rationner les kits de dépistage, les tests n'étaient pratiqués jusque récemment qu'en cas de symptômes graves, sur les personnes ayant été en "contact étroit" avec un cas confirmé ou ayant voyagé dans une "zone d'exposition à risque", comme l'expliquait Le Parisien, mi-mars. Mais le 16 mars, l'OMS a appelé les Etats à dépister massivement tous les cas suspects, obligeant la France à revoir sa doctrine. Les autorités sanitaires réalisaient alors 10 000 tests par jour. Le 24 mars, le ministre de la Santé, Olivier VERAN, a assuré que la France allait "démultiplier le nombre de tests sur le territoire", ce qu'il a répété quatre jours plus tard, affirmant vouloir parvenir à 30 000 tests quotidiens d'ici "une grosse semaine". Puis ce chiffre devrait être porté à "50 000 fin avril", a précisé le ministre, "60 000 en mai et 100 000 en juin". Des "drive-tests" ont d'ores et déjà été mis en place depuis la fin de la semaine dernière dans plusieurs villes.
3 - Comment comprendre ? Comment en est on arrivés là ? Quelles orientations pour la suite ?
a) La dégradation programmée de l’hopital :
"Si la situation est aussi grave à l’hôpital c’est parce que nous enchaînons les plans d’économie : année après année, on supprime des lits, des postes, c’est ça qui est dramatique. 3 500 postes supprimés en quatre ans, 100 000 lits qui ont été fermés ainsi que 95 services d’urgence en 20 ans. Depuis 10 ans, c’est la même irresponsabilité des gouvernants qui ont raisonné uniquement en termes budgétaires et pas en termes de sécurité sanitaire de la population", abonde le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, Thierry Amouroux.
b)La disparition des stocks d’équipements de sécurité
2013 : Changement dans la doctrine …
Mais le point crucial, c’est que l’équipement et la gestion des masques sont désormais transférés à l’employeur. "Il revient à chaque employeur de déterminer l’opportunité de constituer des stocks de masques pour protéger son personnel", estime le SGDSN.
Une partie de la gestion des masques est donc désormais assurée, non plus par l'État au plus haut niveau, mais par le système hospitalier.
Ainsi , après ce confinement d’une cinquantaine de jours , nous sommes tous abasourdis , inquiets et parfois un peu en colère . Abasourdis parce qu’on ne comprend pas bien pourquoi au jour d’aujourd’hui avec la technicité et le niveau économique de notre pays , il nous a fallu en passer par une mesure de protection du moyen âge . Inquiets parce qu’on ne sait pas comment on, va se sortir de cette épidémie … et des suivantes … ; en colère parce qu’on découvre que certaines décisions au plus haut niveau ont pu avoir des conséquences dramatiques … qui auraient pu être évitées .
Ce n’est pas la nature ou la terre qui se défend ! La planète est un ensemble de milieux et de systèmes à partir desquels la vie est apparue, mais qui n’est pas lui-même vivant : combinaison de minéraux, de fluides et de gaz, la planète « ne réagit » pas à l’impact écologique de l’homme . En fait c’est simplement la surreprésentation ou la pénurie de tel gaz ( ozone ou gaz à effet de serre ) qui entraîne telle ou telle modification sur le climat et les conditions de la vie – humaine – sur terre . C’est la surchauffe liée à la consommation excessive de pétrole d’électricité ou de charbon qui aboutissent à tel ou tel phénomène atmosphérique ( El Nino ou la série des cyclones tropicaux de plus en plus violents ) ou maritime ( la fonte de la calotte glaciaire arctique qui augmente le niveau des mers …
Bref la surproduction d’énergie et de matières premières avec son corollaire leur surconsommation, impacte de manière préjudiciable , parfois irréversible l’équilibre de la biodiversité sur la planète . Les déforestations pour produire du pétrole ou pour cultiver des plantes plus « rentables » (huile de palme, soja OGM ) aggravent cet impact. La perte des terres agricoles pour y construire des routes ou des complexes commerciaux démesurés a également un impact sérieux sur l’environnement .
C’est donc bien l’action de l’homme dans sa quête exagérée de développement toujours croissant qui est responsable . L’homme bien sur aura toujours besoin de produire des objets nécessaires à sa vie ; de la nourriture , des logements , des outils , des appareils ménagers , des véhicules , des loisirs … par contre cette production ne nécessite absolument pas la croissance dont elle est toujours assortie , comme si c’était une condition de cette production . C’en est effectivement une condition dans le système économique actuel où le seul véritable but de l’entreprise n’est pas de fournir des biens de bonne qualité aux consommateurs mais de dégager un maximum de profit du travail des ouvriers qui produisent ces objets. Ainsi on fait produire à outrance , sans lien avec les besoins ...De plus le besoin de profit ne s’arrête pas là: il faut aussi que les produits ne soient pas si solides que le consommateur n’ait plus besoin de revenir au magasin! Donc on invente l’obsolescence programmée qui constitue une véritable perversion du contrat de vente entre le producteur et le consommateur.
c ) La pandémie maladie du « capitalocène »
i ) la pandémie est la conséquence directe du capitalisme financier néolibéral qui transforme peu à peu de manière délétère les conditions de la vie des hommes .
La première réaction des gouvernements et de la plupart des économistes médiatisés a été effectivement de dire qu’il s’agissait d’une crise extérieure au système économique mondial, « exogène ». Au contraire, tout indique que l’évolution du capitalisme depuis un demi-siècle a favorisé l’éclosion de nouveaux virus et leur diffusion très rapide sur l’ensemble de la terre.
Premièrement, les barrières entre les espèces animales et l’espèce humaine se sont affaiblies considérablement. En cause, la transformation de notre rapport au monde du vivant qu’a imposée la logique de la marchandisation : la déforestation et l’urbanisation ont détruit les habitats naturels de la faune sauvage, l’agriculture et l’élevage industriels ont fait des sols et de l’eau des dépôts de déchets et entraîné des pertes de biodiversité qui atteignent des seuils dont certains sont irrémédiables. Il s’ensuit que les trois quarts des maladies dites émergentes sont transmis par les animaux. Ce sont les zoonoses. Toutes les études scientifiques dont nous disposons vérifient que les virus Marburg, Ebola, VIH, Hendra, Sras, Mers-Cov ont sauté les barrières naturelles au cours des dernières décennies.
Deuxièmement, la pandémie du Covid-19 n’est pas la première pandémie dans l’histoire humaine. Mais c’est la première qui se soit répandue avec une telle rapidité et qui a provoqué aussi brutalement une paralysie subite de l’économie. C’est le résultat de la circulation des marchandises et des humains à travers le monde, qui ne connaît plus d’entraves depuis que les capitaux peuvent aller partout librement et ont fait éclater les chaînes de production
Troisièmement, cette situation a été aggravée par les politiques néolibérales qui ont délibérément affaibli les services publics de santé au nom de la diminution des dépenses publiques. Le cas de la France est tristement exemplaire : diminution du nombre de personnels soignants, des lits d’hôpitaux, d’instruments de protection et de réanimation et gestion des hôpitaux selon des critères de rentabilité. Le résultat est sans appel : le système de santé fut démuni dès que la pandémie explosa. Toutes les sociétés étaient donc devenues vulnérables, d’autant plus que, dans le même temps, les très fortes perturbations liées à la financiarisation continuaient à faire leurs ravages : crises financières à répétition, bulles périodiques, endettement public et surtout privé sans limites. À tel point que les États et les banques centrales furent conduits à intervenir massivement pour sauver un système bancaire financier au bord de l’asphyxie, soit en socialisant ses pertes, soit en jetant dans un puits sans fond des masses de liquidités monétaires considérables.
ii ) une crise systémique, autrement dit, qui concerne la totalité du capitalisme moderne .
Au-delà de l’affaire du coronavirus, nous sommes au cœur d’une crise systémique, dans les termes mêmes de la critique faite par Marx il y a plus d’un siècle et demi : le capitalisme épuise les deux sources de la richesse, le travail et la nature. Et, pour la première fois dans l’histoire, ces deux épuisements se produisent aussi fortement en même temps et se renforcent mutuellement.
D’un côté, la dévalorisation du travail et la dégradation de la condition salariale conduisent à une surproduction générale ; de l’autre, l’épuisement de la planète aiguise les tensions pour l’accès aux matières premières. Les deux phénomènes se traduisent par une suraccumulation de capital par rapport aux possibilités réelles de profit.
Le capitalisme se heurte donc à des limites sociales et écologiques infranchissables. Il ne peut pas pousser l’exploitation de la force de travail jusqu’au point où les marchandises ne peuvent plus trouver suffisamment de demandeurs. Et il ne peut pas pousser l’exploitation de la nature au-delà des limites de la Terre. Résultat : la crise du capitalisme est systémique. Il ne reste plus à celui-ci que la fuite en avant de la financiarisation, surfant sur le grossissement d’un capital fictif qui, tôt ou tard, s’évanouit. Mais la financiarisation ne peut jamais être davantage qu’un palliatif temporaire.
Jean Marie Harribey Entamer la grande bifurcation . (Le trou noir du capitalisme)
4 – Que faire et comment agir ?
a – Avant d’agir, réfléchir
On entend partout «après ce sera différent, forcément ».
- i - Ce qui va être différent c’est sur c’est que la plupart d’entre nous paieront les conséquences de la crise économique actuelle pendant des années et que cela va impacter gravement les budgets surtout des plus faibles .
- ii– Les modifications dans les habitudes sociales vont être aussi importantes : les gestes de précaution risquent de rester nécessaires – dans certains pays les habitants se sont déjà habitués à porter des masques dès qu’ils sortent à cause de la pollution. La persistance des virus pourraient entrainer la même nécessité .
- iii - Les modifications dans les habitudes culturelle sont à craindre : actuellement plus aucun concert , spectacle , plus aucun restaurant ; bref plus aucun espace de socialisation et de convivialité !Combien de temps cela durera -t-il ? Comment irons nous au restaurant ou au spectacle dans l’avenir ???
Plus généralement , qu’en est il de la suite ? Certains augurent de très grandes difficultés ; c’est J.Y.LEDRIAN ministre des affaires étrangères qui dit que l’ « après covid » sera comme l’avant en pire !
b –ceux qui agissent déjà
- i - ) Il y a ceux qui agissent positivement durant la crise : en premier lieu les soignants qui ont Il y a aussi les citoyens qui se sont montrés très compliants - au sens sanitaire du mot – en acceptant très sérieusement la mesure de confinement interminable prise par le gouvernement . Des initiatives très heureuse comme « Jules le camion qui redonne la parole aux gens » dans le saumurois
On entend que les gens vont se mettre à utiliser de plus en plus leur vélo pour se déplacer; c’est une bonne nouvelle pour leur santé et pour le bilan carbone du pays. On entend aussi que les gens vont plus faire la cuisine ; mêmes remarques ! Mais au-delà de cela ? Chacun ressent bien qu’il va falloir faire différemment , mais qui sait ce qu’il faut faire ? Qui sait comment faire ?
