s, ils m'ont appris à acheter des produits de saison, à reconnaître les produits à consommer tout de suite ou pas et à découvrir de nouvelles saveurs...
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- 01/02/2024 08:58
- Par Dos_Santos
1. Les agriculteurs ont un discours net: ils revendiquent la préference nationale pour les produits agricoles français face aux produits importés. L'attaque contre les camions et la destruction physique des produits, notamment ceux qui traversent les Pyrénées, sont le métaphore de l'attaque contre les producteurs espagnols ou portugais (soumis aux mêmes règlement européens), voire marocains: leurs collègues... étrangers, même s'ils sont en majorité Européens (UE). Problème: la France est exportatrice nette vers ces pays voisins. Les agriculteurs français imaginent-ils que les agriculteurs en 'Espagne et au Portugal vont permettre que les produits français entrent en toute liberté dans leur pays à des prix hors concurrence, comme jusqu'à présent?
2. Par rapport à l'Union Européenne, ils tiennent un discours carrément souverainiste: "Bruxelles" et les règlements européens, sont les cibles des attaques acerbes, "C'est la faute à l'Europe", "Nous avons perdu notre souveraineté", les droites et leur porte-parole Macron dans les instances de 'UE, revendiquent clairement la sécession par rapport à l'Europe ("le bras-de-fer", bonne blague!). Problème: la France est le premier (ou le second) plus grand bénéficiaire des financements de la PAC (certes, mal répartie entre exploitations agricoles). Veulent-ils, de manière infantile, le beurre et l'argent du beurre?
3. Écologie: l'arbitrage qu'ils veulent est clair: abolir ou réduire à peu de chose (de dérogation en dérogation) les objectifs environnementaux: engrais azotés (la pollution des eaux souterraines et des cours d'eau, on s'en fout); les restrictions à l'usage des pesticides, on n'en veut pas; les économies de ressources en eau pour l'irrigation doivent être abolies, les méga-bassines, les forages, les canalisations doivent échapper aux règlements européens ... et français.
La questions que, nombreux, nous nous sommes posé à chaque "éruption" sociale, est bien - pourquoi est-ce l'extrême droite qui chaque fois ramasse la mise, et non la gauche qui pourtant a un souci bien plus clair de l'aggravation des inégalités ? Et l'environnement, il est le problème de qui? Est-ce parce que la question écologique est porteuse de la nécessité de revoir entièrement le modèle productiviste en en fin de compte extractiviste de "développement" agricole, celui-là même que défendent les tractoristes?