Je vous propose de célébrer le 1er mai en chansons, en pensant à ceux qui ne travaillent pas encore, mais qui devront, un jour, trouver leur place dans ce monde que nous leur laissons...

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Commençons par cette petite ritournelle
Rondeau sur l’air de « Ah ! vous dirais-je maman », chanson de Louise Quitrime, 1889
1ère question
Pourquoi y a-t-il tant d’enfants
Qui ont faim et pas d’vêt’ments
Quand d’autres joufflus et roses
Ont toutes les bonnes choses.
Ah ! de grâce, dites-nous
Pourquoi n’en ont-ils pas tous ?

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1ère réponse
Nous croyons, nous, chers bébés,
Qu’les enfants mal habillés,
N’ont ni bonbon, ni douillette
Parc’que tout cela s’achète
Et qu’leur papa, leur maman
N’ont ni travail ni argent
2ème question
Alors les papas bien mis
Des petits bébés jolis
Ont donc tous leur bourse pleine
Sans s’donner ni mal ni peine,
C’t’argent où l’ont-ils trouvé,
Eux qui n’ont pas travaillé
2ème réponse
Nous pensons, mes p’tits amis,
Qu’aux ouvriers ils l’ont pris,
Puisqu’on dit que c’est l’ouvrage
Qui donn’ l’argent dans l’ménage
Donc le riche l’a détourné
Chez celui qu’a travaillé

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Tous ensemble
Maintenant que nous savons
Que les rich’s sont des larrons,
Si notre pèr’, notre mère,
N’en peuvent purger la terre,
Nous quand nous aurons grandi,
Nous en ferons du hachis
Réponse du manager infantile
Ah mes chers petits bambins
Vous voilà trop plein d’entrain
Alors il faut vous calmer
On va bien vous médiquer
Et plutôt que d’protester
Vous allez vous la boucler !
Vous criez vous résistez
Merci, vous êtes dépistés
On vous a diagnostiqués
On va vous rééduquer
Malins, êtes-vous encore cap
D’échapper au handicap ?

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Continuons avec une rengaine révolutionnaire !
L’internationale des enfants, sur l'air de "l'Internationale" d'Eugène Pottier, paroles de Sébastien Faure, 1897
I
Debout ! Les enfants de tout âge,
De tout sexe, de tout pays ;
Debout ! En un libre langage,
Proclamons le « Droit des Petits ».
On nous parle d’obéissance
Aux devoirs, Aux respects, aux Lois
Qui courbent sous le joug l’enfance,
En bien ! Que fait-on de nos Droits !
REFRAIN
Nous voulons manger, boire,
Chanter, rire, danser.
Nous ne voulons plus croire,
Mais savoir et penser.

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II
On veut avoir une jeunesse,
Belle de santé, de vigeur,
Exempte de toute faiblesse,
Entrainée aux rudes labeurs.
Qu’on nous garde de la misère
Qui nous étreint dès le berceau :
Alors on ne verra plus guère
Que les jeunes sains, forts et beaux.
III
On aime les jeux à notre âge ;
On a besoin de mouvement ;
On aime à faire du tapage,
On s’amuse, on rit follement;
Devenus des femmes, des hommes,
Tout le jour nous travaillerons ;
Mais tant que des enfants nous sommes,
Jouons, chantons, sautons, courons
(...)
V
Il est vrai qu’il nous faut apprendre
Si, plus tard, nous voulons savoir ;
Mais nous entendons tout comprendre,
Toute raisonner, tout concevoir.
Ce qu’on lit dans pas mal de livres,
A pour but de nous hébéter ;
Nous sommes faits pour vivre libres ;
L’enfant doit pouvoir discuter
(...)
VII
Partout les petits sont nos frères ;
De tous, nous sommes les amis,
Notre cœur n’a pas de frontières ;
Entr’aimons-nous ; soyons unis.
Si les grands rêvent de tuerie,
Rêvons, nous, de fraternité,
Dans l’Universelle Patrie,
Organisons l’Humanité !

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La version du Comité Technique de l'Enfance inadaptée
I
Il y en a marre de la marmaille
Qui grouille, qui conteste et se marre
Bientôt, vous allez crier Aïe !
Et stoppez tous vos tintamarres
Si vous refusez toutes nos normes
On saura bien vous contraindre
Une petite dose de chloroforme
Et nous n’aurons plus rien à craindre !
REFRAIN
Prenez bien vos pilules
Taisez-vous sous contraintes
Devenez tous des enfants-bulles
Et vos puissances seront éteintes
II
Enfants, il nous faut du rendement
Soyez rentables et productifs
Pliez-vous à nos commandements
Suivez l’dressage éducatif!
Du jouer faisons table rase
Sales bambins, couchés, couchés
Célébrons l’époque vichyssoise
L’inadapté, on va l’coacher !