- ii - ) Il y a aussi ceux qui agissent moins positivement dès à présent pour que la suite soit conforme à leurs intérêts … qui ne sont pas toujours ceux de la majorité ; En premier les climato-sceptiques qui et notamment le lobby du pétrole qui expliquent – Donald TRUMP le premier , David HARINGTON ensuite – que le covid n’a rien à voir avec le dérèglement climatique. Leur communication systématique a pour but de maintenir la pression du marché du pétrole : le pétrole doit rester la ressource indispensable parc à tous e qu’il leur est nécessaire d’en vendre un maximum … même si pour l’extraire la fracturation hydraulique est en train de pourrir leurs nappes phréatiques et de fragiliser leurs sous sols .… Quand leurs enfants et leurs successeurs découvriront l’ampleur de la catastrophe , eux , seront en Floride dans une piscine avec des cocktails et des bimbos en maillot …
En France , vous avez tous entendu parler du courrier que le MEDEF el ‘AFEP ont adressé au gouvernement pour tenter de faire barrage aux mesures en faveur de la protection de l’environnement . Ceux là restent pragmatiques et ne vont pas se laisser émouvoir par la pandémie : Covid ou pas il faut continuer les profits et la pression sur l’environnement . Dans cette veine il y a aussi ceux dont l’action a été décriée par Naomy KLEIN dans son livre « la stratégie du choc » : elle démontre comment certains responsables politiques , économiques … profitent des catastrophes naturelles pour faire passer des mesures antisociales qui rencontraient trop de résistance dans la population auparavant : pendant que les populations traumatisées sont préoccupées par leur survie , des lois antisociales sont votées et mises en application . Les exemples sont légion : Autre exemple, L’opportunisme se manifeste également en politique intérieure, et certains dirigeants semblent avoir voulu profiter du fait que l’attention de la communauté internationale était accaparée par la crise sanitaire : annonce d’une réforme constitutionnelle en Russie, reprise en main par Mohamed BEN SALMAN en Arabie saoudite, concentration des pouvoirs (via la proclamation de l’état d’urgence sine die) en Hongrie… et ce n’est sans doute que le début.
Dernière minute , on apprend que Tewfik Derbal, ’un adjoint de Olivier VERAN , ministre de la santé qui avait tenté de toucher une commission sur des masques a confirmé les faits relatés par Mediapart et a démissionné de son poste.
Source AFP
Pendant la pandémie, rien n’arrête le cynisme ni l’égocentrisme.
c une lueur dans le tunnel ?
Un élément de prise de conscience qui semble être de plus en plus partagé c’est qu’il est désormais nécessaire que le réchauffement climatique soit endigué. Plus généralement les gens se rendent bien compte que l’impact des activités humaines jusqu’ici exagérément énergivores, ça ne peut plus durer . Plus précisément on entend des voix s’élever en faveur
Même si chacun se rend bien compte qu’on ne pourra pas facilement freiner une machine qui à l’échelle mondiale , s’est emballée , on a conscience qu’il faut diminuer cet impact de l’homme sur la planète . Bref les gens comprennent et ressentent les conséquences de l’anthropocène : comment notre façon de vivre est en train de modifier jusqu’au devenir de la planète. Alors on se rend compte ; on a conscience , et ou envie de faire quelque-chose …
Selon le sondage publié par le quotidien Libération le 31 mars dernier, la double crise sanitaire actuelle et économique à venir conduit 84 % des Français interrogés à souhaiter « relocaliser en Europe le maximum de filières de production ». L’Europe apparaît donc comme un outil de reconquête de la souveraineté collective. Pour cela un « protectionnisme économique beaucoup plus strict envers le reste du monde » est souhaité, que ce soit aux frontières de l’UE (65 %) ou de la France (54 %). Le dépassement de la société de marché est aussi réclamé par les sondés : 69 % jugent nécessaire de « ralentir le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité », et 70 % de « réduire l’influence de la finance et des actionnaires sur la vie des entreprises ». Autre volonté forte : sanctuariser les « biens communs indispensables à tous » qu’il sera interdit de « fragiliser à l’avenir » : outre les hôpitaux publics (91 %) ou la Sécurité sociale (85 %), sont cités l’accès à l’eau et à un air de qualité par 88 % des personnes, la biodiversité (76 %) et l’Éducation nationale (82%)
https://www.colibris-lemouvement.org
On a aussi appris que certains dirigeants, politiques ou non , ont décidé de réduire volontairement leur rémunération de 20 ou 25 % pour 6 mois afin de contribuer à leur mesure à l’effort et sans doute afin de montrer que c’est possible ... ce n’est pas en France
II NECESSITE D UN PLAN DACTION GLOBAL
Préambule :
Je citerai juste la présentation du livre de JM HARRIBEY concernant la marchandisation du travail :
La seconde partie prend au sérieux l’avertissement de l’anthropologue hongrois de l’entre-deux-guerres, Karl Polanyi, dans son grand livre La grande transformation : la marchandisation du travail, de la terre et de la monnaie serait mortifère pour la société. Alors, j’esquisse effectivement trois voies pour sortir de la nasse et amorcer une « grande bifurcation » : réhabiliter le travail, instituer les communs et socialiser la monnaie.
1 ) A court terme et en France des actions conjoncturelles :
Restaurer l’hôpital et le service de santé français que les maîtres fondateurs – le CNR- avaient réussi à construire pour la qualité de soins la plus efficiente pour le plus grand nombre . (décriée comme une médecine socialiste par les libéraux américains ) . Au delà de la crise économique qui va impacter durement et durablement l’économie des ménages , l’hôpital besoin d’une réforme qui permette son fonctionnement optimal. Les 12 mois de gréve des soignant avant l’épidémie , avaient pour obtenir la restauration des postes supprimés par une politique directement inspirées par l’économie de marché ; elle avait aussi pour but de permettre d’améliorer la rémunération des personnels de soin , qui comme tant d’autres fonctionnaires à l’utilité sociale reconnue ont vu leur salaires diminuer de manière régulière . Combien de maternité et de services médicaux ont été fermés parce que jugés non rentables, provocant l’inconfort des déplacements parfois très longs pour les patients qui ne peuvent que subir .
Endiguer la crise économique en remettant en place l’impôt sur la Fortune et en taxant les français économiquement forts ; aucun dirigeant français n’a proposé de réduire son salaire comme l’ont fait les grands patrons français .
Dans l’urgence, il n’y a pas dix mille solutions : il faut à la fois assurer le redémarrage de la production et permettre aux gens de survivre, en particulier protéger les plus précaires, les travailleurs individuels, les indépendants, tous ceux qui ne bénéficient pas d’une protection ou de protections très faibles. Il ne peut y avoir qu’une certaine unanimité là-dessus.
B. CORIAT : «L’âge de l’anthropocène, c’est celui du retour aux biens communs» entretien
2 ) a plus long terme des actions structurelles – c’est à dire pérennes -.
réorienter et reconstruire l’économie :
Big bang dans les politiques publiques
Mais relancer l’économie dans les mêmes conditions qu’auparavant est plus que jamais un non-sens. Plus que « relancer » l’économie, il faut la « réorienter » et la reconstruire. Ou pour le dire plus justement : la « relance » doit être conçue comme au service de la réorientation et de la reconstruction. Cela implique un changement radical, une sorte de big bang dans les politiques publiques et dans les politiques il faut en finir avec les conceptions classiques. Cela veut dire, par exemple, qu’il ne faut plus penser les politiques publiques simplement en termes « d’offre » et de « demande ». De même raisonner en termes de relance(s) sectorielle(s) : automobile, aéronautique, tourisme… n’est plus pertinent. Il faut, selon moi, commencer à penser les politiques publiques, différemment, en les organisant autour d’activités essentielles pour tous : se nourrir, se loger et habiter, se soigner, se déplacer, préserver le climat… autant de « pôles d’activité » qui incluent les anciens « secteurs » mais cessent d’en faire l’objet de politiques ciblées. .
repenser les services publics :
ce regroupement autour de grands pôles permet de repenser les services publics, de redéfinir leurs frontières, de définir et d’inclure les activités qui doivent être mises hors marché, comme l’alimentation de base pour tous, se loger, se chauffer ou se soigner… En pensant en termes de grands pôles d’activités essentielles, on redonne du sens à l’action publique comme à l’activité économique en général. Point central, il faut en finir avec l’idée que toute activité économique, quelle qu’elle soit, « crée de la valeur ». Il faut en revenir à l’essentiel, et ce qui doit être au centre des politiques publiques, au cœur de ces pôles, c’est la recherche du bien commun....
transition écologique :
cela permet aussi de promouvoir et de gérer la transition écologique dans des conditions nouvelles et améliorées. S’engager dans la transition, cela implique en effet qu’une partie des activités jugées socialement et écologiquement bénéfiques vont augmenter, mais que d’autres seront appelées à diminuer
1 ) l’investissement public
À l’âge de l’anthropocène, l’investissement public est un instrument incontournable. Un instrument « pivot ». C’est lui et lui d’abord qui nous fera basculer, car c’est lui qui assurera les inflexions essentielles
Pour que l’investissement public puisse jouer son rôle – historique – qui est d’assurer le basculement dans la transition, il faut réunir quelques pré-conditions.
i) La première est qu’une réforme radicale de la fiscalité s’impose afin de donner de nouveaux moyens au public. On ne peut pas imaginer un changement de trajectoire avec la pauvreté des ressources publiques actuelles (aussi bien financières qu’intellectuelles, notons-le). C’est absolument impossible. Il faudra de nouveau procéder à ces grands prélèvements fiscaux qui ont été si essentiels pendant les guerres, et que Keynes d’ailleurs en son temps a recommandés. Retour donc à un impôt sur la fortune et le patrimoine, et à une progressivité de l’impôt sur le revenu dans l’esprit de ce que Piketty par exemple recommande.
ii) 2° pré-condition à réunir : il nous faut retrouver un véritable secteur bancaire public. … L’État ne peut plus dépendre de la volonté de la finance privée. Il doit reconstituer sa capacité d’action autonome sur le crédit et l’investissement ce qui, là encore, est dans l’esprit du keynésianisme historique.
iii) Mais pour transformer vraiment notre économie, mener la transition, il faut plus largement repenser nos services publics, les « communaliser », au sens de donner ou redonner l’esprit du commun à nos services publics, qui l’ont beaucoup perdu. … Avec l’évolution qu’ont connue nombre de services publics, la perception du bien commun, l’association du bien commun au service public se sont largement dissoutes. Tout a été fait pour nous en éloigner. Il faut tout à la fois remettre une gouvernance citoyenne au sein des services publics, et les repenser pour leur redonner leur vocation à être au service de tous, des plus démunis en particulier
2 ) Redonner voix aux chapitres au public
a ) Les services publics , notre bien commun :
Il faut redonner voix au chapitre au « public » entendu au sens propre : je veux dire aux citoyens, afin qu’ils soient associés à la gestion et à la conduite des services publics. Aujourd’hui, les services publics, quand ils existent encore, ne sont plus que des services ou des entreprises administrés par l’État, ce qui dans nombre de cas – en particulier sous l’effet des politiques néolibérales et d’austérité budgétaire – a conduit à s’écarter du service du public. Le résultat, c’est par exemple l’hôpital, totalement désarmé par l’administration elle-même.
Le vrai « public », les citoyens n’auraient jamais autorisé cela. Le vrai « public », les citoyens, ils applaudissent les soignants et personnel hospitalier tous les soirs à 20 heures. S’ils ont voix au chapitre, le public, les citoyens, ne laisseront plus jamais désarmer l’hôpital public. Cette histoire que le seul garant de l’intérêt général, le garant de l’intérêt public, c’est l’État, l’administration et ses fonctionnaires : cette fable désastreuse doit cesser. On ne peut plus longtemps laisser les citoyens en dehors de la conduite des services qui sont nos biens communs. Les citoyens doivent retrouver toute leur place dans leur gouvernance, et à travers ce pouvoir retrouvé, en association avec les acteurs qui délivrent et gèrent ces services, ils sauront peser pour les infléchir et faire en sorte que l’accès universel – et notamment pour les plus démunis –, au cœur de toute politique de bien commun, ré-irrigue et anime à nouveau les services publics….. Je crois beaucoup à des formules telles que celles que les assemblées citoyennes ont expérimentées. Il faut aller vers ces formes ouvertes de gouvernance où les citoyens peuvent participer à la délibération, se réapproprier la res publica, la « chose publique », qui dans la loi romaine – à laquelle il faut revenir – est située par définition « hors marché », et doit être accessible à tous. À nous de soutenir toutes les formes nouvelles, émergentes, de cette nouvelle citoyenneté, et de favoriser leur extension et développement.
b ) réajuster la priorité des régles, déclarations et normes internationales
Si on lit la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) sur l’alimentation de 1948, tout y est. Au mot près, il n’y a rien à changer : le droit à une alimentation saine, équilibrée, adaptée aux conditions locales est reconnu comme un droit fondamental de la personne. Et pourtant, cette déclaration ne sert à rien ou presque : il y a aujourd’hui dans le monde un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim
Pourquoi cela ? Fondamentalement pour deux raisons.
La première est que, selon la déclaration, faire respecter le droit à l’alimentation incombe aux… États-nations ! Ceux-ci ont veillé lors de la rédaction de la DUDH à ce que leur souveraineté en la matière ne soit pas bafouée – et l’histoire a montré quel cas ils ont fait de cette « souveraineté » et de l’obligation qui leur était faite !
La seconde raison est que, à côté de cette déclaration et au-dessus d’elle, il y a l’OMC [Organisation mondiale du commerce – ndlr] et les règles qu’elle pose et impose au commerce mondial. Et ces règles (appuyées sur la possibilité de plaintes des États et un organisme de règlement des différends) l’emportent sur celles qui posent le droit à l’alimentation pour tous, les transforment en règles secondaires par rapport à celles du libre-échange.
C’est cela qu’il faut changer d’abord : les règles du libre-échange édictées par l’OMC. Il faut absolument y mettre fin. La prime au moins-disant social et écologique, la prime aux grands pollueurs et grands prédateurs de la planète que ces règles ont installées doivent cesser
c ) Ne pas revenir à l’état nation
Mais repenser le monde, repenser radicalement la mondialisation, ce qui est à la fois nécessaire et indispensable, ne veut pas dire revenir à l’État-nation, encore moins aux vieilleries du XIXe siècle sur ce sujet. D’abord, parce que même si nous le voulions, cela ne se pourrait pas. La moitié au moins de notre consommation est liée à des importations. Et même si comme il faut s’y attacher, nous réduisons cette part au maximum, elle restera importante. Va-t-on planter en Provence des bananiers et en Aquitaine du café ? Bien sûr, il va falloir relocaliser tout ce qui peut ou doit l’être. Mais nul ne peut sérieusement le contester, les échanges internationaux, à un niveau qui restera relativement élevé, vont se poursuivre.
Si l’on ajoute à cela qu’aucune politique nationale ne peut lutter à elle seule contre le climat, la fonte des pôles ou la pollution des océans, qu’en somme les grands biens communs naturels aujourd’hui menacés sont des biens communs globaux, on comprend vite que le discours sur le retour à l’État-nation est un slogan, dépourvu de tout efficace. Au lieu de s’attacher à ce fantasme – le retour à l’État-nation comme lieu d’autonomie et d’indépendance –, il faut se concentrer sur la question de savoir comment réguler et relever les normes sociales et environnementales afin de mettre fin aux free riders (ceux qui vivent de la déforestation sauvage, du travail des enfants, etc.).
B. CORIAT : «L’âge de l’anthropocène, c’est celui du retour aux biens communs» entretien
) quelques exemples concrets :
a ) au niveau international
Conduire une réforme radicale dans le fonctionnement du pays permettant que la prudence écologique soit dans tous les domaines la première des préoccupations. Cette transformation appelle trois niveaux d’intervention : le niveau international des relations économiques entre les pays ; le niveau national , et le niveau individuel .
Dénoncer l’aspect antisocial du dogme de l’économie libérale : la concurrence libre et non faussée
Au plan international , les accords internationaux qui ont été signés depuis plusieurs années devront être réexaminés : ceux qui ne permettent pas de garder au pays son intégrité politique ( capacité à effectuer un projet politique pour lequel les dirigeants ont été élus) devront être dénoncés ; ( ce sont les accords du type de l’ AGCS ou l’ALENA : le gouvernement canadien vient de réussir à débouter l’entreprise UPS qui lui avait fait un procès devant l’OMC pour concurrence déloyale – au sens de la concurrence libre et non faussée – parce que l’état canadien subventionne son service national de postes !!!! fort heureusement UPS a été débouté … cette fois , mais les accords restent actifs, donc danger ! ) . Les accords de l’OMC , qui prévoient dans l’AGCS, la privatisation de tous les services – sauf les services régaliens- et qui ont été votés par les députés français doivent être dénoncés car ils n’ont même pas été évalués ; les députés qui devaient voter ce textes pour qu’il puisse s’appliquer en France n’’avaient pas le temps matériel pour examiner sérieusement ; ainsi ils l’ont voté également sous la pression des lobbyistes . C’est inacceptable ces accords nous empêchent de faire des choix économiques libres . Le CETA accord dernièrement signé est également un texte qu’il faudra réexaminer sous les mêmes règles : pourquoi importer du bœuf du continent américain alors qu’on a en France une production autosuffisante ? Les bœufs en question ne sont pas élevés dans les règles protectrices qui s’imposent à l’élevage des bœufs en France ; les éleveurs français vont être mis en difficultés avec ce texte : Tous les bœufs achetés au canada ou en argentine ne seront pas achetés à des éleveurs français . Donc il faut revoir tous ces accords d’échanges commerciaux avec une règle impérative : la priorité à la sécurité et aux salariés Français – et c’est pas Trump qui va nous contredire la dessus ! -
b ) aux niveaux national et local
Afin de limiter l’impact environnemental , c’est à l’état d’impulser une initiative globale de réduction des flux d’énergie et de matières et améliorer la santé des citoyens
L’ENERGIE
Produire moins d’électricité La course effrénée à la surproduction d’énergie doit être endiguée . L’électricité produite en France doit l’être dans le but essentiel de fournir l’énergie nécessaire à la vie des citoyens et au fonctionnement des entreprises et services . Les surproductions qui ont lieu aujourd ‘hui permettent de vendre du courant à l’étranger , mais ces surproductions sont permises par les installations nucléaires qui posent énormément de questions ; le coût du traitement des déchets n’est pas compris dans le prix du KWH ce qui fait qu’ EDF affiche une sérénnité sans faille … et face aux générations futures , restent ils aussi sereins ? Sur le site LA RADIOACTIVITE.COM Combustibles usés et déchets vitrifiés : quel héritage ?Une grande partie des déchets nucléaires resteront dangereux pendant des centaines de milliers d'années, léguant un héritage empoisonné aux générations futures". Ce message de l'organisation écologiste Greenpeace, relayé par des politiques et des médias, engendre des peurs compréhensibles.
Utiliser des véhicules personnels plus sobres en carburant La surconsommation d’énergie est aussi de fait favorisée lorsqu’on autorise / on favorise la fabrication et la ve,te des SUV: d’un point de vue écologique, ces SUV sont souvent présentés comme un contresens : plus volumineux, plus lourds, ils consomment en effet plus de carburant et donc émettent plus de CO2.
Diminuer les voyages en avion Les voyages aériens ont connu une progression. Le site reseau actionclimat.org précise la Responsabilité climatique de l’aviation : un secteur en croissance dans tous les territoires L’aviation est, de tous les modes de transport, le plus émetteur de gaz à effet de serre. Le transport aérien émet 14 à 40 fois plus de CO2 que le train par km parcouru et personne transportée . Or non seulement ce type de transport de passagers est aidé ar l’état mais de plus les entreprises développent des programmes de fidélité : Elles ont été conçues pour récompenser les fidèles de l’avion ou du train, sur fond de concurrence exacerbée. ...
Favoriser le vélo Beaucoup de municipalités ont décidé à la demande des administrés de mettre en place l’aménagement de certaines voies pour la circulation des vélos , certaines s’équipant même de vélos en utilisation nomade . Le gouvernement vient de décider d’une aide individuelle de 50 € pour aider les citoyens à remettre en état leur vélo .
Mieux gérer les déchets ménagers Pour encourager les ménages a entrer dans une gestion raisonnée des déchets inciter les magasins à limiter les suremballages et favoriser le recyclage des déchets ; certaines municipalités installent des bacs à compost auprès des unités habitations collectives, certaines également offrent une poule aux concitoyens qui le souhaitent pour éviter de jeter à la poubelle ce qui peut alimenter l’animal qui de plus donnera un œuf par jour .
L’ECONOMIE
L’économie circulaire désigne un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production des déchets. Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) pour un modèle économique « circulaire ». C'est en ce sens que le gouvernement s'est engagé avec la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire.
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/leconomie-circulaire
Passer de la grande distribution à la bonne distribution
Légiférer pour empêcher que la grande distribution (supers marchés , hypermarchés et centrales d’achat) ne profitent de l’engouement des consommateurs pour le bio pour augmenter leurs marges bénéficiaires sur ces produits . Ces augmentations sensibles de prix contribuent à ce que les gens ressentent que le bio est cher et donc qu’ils ne s’en détournent alors que c’est essentiel p^pour leur bonne santé .
Il faut aussi lutter contre l’extension outrancière des grandes surfaces: les supermarché qui après avoir ,durant plusieurs décennies, bien siphonne le pouvoir d’achat des ménages – pour s’alimenter notamment – et ne sachant plus quoi faire de leur trésor de guerre , n’ont rien trouvé de mieux que de faire construire , dans les champs, des centres commerciaux gigantesques . Mais si ils choisissent de construire non pas seulement un hypermarché mais toute une galerie marchande c’est parce qu’il gagent plus d’argent à louer ces pas de portes qu’ à vendre leurs produits dans les rayions .
Première conséquence : les surfaces agricoles sont diminuées
deuxième conséquence : il faut de plus en plus de ventes pour rembourser les emprunts
troisième conséquence les petites enseignes louant les pas de porte de la galerie marchande font faillite : la fréquentation ayant été largement surestimée lors de l’étude de marché ou lors de la signature du contrat de bail .
Indexer les salaires à l’utilité sociale du métier
(C’est là que je me fais plein d’amis !)
LA SANTE
Permettre une alimentation saine L’état doit aussi permettre que chaque foyer français puisse accéder à une alimentation sans risque c’est à dire surveiller plus qu’il ne le fait et interdire l’exagération des marges bénéficiaires que les commerçants – en surtout les grandes surfaces – appliquent aux légumes bio : comme c’est à la mode , ils en profitent … c’est scandaleux !
TOUTES les cantines scolaires doivent proposer des menus 100% bio immédiatement .
c- )au plan individuel
Bien sur , chaque citoyen peut prendre des décisions sur sa propre vie , mais comme chacun le sait, ce sont les plus démunis d’entre nous qui auront le plus grandes difficultés à modifier leurs habitudes de vie . « Le plus important c’est la santé » , dit le dicton ; oui bien sur mais la santé c’est avant tout dans l’assiette qu’on la préserve . C’est encore le pr Henry JOYEUX qui en parle le mieux : il vaut mieux un bon menu qu’une bonne ordonnance ; en favorisant une alimentation équilibrée , avec beaucoup de légumes , mais pas truffés de pesticides – donc légumes issus de l’agriculture biologique - , avec un peu de viande mais sans antibiotiques ni nourriture OGM pour les animaux d’élevage, beaucoup d’huile d’olive et toutes les productions des abeilles : miel , gelée royale , propolis ... Mais tout cela coûte cher , donc nécessite des mesures incitatives individuelles .
4 ) temps nouveau : une organisation radicalement écologique; une organisation sans corruption
Assainir la vie économique et politique du pays
a ) la vie économique
- i -) L'objectif d'une économie saine
Nous nommerons économie saine un modèle économique qui, au minimum, ne toucherait pas au capital naturel. L'idéal serait de reconstituer le capital naturel déjà détruit. Mais, le premier objectif d'une humanité vivant sur les revenus de la nature constitue déjà un défi extraordinaire. Nous pouvons même nous demander si cet objectif est encore réalisable et si le point de non-retour n'a pas déjà été franchi. De toute manière, cet objectif est le seul envisageable pour l'humanité, tant d'un point de vue moral que scientifique.
Moral, car il est du devoir, de la responsabilité de chaque individu et de l'humanité de préserver son environnement et de le restituer à ses descendants, au minimum, dans l'état où il lui a été confié.
Scientifique, car imaginer que l'humanité a les moyens de coloniser d'autres planètes relève du délire. Les distances dans l'espace sont hors de portée de nos technologies. Pour faire des sauts de puces dans l'espace, nous gaspillons inutilement des quantités gigantesques de ressources précieuses.
décroissance énergétique soutenable surtout en matière de transports le ferroutage plutôt que le fret en avion ou le transport en camion ( il suffit de regarder le nuage jaune de la vallée de Chamonix pour comprendre la nécessite de ces changements ) .
- ii )La décroissance soutenable
La contestation de la croissance économique est un fondement de l'écologie politique. Il n'est pas de croissance infinie possible sur une planète finie. Trop dérangeante, car en rupture radicale avec notre développement actuel, cette critique fut vite abandonnée au profit de concepts plus souples, comme le "développement durable". Pourtant, rationnellement, il n'existe guère d'autres voies pour les pays riches (20 % de la population planétaire et 80 % de la consommation des ressources naturelles) que de réduire leur production et leur consommation afin de "décroître".
Il n'est pas besoin d'être économiste pour comprendre qu'un individu, ou une collectivité, tirant la majeure partie de ses ressources de son capital, et non de ses revenus, est destiné à la faillite. Tel est pourtant bien le cas des sociétés occidentales, puisqu'elles puisent dans les ressources naturelles de la planète, un patrimoine commun, sans tenir compte du temps nécessaire à leur renouvellement. Non content de piller ce capital, notre modèle économique, fondé sur la croissance, induit en plus une augmentation constante de ces prélèvements. Les économistes ultra-libéraux comme les néo-marxistes ont éliminé de leurs raisonnements le paramètre «nature», car trop contrariant. Privé de sa donnée fondamentale, notre modèle économique et social se trouve ainsi déconnecté de la réalité physique et fonctionne dans le virtuel. Les économistes vivent en fait dans le monde religieux du 19e siècle où la nature était considérée comme inépuisable. Nier la réalité au profit d'une construction intellectuelle est le propre d'une idéologie. Nous pouvons donc considérer que l'économie actuelle est avant tout de nature idéologique, fût-ce par défaut. La réalité est plus complexe, car le système économique est en fait largement livré à lui-même, sans contrôle politique.
- iii - ) relocalisation de l’économie
La relocalisation a pour but principal d’éviter un désastre : l’effondrement de la civilisation généré par la société industrielle –- épuisement des ressources naturelles, accumulation des déchets, diminution de l’efficacité des médicaments, pollution de l’alimentation, usage des armes, accidents industriels chimiques, nucléaires, etc.
Si relocaliser s’oppose, en premier lieu, à l’obsession de la croissance et à la mondialisation, penser le local ne peut pourtant se faire que globalement. Il ne faut pas se tromper sur le sens de cette idée ; il ne s’agit pas ici de fermeture ou de simple retour d’une entreprise partie à l’étranger qu’on aurait décidé de (re)localiser.
Relocaliser est d’abord une réflexion sur les produits, la façon de les fabriquer dans un cadre non capitaliste, non productiviste, ouvert et écologique. Cela doit faire l’objet d’une politique spécifique, dépassant l’opposition entre la stratégie de la transition économique et celle de la décroissance, ce qui implique aussi de réfléchir à la finalité du travail.
reporterre.net
- iv - )services publics- bien commun
La conception de service public s’est progressivement élaborée depuis la fin du XVIIIème siècle. Elle correspond à l’émergence de la notion d’intérêt général, mais aussi de la représentation d’un bien commun
De trop nombreux services publics disparaissent sur le territoire national : maternités, et hôpitaux, gares, postes, tribunaux, écoles, crèches, EPHAD, mairies, collèges et lycées, agences EDF, perceptions et centres des impôts, CIO, commissariats, gendarmeries, agences de Pôle emploi, caisses de la CPAM, services de l’État, …. La Caisse des Dépôts et Consignations est soumise aux règles bancaires du privé, Aéroport De Paris est en voie d’être privatisé, EDF d’être démembré pour mieux vendre sa partie rentable… C’est une spoliation des citoyennes et des citoyens qui les ont financés par leurs impôts.
- v - ) qu’est-ce qu’une Ressourcerie/Recyclerie?
Une recyclerie est un outil de gestion des déchets qui a pour but de réduire les déchets enfouis ou incinérés. On l’appelle également Ressourcerie, terme québécois.
Le concept des 3 R : Réduire, Réutiliser, Recycler les déchets
L’objectif premier des recycleries/ ressourceries est de réduire les déchets. Face aux deux problématiques de gaspillage et d’enfouissement (ou incinération) des déchets, les recycleries donnent la priorité aux changements de comportements des citoyens : pour produire moins de déchets, il est important de remettre en question son mode de consommation et de vie. Le réemploi ou la réutilisation des objets est la deuxième priorité d’une recyclerie : avant de penser recyclage, il nous paraît essentiel de se demander s’il les objets peuvent avoir une seconde vie. Enfin, si aucune solution de réemploi n’est possible, nous renvoyons les objets vers les filières de recyclage ou d’élimination selon le cas.
http://laressourcerieverte.com
- vi - )économie sociale et solidaire
Les objectifs de cette vision humaniste sont triples : adopter une approche plus sociale et plus solidaire de l’économie, avoir un impact direct sur les personnes et sur le territoire et enfin promouvoir le lien social et la justice économique des différents acteurs impliqués.
https://www.entrepreneursdumonde.org/
- vii - ) circuit court
Pour mieux manger, connaître les producteurs de sa ville ou sensibiliser les enfants au bien manger, le circuit court est de plus en plus privilégié par les consommateurs français. Les locavores, ces consommateurs qui prônent une alimentation exclusivement locale, se multiplient comme des champignons... et c'est plutôt une bonne nouvelle pour notre santé comme pour l'ensemble des producteurs nationaux. Miel de l'apiculteur, lait de la ferme, oeufs du poulailler, fruits et légumes du potager, viandes, poissons... la plupart des produits de consommation sont disponibles en circuits courts et ce, de manière directe comme indirecte.
- viii - )limitation des salaires des dirigeants.
Il semble nécessaire de limiter les salaires exagérés des grands patrons . Comme l’ont fait les grands patrons français Sodexo, Disney, Michelin,… : ces dirigeants qui baissent leur salaire pendant la crise du coronavirus . Par solidarité avec leurs salariés en chômage partiel et pour anticiper une passe difficile pour leur entreprise, certains dirigeants français ou étrangers ont décidé de baisser leur rémunération.
https://www.cadremploi.fr Publié le 7 avril 2020 Sylvia Di Pasquale
… mais cela devrait être structurellement établi car si certains prevoient de se passer de salaire pour un an, ce n’est pas le cas de tous : Florian MENEGAUX patron de Michelin fait cadeau de son salaire ...de avril et mai 2020 ! foutage de g… !
b) la vie politique
Modification du système dévaluation de l’action publique et contrôle accru du mandat des élus
L’absence de contrôle de l’action des élus peut entraîner des dévoiements de l’action publique: exemple le scandale du «plan algues vertes». Tout le monde a entendu parler des algues vertes dont la prolifération due aux effluents des établissements d’élevage porcins et avicoles de cote d’Armor ont provoqué la mort de 3 hommes , d’un cheval et d’un troupeau de sangliers. Suite à ces incidents un plan de soutien financier a été voté et attribué aux responsables. Ce plan qui devait financer des infrastructures permettant de limiter la prolifération des algues vertes dont les effets sont mortels pour l’homme a finalement été utilisé par les éleveurs – avec le soutien du lobby agro-chimico- industriel et celui d’hommes politiques pour moderniser les installations d’élevages porcins et avicoles.Cela a provoqué un scandale dénoncé dans la bande dessinée ci après . Ce détournement des fonds publics pour finalement aggraver la dangerosité de cette menace , s’est déroulé au grand dam des populations locales , malmenées par les forces de l’ordre lorsqu’elles en demandaient des comptes aux responsables : ci après cette planche de « Algues vertes , l’histoire interdite» de Ines Leraud et Pierre Van Hove mettant en évidence la grande proximité de JY LEDRIAN avec les grandes fortunes bretonnes ( Bolloré , Pinault , Lelay … )

Agrandissement : Illustration 5

Comme le propose Vincent LINDON il est sans doute temps de modifier et de durcir les modalités de contrôle de l’action des élus … il a bien fallu contrôler leur de l’enrichissement …c’est bien la preuve qu’on ne peut pas leur faire confiance … car l’hubris guette chacun d’entre eux !
III LE POSITIONNEMENT DE CHACUN DES DIRIGEANTS ET LES CHOIX INDIVIDUELS DANS L ORGANISATION COLLECTIVE
Le choix entre l’hubris ou l’oblativité
Quelques définitions :
l’hybris, ou hubris, du grec ancien ὕϐρις / hybris, est une notion grecque qui se traduit le plus souvent par « démesure ». C'est un sentiment violent inspiré des passions, particulièrement de l'orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance et la modération. Dans la Grèce antique, l’hybris était considérée comme un crime. Elle recouvrait des violations comme les voies de fait, les agressions sexuelles et le vol de propriété publique ou sacrée…
L’oblativité : Propension à se donner à autrui … sans attendre de réciprocité, à se dévouer à une cause sans arrière-pensée.
La compliance :acceptation, bonne volonté ; cela peut correspondre en pharmacothérapie à L'observance quoi est l'adéquation entre le comportement du patient et le traitement proposé.
Dans tout ce qui vient d’être exposé, chacun aura compris que les choix qui ont été faits dans tous les domaines et particulièrement dans ceux de la politique, de l’industrie , du commerce et de la santé ont des répercutions essentielles sur la vie des gens. Or ces choix ont entraîné des décisions prises par des personnes physiques. Ces personnes physiques qui dans l’esprit de la république n’ont pas plus d’importance que n’importe lequel des citoyens, occupent des postes de responsabilité qui leur confèrent – es qualité personne morale - un pouvoir parfois énorme : Que ce soient les élus, maire , député , président , que ce soient des hauts fonctionnaires , que ce soient les chefs d’entreprises , que ce soient les directeurs de supemarchés ou de centrales d’achat, chacun dans son domaine dispose de moyens d’action adaptés à ses fonctions et ses responsabilités . Le problème c’est que ces moyens d’action sont trop souvent utilisés sans contrôle réel, à discrétion de l’impétrant ce qui fait qu’il y a des dérives qui peuvent avoir des conséquences néfastes aussi bien au plan individuel que sur toute la population. Le contrôle n’est pas effectivement exercé à cause d’une position de pouvoir qui permet à ces puissants personnages de passer en toute impunité par dessus les lois qui s’imposent pourtant à tout un chacun , bafouant ainsi l’esprit de la république . On aboutit à une position de privilège de fait qui devient aussi l’objet de convoitise , incitant toute personne détentrice d’un pouvoir à en abuser .
1 )Quelques exemples de ce qu’est l’Hubris
a) L’hubris dans l’histoire
i)Le naufrage du Titanic : « l’hubris capitaliste »
Le naufrage du Titanic en 1914 a été considéré comme emblématique de l’hubris d’un capitalisme incandescent porté à son comble.
Le premier coupable reste le capitaine Edward John Smith et sa grande désinvolture. Il refuse de tenir compte des nombreux messages d'alerte d'autres navires lui signalant des dérives d'icebergs sur sa route et, pire, il ne ralentit pas la vitesse de son paquebot, qui file à 22 noeuds, soit près de 40 km/h, dans une zone dangereuse.... Lancé à cette allure, le paquebot a besoin de quinze cents mètres pour s'immobiliser devant un obstacle. Le bon sens commande de réduire les machines, une décision qui relève au final de la responsabilité du capitaine, seul maître à bord.
ii) Bien entendu tous les modes de commerce de l’humain : vente d’organes , esclavage sous toutes ses formes … constituent des pratiques outrageantes pour la dignité humaine . Le fait d’envisager de faire commerce d’une personne ou d’un de ses organes aux fins d’enrichissement personnel du vendeur est tout simplement monstrueux et hors de tout respect humain. Mais ce qui semble aujourd’hui une évidence ( ARTICLE 4 Interdiction de l’esclavage et du travail forcé 1. Nul ne peut être tenu en esclavage ni en servitude. Convention européenne des droits de l’homme ) ne l’a pas toujours été ; à partir de 1534 la controverse de Valladolid a initié un débat concernant l’humanité des sauvages autochtones de l’Amérique du sud , afin de déterminer si leur commerce était un pêché ou non : C’est dans ce contexte que Charles Quint et les papes Paul III (1534-1549) puis Jules III (1550-1555) décident d’organiser cette controverse de Valladolid qui s’étalera sur presque une année, d’août 1550 à mai 1551, en présence d’une quinzaine de théologiens. La question est de savoir qui sont les Indiens : des êtres inférieurs ou des hommes comme nous, les Européens ? La controverse de Valladolid ou la problématique de l'altérité / Michel Fabre
Mais l’exemple le plus emblématique pour la France ça a été Louis XIV.
iii) l’orgueil du Roi Soleil dont l’hubris lui vaudrait le sort d’Icare … d’après un critique de l’époque , François-Paul de LISOLA
Louis XIV, le Roi Soleil avait l’ ambition démesurée d’une monarchie universelle envisageant la vocation impériale mais aussi messianique d’un monarque qui réunirait sous sa seule couronne l’héritage de Rome et les destinées de l’Europe chrétienne . Cet hubris chez Louis XIV fut dénoncé par François-Paul de Lisola et se révéla par ses écrits, largement diffusés dans le Saint-Empire romain germanique et en Angleterre, un des adversaires les plus acharnés de Louis XIV, dont il dénonça dès 1667 dans le Bouclier d'Etat et de Justice les « prétentions qui s'étendent presque sur toute l'Europe ». Il n’a cessé de Dénoncer l’orgueil solaire du Roi dont l’hubris lui vaudrait le sort d’Icare ou de Phaeton.
Louis XIV vérités et légendes By Jean-François SOLNON
b)Quelques exemples plus actuels
L’attribution indue et illégale de logements HLM en faveur de personnes ne pouvant normalement y accéder du fait de leurs revenus trop forts ... mais qui connaissent très bien le maire , le directeur de l’office HLM ou d’autres hauts fonctionnaires ou élus influents … quand ce ne sont pas les élus eux mêmes qui se servent ! ….« Vous trouverez ci-joint quelques éléments sur la curieuse politique d’attribution des logements HLM à la ville de La Courneuve. (...) Quelques éléments sur un adjoint au maire qui est lui locataire de deux logements HLM dans la ville. » https://www.nouvelobs.com/rue89
- i - ) le cumul de mandats dont la masse totale de travail serait impossible à assumer par un seul homme alors les élus délèguent , mais c’est eux qui touchent ! Et puis quand il y a un problème , les adjoints c’est pratique comme fusible !
Le 11 septembre 2013 à 13h26
Alors que le Sénat vient de rejeter en commission le projet de loi interdisant le cumul d'un mandat parlementaire avec un mandat d'exécutif local, «L'Express» a épluché les activités de 1573 élus. Les mandats et fonctions -y compris au sein de leurs partis respectifs- occupés au 1er avril 2013 par les ministres, députés, sénateurs, députés européens, présidents de Conseil régional, présidents de Conseil général ou collectivité d'outre-mer, maires de villes de plus de 20 000 habitants et présidents d'intercommunalités qui dépassent 50 000 habitants ont été passés au peigne fin. En ressort un palmarès des «cumulards».Michel Delebarre ( 26 mandats) Jean Germain (12 mandats)Jean-Michel Baylet (10 mandats et fonctions), du député-maire PS de Caen (Calvados), Philippe Duron (10 mandats et fonctions), ex-aequo avec le député-maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi
- ii - ) La modification du PLU pour permettre au maire de rendre constructible tel terrain pourtant en zone inondable … afin de ne pas perdre un électeur , et qui entraînera notamment l’inondation de la maison construite
- iii - ) l’affaire des faux électeurs du 5° Arrondissement de Paris en mars 2015 Ces fantômes qui votent Tiberi. Selon «le Canard», environ 4000 électeurs sont illégalement inscrits dans le Ve.https://www.liberation.fr/
- iv - ) Le salaire souvent exorbitant des grands patrons ou des joueurs de foot ne sont possibles que parce qu’ils sont acceptés par les actionnaires ou décideurs des clubs … qui eux mêmes se sucrent au passage ! C’est un système plutôt bien fait et bien huilé … sauf que c’est anti social . (Je n’explique pas à quoi la réduction des salaires des patrons pourrait servir , ou plutôt si : augmenter celui des salariés . Quant à celui des joueurs de foot ça pourrait servir pour des programmes éducatifs à travers le sport dans des pays qui en ont besoin ...)
- v - ) Un bel exemple aussi c’est la fraude fiscale avec notamment l’accès aux paradis fiscaux aidés par les banques .
Il a beaucoup été question ces dernières années de personnalités politiques, économiques ou sportives qui ont été épinglées à l'occasion de révélations de fraude fiscale internationale. Mais la réalité des dossiers quotidiens des services fiscaux est moins clinquante. 35 milliards d'euros rapatriés
De juillet 2013 au 31 décembre 2017, dans la foulée de l'affaire Cahuzac, une "cellule de dégrisement" permet aux fraudeurs fiscaux de régulariser leurs avoirs non déclarés. En quatre ans et demi, 50 000 contribuables se sont présentés. "L''immense majorité était totalement inconnue du grand public et même de l'administration fiscale jusque-là" selon Maïté Gabet. Cette opération a permis à l'administration fiscale de rapatrier en France 35 milliards d'euros de capitaux, et d'infliger 10 milliards d'euros de droits et pénalités.https://www.franceinter.fr
- vi - ) Il y a quand même deux champions hors catégorie que je ne peux m’empêcher de citer:
- 1 - Jérôme CAHUZAC ministre du budget qui promet « les yeux dans les yeux , monsieur Bourdin » qu’il ne possède pas de compte en Suisse ! Avant de démissionner devant la flagrance de son mensonge comble !!! (en même temps quel président de la République serait assez … pour nommer à la tête de la chasse à la fraude fiscale l’un des plus beaux fleurons des fraudeurs ???)
- 2 – et le champion toutes catégories : Carlos GOHN qui avait fraudé le fisc japonnais de 39 millions d’Euros c’est à dire la moitiés des 78 millions qu’il leur devait . Et bénis soient les japonnais qui l’avaient mis en taule car c’est tout ce qu’il méritait ! En France n’oublions pas qu’il aurait été décoré de la légion d’honneur … d’ailleurs c’est bien la réalité il a été fait chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur en 2002.
Pour résumer , c’est l’attitude égoïste et outrancière de ces dirigeants qui consiste à se dire « je le fais, puisque c’est possible » qui est responsable de toutes ces dérives . Qu’elles soient légales ou non ces décisions sont toutes prises parce que le responsable se sent légitime à les prendre: les limitations habituelles de la loi ou de tout autre élément devant servir habituellement à contrôler et limiter les excès sont devenus vaines . En fait le responsable , persuadé de son impunité se permet, parfois au culot d’outrepasser ses droits et d’outrepasser les lois afin d’en retirer un bénéfice personnel . Et cela fonctionne parce que l’impunité est bien réelle même si parfois elle est illégale.
C’est l’ hubris des grecs .
C’est tout à fait irresponsable parce que c’est antisocial .
2) pour les dirigeants : l’hubris ou l’oblativité ?un choix définitif et déterminant pour l’avenir de l’humanité
L’alternative à ce comportement, ce qui doit présider aux choix des responsables c’est l’oblativité . C’est à dire le don à chacun de ce dont il a besoin pour vivre; Ce qu’il faut c’est que, au travers des décisions des responsables , la société dans son ensemble c’est à dire surtout les plus fragiles des citoyens puisse bénéficier des moyens de subsistance et de rester en bonne santé . C’est ce minimum dont tout le monde , au jour d’aujourd’hui ne bénéficie pas ( En France, durant le confinement , la situation des personnes les plus fragiles a été relativement amortie par la présence et l’action des services publics, relayés par le secteur associatif. Par contre c’est aux états unis , pays du libéralisme économique triomphant , que l’on peut constater les ravages d’un système économique et social dénué de la notion de service public . La tentative de B. OBAMA pour étendre la couverture santé minimale à tous les américains est aujourd’hui battue en brèche par Donald TRUMP sous les vivas de son électorat)
On parle aussi en psychologie du stade génital oblatif comme l’état dans lequel se trouve un adulte «normal»; cela veut dire quoi ? Le Stade génital c’est le fait que physiologiquement la personne a atteint le stade du développement lui permettant de procréer des enfants . Le stade génital oblatif y ajoute l’oblativité c’est à dire l’altruisme naturel que tout parent doit développer au profit de ses enfants afin d’en favoriser le développement et l’épanouissement . Et c’est bien , au bout du compte de nos enfants dont il doit s’agir dans la conduite du pays dans son ensemble .
Un peu d’histoire pour illustrer ce concept d’oblativité: L’oblativité c’est finalement en quelques sortes le ligne directrice de la création de la sécurité sociale avec son hôpital public , sa retraite , son service de santé. Et si l’on creuse un peu pour tenter de comprendre d’où provient cette idée généreuse; il faut remonter jusqu’au XV°siècle – et même 970 avant J.-C. Lors de la construction du temple de Salomon - pour trouver la création du compagnonnage : En 1842 à Lyon, les «Anciens» des Devoirs de Maître Jacques et du Père Soubise, fondèrent une Société des Amis de l’Industrie, dans un but de secours mutuel . http://www.lecompagnonnage.com/
Ainsi les « compagnons du devoir et du tour de France » mirent au point un système de mutualisation d’une partie de leur salaire en prévision des arrêts de maladie ou d’accidents du travail , en prévision aussi de la retraite . C’est bien tout à fait le modèle dont s’est inspiré le CNR pour créer tout le système de protection sociale en octobre 1945, un système de protection universelle à la française qui fonctionne très bien pour le bien de tous les citoyens , y compris les plus fragiles …
3 ) Comment aider nos élus à ne pas céder à l’Hubris
Je pense vraiment que l’hubris qu’on peut reprocher aux élus français provient directement de celui de Louis XIV : La magnificence des bâtiment avec leur décorations parfois dorées à l’or fin correspondait à une exigence d’apparat et de démonstration de la puissance et de la richesse du Roi Soleil. Cette «nécessité d’en montrer » , est devenue au jour d’aujourd’hui la « grandeur de la France ». Et si l’on peut comprendre à la limite que pour la diplomatie et le ministère des affaires étrangères , ces représentations fastueuses aient leur utilité , on peut se poser la question de leur pertinence dans d’autres ministères ou administrations .
a ) Vivre dans notre époque et pour cela, en finir définitivement avec la métaphore de l’hubris du Roi Soleil
i) les bâtiments où travaillent les hauts responsables
A* ) les apports de la neuro-archirecure
La démonstration de la (tentative) de la corruption confinant parfois à l’hubris, chez certains des dirigeants a été faite y compris en ce qui concerne les hommes politiques élus et les hauts fonctionnaires de l’état. ( Cf l’«hubris et l’oblativité »). Cette réflexion en induit une autre : Un élément de réalité des conditions de travail de ces « serviteurs de l’état » pose question : l’installation de tel ou tel ministère , de telle direction d’administration, et même de l’Assemblée Nationale , du Senat et de la présidence de la République dans des locaux historiques parfois au prix de budgets somptuaires et de prouesses techniques incertaines ;
L'expression "les ors de la République" fait explicitement référence à la décoration fastueuse faite de dorures sur bois qui caractérise de nombreux bâtiments abritant des lieux de pouvoir.
https://immobilier.lefigaro.fr/
Outre les frais d’entretien ( ordinaire pour des bâtiments parfois inadaptés ) ou d’aménagement ( pour mise aux normes de sécurité ou de connexion ) on ne peut nier la possibilité que les occupants ressentent ou perçoivent un « signal symbolique» du fait que leur exercice professionnel se déroule dans des locaux qui font parfois partie, il faut le reconnaître , des plus beaux bâtiments du monde .
Ce n’est pas moi qui le dit : La neuro-architecture est une discipline qui s’intéresse à la façon dont l’environnement modifie la chimie du cerveau , et donc les émotions, les pensées, et les comportements . Le Dr. F. GAGE , neuro scientifique du Salk Institue s’est intéressé aux effets des changements environnementaux sur le cerveau.« les changement de notre environnement modifient notre cerveau et donc notre comportement »
neuro-architecture-le-pouvoir-de-l environnement-sur-le-cerveau .
Les « heureux élus» peuvent à juste titre se considérer comme «bénis des dieux» et cet avantage s’ajoutant à d’autres … Le narcissisme de certains de ces hauts personnages de l’état peut facilement y succomber et par conséquent entretenir une sorte de dépendance ou de forte addiction … aux lambris dorés… En toute logique, on peut imaginer qu’ils en viennent à considérer, que cet «avantage exceptionnel» va de soi: après tout, ne constituent – ils pas l’élite de la Nation ? La résidence dans ces habitations hors norme devient leur norme et c’est tout à fait légitime à leurs yeux: le slogan d’une publicité bien connue leur va à merveille:« ils le valent bien»! Ainsi ils perdent pied avec la réalité du pays – beaucoup moins bien traité- profitant très naturellement de l’usage -parfois abusif de ces « bijoux du patrimoine» augmenté des frais afférents à l’entretien courant ; et cela peut même aller jusqu’à conserver à un ancien collaborateur licencié , les avantages du logement de fonction somptueux dont il bénéficiait avant son licenciement! (cf le logement de BENALA , officiellement licencié ) .
Les Sages de la rue Cambon ciblent, dans leur rapport annuel, le palais de la présidence de la République, le fort de Brégançon, la Lanterne mais également le Palais de l’Alma où Alexandre Benalla dispose d’un logement.
https://immobilier.lefigaro.fr/
Mais parfois ce n’est pas suffisant: la tentation étant trop belle , ils se permettent d’exiger des améliorations de confort qui peuvent confiner au luxe: la réfection des appartements du ministère de l«écologie , commandée par F. DERUGY en particulier a couté 63 000 € . Ces décisions n’ont rien à voir avec une mise en sécurité ou une mise aux norrnes...c’est l’expression pure de leur hubris c’est-à-dire ma possibilité de décider compte tenu de leur position très haut placée dans l’organigramme de l’état , sans avoir à en rendre aucun compte , de faire faire des dépenses somptuaires simplement parce qu’ils souhaitent vivre dans un environnement luxueux … puisque c’est aux frais de la république
GOUVERNEMENT Les époux De Rugy ont fait réaliser plus de 63.000 euros de travaux, payés par le contribuable, dans les appartements qu’ils occupent au ministère de la Transition écologique . Il s’agit de de travaux « de confort », payés par le contribuable, dans les appartements privés qu’ils occupent au ministère de la Transition écologique, situé dans l’hôtel de Roquelaure, dans le VIIe arrondissement de Paris. : Un dressing à 17.000 euros, plus de 35000 € de peinture … Non seulement il s’agissait pour l’essentiel de travaux de confort, selon plusieurs sources concordantes, mais ce ne sont pas les prestataires les moins onéreux qui ont été choisis pour les réaliser », explique Mediapart dans son enquête.
Médiapart.
B** ) les architectes eux mêmes se posent la question dans leur revue professionnelle !
La République peut-elle vivre sous «les ors de l’empire» ? L’or, métal précieux, est symbole de luxe, de faste, d’espaces somptueux. La République peut-elle conserver ses ors, quand une norme unificatrice – «les Français pensent que» -, réduit, rétrécit son espace au point de le rendre inapproprié aux usages ? Comment faire dans un monde soumis aux règles de l’égalitarisme et sous l’effet du qu’en-dira-t-on ? L’uniformisation est inquiétante car elle est en relation étroite avec l’architecture. L’architecture est aussi symbole, elle raconte, propose, rassemble, c’est sa vocation historique, c’est ce qui la fonde dans sa dimension emblématique. Elle doit être généreuse dans ses espaces, porteuse d’attentions à la diversité des cultures et des lieux.
https://chroniques-architecture.com/s
Je pense vraiment que l’hubris qu’on peut reprocher aux élus français provient directement de celui de Louis XIV : La magnificence des bâtiment avec leur décorations parfois dorées à l’or fin correspondait à une exigence d’apparat et de démonstration de la puissance et de la richesse du Roi Soleil. Cette «nécessité d’en montrer » , est devenue au jour d’aujourd’hui la « grandeur de la France ». Et si l’on peut comprendre à la limite que pour la diplomatie et le ministère des affaires étrangères , ces représentations fastueuses aient leur utilité , on peut se poser la question de leur pertinence dans d’autres ministères ou administrations .
La conséquence de ces observations est simple : pour lutter contre cette tentation que peuvent avoir / qu’ont les élus de vivre sous les fastes du Roi Soleil , il faut qu’ils puissent travailler dans d’autres bâtiments. Cela permettrait aussi que les-dits bâtiments soient mieux adaptés à leurs nouvelles fonctions puisqu’ils seraient conçus et construits spécialement pour . C’est le cas du ministère de l’économie au quai de Bercy qui donne semble- t - il toute satisfaction et ne coûte pas plus cher .
C*** ) Que peut on faire pour aider les élus et responsables hauts placés à cesser de succomber aux privilèges somptuaires liés à certains fonctions d’état ?
Il faut donc Déménager TOUS les organismes d’état qui sont hébergés dans des monuments historiques
b) la moralisation de la vie publique
i) Le pantouflage des hauts fonctionnaires dans l’ industrie
Pantouflage, mode d’emploi
Un millier de fonctionnaires d’Etat par an sont concernés par le "pantouflage", c’est-à-dire par le fait de passer du secteur public au secteur privé. À l’origine, cette expression est utilisée par les Polytechniciens. Dans le jargon de Polytechnique, il y a ceux qui choisissent « la botte », c’est-à-dire le public, et ceux qui choisissent « la pantoufle », le secteur privé. Le « pantouflage » existe depuis longtemps, mais il s’est accéléré ces dernières années. Frédéric Lemaire, cofondateur du site Pantoufle watch peut citer une dizaine d'exemples de conseillers de l'Elysée partis vers le privé :
- Julien Pouget, conseiller économie de François Hollande, parti travailler pour Total
- Xavier Piechaczyk, conseiller transport et environnement de François Hollande, a rejoint le directoire de RTE (Réseau de transport d’électricité), où il s’occupe des réseaux clients et des territoires
- David Kessler, ancien conseiller culture et communication, est parti travailler pour Orange studio
- Benoît Loutrel, le numéro deux de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) recruté par Google France.
VIDÉO | Quand les hauts fonctionnaires se recasent dans la finance
Là encore cette pratique frôle la corruption : on ne peut pas considérer qu’un haut fonctionnaire en poste dans un ministère qui a pu favoriser ou influencer le sens d’une loi ou d’un texte réglementaire et qui en bénéficiera une fois embauché dans telle ou telle entreprise a agi par hasard . On peut aussi très bien imaginer que certains prévoient dans leur plan de carrière de telles étapes ! Le conflit d’intérêt pas anticipation n’existe pas … mais on ne sera pas surpris d’apprendre que dans la suite de leur carrière , ces personnes soient soupçonnées ou convaincues de conflit d’intéret.
ii) responsabiliser les élus
Je me contenterai de citer Vincent Lindon dans son analyse sur la situation actuelle :
Responsabiliser les élus. Les élus devront être comptables de leur action devant le peuple dont ils ont obtenu la confiance. Une élection, c’est quoi ? C’est l’histoire d’un mec qui arrive et qui dit : « Faites-moi confiance, voilà ce que je vais faire », et qui, une fois élu, ne le fait pas. À la place, il fait autre chose ou rien. Eh bien non, ça ne peut plus marcher comme ça. En cas de défaillance, il est nécessaire qu’ils puissent être démis de leur fonctions, démocratiquement, c’est-à-dire si une fraction de citoyens le propose et si une majorité d’électeurs l’exige.
Insistons : cette mesure doit s’appliquer à tous les élus, jusqu’au président de la République, qui, en France, ne peut être démis par personne en cours de mandat, ni même être jugé depuis la scandaleuse décision du Conseil constitutionnel sous la présidence du douteux Roland Dumas.
Sanctionner sévèrement les dérives, pour interdire l’alliance mortifère entre les copains et les coquins. Depuis des décennies, aucun élu, même le plus corrompu, ne craint les rigueurs de la loi. Il y a à cela une excellente raison : la prison, c’est pour les autres. Eux pourront toujours solliciter les meilleurs avocats et multiplier les procédures des décennies durant, jusqu’au moment où les juger n’aura plus aucun sens.
4) Et que faire de l’Hubris des responsables du secteur privé …
l’hubris un travers néfaste du comportement des dirigeants … ou une compétence recherchée ?
L’hubris est bien sur considéré par le « commun des mortels » comme un comportement néfaste à éviter ; néfaste pour les individus qui pourraient en subir les conséquences, néfastes pour la société dont elle affaiblit la puissance sociale et économique . D’ailleurs les grecs le considéraient tellement grave qu’il était puni de la peine de mort . Mais pour les autres les « non communs des mortels » , je les appellerai les capitaines d’industrie et autres premiers de cordée , l’hubris pourrait bien être considéré différemment : Si on part du principe que « les traders » , « les nettoyeurs » et autres ….. rendent service à un certain nombre d’organismes dirigeants de l’économie ( think-tank) , de la finance ( fonds de pension ou d’investissement ), de l’industrie ( trusts ) ( ces réussites se faisant au prix du licenciement massif de cohortes de salariés , au prix de la ruine de petits épargnants) on peut considérer leur action comme très lucrative si elle est très efficace. A partir de là , l’hubris devient une qualité exceptionnelle dont le jeune loup ou le vieux tigre a été capable – au risque de transgresser les lois et usages – pour sortir des lignes habituelles , en tous entre lesquelles tous leurs collègues moins remarqués se sont cantonnés . C’est-à-dire les règle habituelles qu’ils ont accepté de respecter. En sortant des rails, en transgressant règles et usages il est facile d’imaginer tout ce qu’on veut . Ce type d’encouragement totalement anti social doit être repéré et totalement banni des fonctionnements admis . Rappelons que les actions d’entreprises qui rapportaient environ 5% il y a 30 ans rapportent aujourd’hui 14 %. C’est autant d’argent qui ne va plus dans la poches des salariés sans lesquels il n’ y aurait aucune production de richesse .
5) quelques idées pour assainir la vie économique du pays
a) lutter contre la fuite des cerveaux
les jeunes diplômés français ne trouvant pas en France de poste avec les salaires correspondant à leur niveau vont se faire embaucher aux états unis qui ont compris tout le bénéfice qu’ils ont à en retire :ils ont à leur porte des gens formés et compétents qui ne leur ont pas coûte un sou pour leur formation.
La fuite des cerveaux commence en 2000 et suscite un intérêt nouveau chez les pays riches, toujours en quête de matière grise. Voyant son élite intellectuelle partir dans d'autres contrées, chaque pays essaye en effet, avec ses propres moyens, d'attirer les jeunes diplômés. Par exemple, au Canada et en Australie, on leur offre des permis à points. Aux Etats-Unis, c'est la carte verte. La France, quant à elle, propose depuis 2007 la carte "compétences et talents".
Toutefois, certains pays n'arrivent pas à garder leur propre élite. Par exemple, les Français sont de plus en plus attirés par l'expatriation puisqu'ils sont entre 60 000 et 80 000 chaque année à tenter l'expérience. La France ne suscite en effet que très peu d'intérêt auprès de l'élite intellectuelle française, à cause de son instabilité fiscale et de sa crise économique.
Wallstreetenglish.fr
Il me semble qu’il faut que l’état s’organise pour qu’il y ait une obligation d’embaucher et de payer suffisamment en France tous les étudiants sortant de cycle III ayant validé leurs Doctorats , DESS et autres diplômes et certifications de fin d’étude afin de lutter contre la fuite des cerveaux
b) Interdire l‘externalisation du siège d ‘une entreprise dans un pays étranger
si, c’est uniquement pour payer moins d’impots , des entreprise faisant travailler des employés Français, et/ou vendant leurs produits en France . Puisque l’objectif de cette externalisation c’est bien de ne pas payer d’impôts en France afin d’en payer beaucoup moins. Car au bout du compte , même si le siège social est à l’étranger , les infrastructures françaises qui sont de très bonne qualité ( Routes , transports , Energie, postes , école , soins … ) sont bien utilisées par l’entreprise , donc cet espèce de refus de jouer le jeu du contrat social avec le pays n’est plus supportable . Si on veut produire ou vendre en France , on doit accepter de payer des impôts en France pour financer les services publics dont l’entreprise a besoin et dont elle a la jouissance .
D’après Eurostat 2012, la valeur ajoutée des services externalisés aux entreprises ,dans la somme de la valeur ajoutée de l’industrie et des services aux entreprises atteingnait 50%en France contre 30 % en Allemagne et 35 % dans la zone Euro . En effet dans le système libéral à la française ,l’externalisation est un moyen d’échapper à aux contraintes que font peser le droit du travail et les charges sociales sur le coût du travail.
En finir avec ,le libéralisme à la française Guillaume SARLAT
c) Supprimer le sénat?
354 millions d’euros par an ça vous dit quelque-chose, avec ça on construit des locaux tous neufs pour plein de ministères … sans bois doré ni velours rouge !
En France, le Parlement, qui détient le pouvoir législatif, est composé de deux chambres : l'Assemblée nationale, où siègent 577 députés élus au suffrage universel direct pour cinq ans, et le Sénat. Cette Haute assemblée compte 348 sénateurs élus pour six ans au suffrage universel indirect par 162 000 grands électeurs. Selon l'article 24 de la Constitution, le Sénat « assure la représentation des collectivités territoriales de la République ».
Créée à une époque ou la représentativité n'était pas encore le fondement de la légitimité des institutions, le Sénat, n'a aujourd'hui plus la cote auprès des Français. Selon un sondage effectué en septembre 2017 par YouGov pour le magazine Capital, 60 % des Français interrogés se disaient favorables à sa suppression. Plusieurs raisons expliqueraient ce désamour. Parmi elles, le sentiment qu'ont les électeurs d'être mal représentés par les sénateurs.
« Si on regarde la composition du Sénat, on remarque une grande majorité d'hommes, de personnes âgées et une surreprésentation des territoires ruraux. Il ne représente pas du tout la société française dans sa diversité », estime Romain Slitine, politologue et membre du collectif « Gilets citoyens ». De fait, depuis 1958, la coloration politique de la chambre haute n'a pas beaucoup changé. Elle a presque toujours été présidée par une personnalité de droite. Seule exception : le socialiste Jean-Pierre Bel, président du Sénat entre 2011 et 2014.
Autre procès régulièrement instruit à l'encontre des sénateurs, celui en inutilité, les députés ayant notamment le dernier mot en cas de désaccord entre les deux chambres sur un texte de loi. «Le Sénat est un endroit où la politique est moins vivante, avec moins de passion. Il est donc moins connu et cela peut amener les électeurs à penser qu'il s'agit d'une chambre ne servant à rien, voire d'une maison de retraite », résume Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l'université de Lille. Mais pour le constitutionnaliste, c'est oublier trop rapidement le rôle de contre-pouvoir législatif que les sénateurs peuvent tenir, « même lorsque le gouvernement et le Sénat sont tous les deux à droite ».
Combien ça rapporterait ?
Qui dit suppression du Sénat dit logiquement suppression des sommes nécessaires à son fonctionnement. Selon la loi de finances 2019, les dépenses de cette institution s'élèvent à 354 millions d'euros. Plus de 91 % de ce montant (323,6 millions d'euros) provient de la dotation de l'Etat. Petite subtilité : ce montant comprend aussi l'argent alloué au Jardin du Luxembourg (11,4 millions d'euros). Si l'on s'en tient à la Chambre haute à proprement parler, cela représente 312,2 millions d'euros, contre 517,9 millions d'euros pour l'Assemblée nationale.
Déjà testé ?
Une République sans Sénat n'aurait rien de nouveau. Le pouvoir législatif était détenu par une assemblée unique sous la Ière et la IIe République. Si l'on s'en tient au régime actuel, soulignons le fait que le Général de Gaulle lui-même n'entretenait pas un amour débordant pour l'institution, qui lui était d'ailleurs souvent opposée.
« Le Sénat a un privilège exorbitant et imparable, celui de tout bloquer. […] S'il y a une erreur dans la Constitution de 1958, c'est bien celle-là : de créer un corps contre lequel on ne peut rien alors que l'on peut quelque chose contre tous les autres », soupirait-il. Charles de Gaulle avait même tenté de le rayer de la carte en le fusionnant avec le Conseil économique et social. Il s'agissait de l'une des propositions de réformes soumises à référendum en 1969. Le « non » des Français avait eu pour conséquence le départ de Gaulle de l'Elysée.
La suppression du Sénat n'est pas non plus une idée neuve en Europe. « Le monocaméralisme est majoritaire en Europe et la plupart des régimes monocaméraux ont été à une époque plus ou moins lointaine bicaméraux », souligne Jean-Philippe Derosier. C'est le cas par exemple de la Suède, qui a supprimé sa seconde chambre en 1971. Et dans les pays disposant encore de deux chambres, la question est souvent débattue, comme en Italie ou au Royaume-Uni.
d) lutter contre la défiscalisation : je suis un imbécile : je paye mes impôts ...et j’en suis fier !
Il s'agit ici d'évoquer en synthèse les problèmes posés par les produits de défiscalisation vendus aux particuliers et de suggérer des précautions à prendre pour les investisseurs.
1 La défiscalisation est initiée par les lobbys
Les promoteurs immobiliers sont très puissants en France. Ils ont leurs entrées dans les ministères.
Certains politiciens sont directement liés aux promoteurs et aux établissements bancaires spécialisés dans le financement immobilier.Cela explique l'importance des niches fiscales en matière immobilière.
Les lobbys expliquent que, sans les produits de défiscalisation, le marché immobilier s'effondrerait.
C'est globalement faux mais il est certain que, sans la défiscalisation immobilière, de nombreux promoteurs et officines devraient changer de métier.
2 La défiscalisation accentue le refus de l'impôt
Il est très rare en France que des personnes se vantent de payer beaucoup d'impôt. Celui qui verse des impôts est facilement considéré comme un imbécile. Ceux qui arrivent à s'enrichir sans payer d'impôt sont présentés comme des héros. Nul ne songe à vanter les mérites civiques de la participation citoyenne aux dépenses collectives.
Cette idéologie anti-impôt incite à la fraude fiscale et à la défiscalisation.
En mettant en place des schémas de défiscalisation, l'Etat se tire une balle dans le pied. Il encourage la défiance vis-à-vis de l'impôt.
3 La défiscalisation coûte cher à l'Etat
Certains avancent l'argument que la défiscalisation profite en fait à l'Etat. Par exemple, l'achat d'un immeuble neuf permet à l'Etat de récupérer la TVA sur le prix de vente, ce qui représenterait soit disant un montant nettement supérieur à la réduction accordée à l'investisseur.
C'est faux. Il est vrai que toute dépense publique donne lieu à un retour de fonds au profit de l'Etat, par l'intermédiaire des différents impôts qui grèvent ces dépenses. Pour autant, le bilan financier de chaque dépense publique est presque toujours négatif pour l'Etat. Il récupère moins que ce qu'il a versé.
S'agissant de la TVA sur le prix de vente d'un immeuble, si la défiscalisation n'existait pas, beaucoup d'investisseurs achèteraient quand même des immeubles neufs ou ils feraient d'autres dépenses, également assujetties à TVA.
Le coût de la défiscalisation oblige l'Etat à augmenter ses impôts. La défiscalisation des uns est payée par l'impôt des autres.
4 La défiscalisation enrichit les intermédiaires et les promoteurs
Les seuls bénéficiaires des produits de défiscalisation sont ceux qui les vendent, les promoteurs et les différents intermédiaires.Les professionnels arrivent souvent à vendre les produits de défiscalisation avec des marges ou des commissions anormalement élevées.
Sur les immeubles les marges complémentaires résultant de la défiscalisation varient entre 10 % et 30 %.
Les profits des professionnels correspondent souvent aux économies d'impôts. Autrement dit, au lieu pour l'Etat de subventionner des investisseurs pour les encourager à faire certains investissements, la défiscalisation aboutit à ce que l'Etat finance les gains des défiscaliseurs.
5 La défiscalisation exploite la naïveté des investisseurs
L'acheteur de produits de défiscalisation a un profil-type particulier.C'est quelqu'un qui a des revenus significatifs mais qui n'est pas spécialement riche.Ce n'est pas quelqu'un issu de la haute bourgeoisie. Dans les milieux fortunés, les gens savent gérer leur fortune et disposent de conseils de qualité dédiés à ce rôle. Ils sont aussi habitués à payer beaucoup d'impôt.
L'acheteur de produits de défiscalisation est plutôt un nouveau riche. C'est souvent un salarié qui a réussi et qui va toucher un salaire important.Le cas typique est le cadre supérieur qui, pour la première fois, va avoir un salaire annuel imposable élevé. Il est révolté à l'idée qu'une partie importante de ce revenu va partir aux impôts. Il n'est pas habitué à subir un taux moyen d'imposition important.Il est peu compétent en matière financière, il représente la victime idéale pour les officines de défiscalisation.
Cet investisseur est prêt à tout pour payer moins d'impôt et il est prêt à abandonner les principes élémentaires de prudence en matière de placement.
les dangers de la défiscalisation https://www.paulduvaux.com/item/17-dangers-defiscalisation
e) comment agir ? un exemple d’action par rapport à l’alimentation
je pense qu'il faut qu'on passe à une nouvelle façon de faire … pas la lutte armée ni les exactions antisociales ... mais une organisation et une méthode qui permette que nous exprimions notre détermination ... à changer notre monde ! rien de moins ! Certains diront que ce n’est pas nouveau et ils auront raison … mais la nouveauté c’est le nombre !!! Il s’agit par une action simple où les consommateurs s’engagent et vont demander des comptes et des engagements … aux responsables économiques qui s’adressent à eux , comme clients . On a tendance à oublier le pouvoir dont nous disposons car si l’on refuse de continuer à faire nos courses chez tel ou tel , et e, le faisant savoir au directeur … il y aura des réactions c’est sur . Ils ont trop besoin de nous … enfin de notre argent ! Il s’agit donc d'imposer à la grande distribution ( directeurs de super et hypermarchés ET centrales d'achat) d’accepter de s'asseoir à une table de négociation avec les associations de consommateurs ( exp Que choisir , ) les producteurs , les associations de parents d'élèves et celles d'aide aux démunis ( EMAUS, restaus du coeur ) pour obtenir satisfaction sur les points suivants :
- arrêter les augmentations continuelles des marges bénéficiaires sur la bouffe bio ( ils prennent en otage la santé de leurs clients ) ,, avec une juste rémunération des producteurs bio ...pour qu'ils arrêtent de se suicider !
- toutes les cantines 100% bio immédiatement… sans plus de commentaire
- accès au bio pour les personne fragiles
et si la négo peut aller jusqu' à remettre en question leurs politiques de suremballages , ce serait pas si mal !
Et qu’on ne vienne pas nous rétorquer que ce n’est pas possible parce que ça coûterait trop cher , c’est faux , d’ailleurs certains acteurs de ce secteur d’activité ne pourront que aller dans notre sens ; Vous avez sans doute entendu parler le patron de Danone Emmanuel FABER qui déclare vouloir passer son entreprise ses statut de « entreprise à mission » . Son objectif ; la santé des consommateurs ! On ne pourra que s’entendre… si il dit vrai !
si ses actionnaires donnent leur feu vert lors de l'assemblée générale du 26 juin, Danone deviendra une « société à mission », au sens de la loi Pacte. Le groupe Yves Rocher a fait de même l'an passé, mais il n'est pas coté en Bourse. Ce changement est important pour Danone. Être une entreprise à mission implique d'inscrire dans les statuts une «raison d'être » et des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux associés La raison d'être du géant de l'eau et des produits laitiers sera d'«apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre », avec à la clé des objectifs liés au respect de la planète, à la santé, à l'innovation sociale et à la croissance inclusive.
D'autres idées sont possibles et réalisables ; pour nous entraîner- mais peut être surtout pour y habituer , les responsables économiques licaux : on peut d'ores et déjà aller voir le directeur du supermarché et lui demander ... comment il compte manifester sa solidarité avec tous les commerçants interdits d'ouverture pendant le confinement alors que lui a continué tranquillement à vendre chocolats , fleurs, téléphones ....
petite chronique de la corruption ordinaire
pour bien illustrer le fait que la corruption existe bien toujours – et qu’on a le droit de supposer que l’hubris auquel cela correspond ne les gène nullement , ce dernier flash qui date d’il y a 2 jours
Selon nos informations, le secrétaire d’État Olivier Dussopt s’est fait offrir des œuvres du peintre Gérard Garouste par un dirigeant local de la Saur, l’un des leaders français du marché de l’eau, en affaires avec la municipalité dirigée à la même période par le même Dussopt. Après avoir évoqué à Mediapart un cadeau d’« un ami », l’ex-député a finalement reconnu un « cadeau de l’entreprise » et indique qu’il va le « restituer ».
mediapart 190520
Voilà j’ai terminé mon propos: j’invite les dirigeants de tous poils actuels et futurs à se mettre face à leur propre conscience afin de choisir les décisions qui leur permettront de continuer à se regarder dans la glace . Ce n’est pas du moralisme c’est de la responsabilité: celle que nous avons tous devant nos enfants . Celle qu’ont les responsables élus par le peuple. Le choix entre l’’HUBRIS ou l’OBLATIVITE c’est bien l’alternative devant laquelle chacun d’entre nous se trouve , tous les jours de notre vie et principalement les élus et les décideurs puisque c’est d’eux que dépend la conduite du pays . Si nous voulons nous donner une chance et donner une chance à nos enfants de vivre correctement , il va être nécessaire de passer à une économie plus saine. Cela suppose que les capitaines d’industrie, les premiers de cordée et autres élus politiques corrompus ou cumulards revoient leurs prétentions afin de permettre une gestion du pays plus attentive à chacun des citoyens et plus respectueuse de la planète qui nous fournit toutes nos ressources .
Au faite c’est la présidente de Nouvelle Zélande Jacinda Ardern a montré l'exemple. La Première ministre néo-zélandaise et les membres du gouvernement de Wellington ont décidé de baisser leur salaire de 20 % sur six mois, par solidarité avec leurs compatriotes touchés de plein fouet par les répercussions économiques de l'épidémie de Covid-19.( Par Ph.L. avec AFP) ... vous savez cette jeune maman qui s’était pointée à l’ONU … avec son bébé , Le nourrisson avait même un badge estampillé "New Zealand First Baby" .
Rappelez-vous , l’oblativité … c’est peut être un signe des temps ce chef d’état qui limite volontairement son salaire pour aider les pauvres de son pays … et pour montrer l’exemple.

Et pour finir , signe des temps là aussi et du renouveau qui s’annonce ? Ca c’est le président du parlement NéoZélandais Trevor Mallard qui donne le biberon au bébé d’un député le Mercredi 21 août 2019 Tamaty COFFEY durant la session parlementaire .
!
Et une dernière question pour prolonger la réflexion …
Fin de l'accumulation du capital, automatisation, réchauffement climatique, pollution... Dans le livre “Le capitalisme a-t-il un avenir ?”, un collectif réunissant un sociologue, un historien et un économiste voit dans la conjoncture actuelle certaines tendances qui pourraient mener à la fin de l’économie de marché.
Remettre au goût du jour la théorie de Marx pour prévoir un effondrement inéluctable du capitalisme. Les universitaires Immanuel Wallerstein, Randall Collins et dans une moindre mesure, Craig Calhoun, s'y sont attelés dans l'ouvrage "Le capitalisme a-t-il un avenir ?". En s'appuyant sur les sciences sociales et en analysant les ressorts de l'histoire économique du XXe siècle, ces trois Américains considèrent que les limites de ce "système-monde" seront atteintes dans quelques décennies. Un déclin qui serait "accéléré et multidimensionnel".
“Le capitalisme a-t-il un avenir ?” Immanuel Wallerstein, Randall Collins, Craig Calhoun