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Billet de blog 16 mai 2024

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Inceste (10) : Fuck abstraction !

Certains sujets mobilisent un effroi particulier, de part leur charge d'affects, d'ignominie et de terreur. Cependant, faut-il s'en préserver en abrasant, en occultant, en détournant le regard ? Dénoncer, désigner, est-ce contribuer à une forme de banalisation voire à une culture de l'abus ? Faut-il la boucler, si on n'est pas autorisé et si on risque de blesser ? Accepter l'indicible ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Nous défaisons la trame du silence avec nos petites mains, nous nous attaquons aux nœuds les plus coriaces avec patience » (Neige Sinno)

Illustration 1

Mais pourquoi me suis-je embarqué dans cette galère ? …L’inceste.

A un moment, il va falloir s’arrêter, passer à autre chose…Naïvement, tu as voulu soulever le couvercle, mais il faut désormais, peut-être, s’extraire de cette fascination et de ce dégoût.

Tu pensais en être quitte, avec une bonne dose d’effroi. Mais ça hante, ça persiste, ça insiste.

Tu pensais survoler l’horreur ; et, dans un sens, tu l’as à peine effleurée. Cependant, une amertume te hante, un remugle plein d’âcreté.

Un malaise.

Pourtant, tu n’avais aucune légitimité pour aborder ce sujet. Tu ne l’as pas vécu dans ta chair, tu n’as pas été traversé par le souffle d’une telle déflagration ; tu n’es même pas un dommage collatéral. D’autres drames, d’autres souffrances ; mais pas celle-là. Tu as traité le sujet comme tu le pouvais, avec tes défenses, tes circonvolutions, ta prose ampoulée, tes digressions, tes errements, tes manques, tes refus, tes cécités, tes insuffisances, tes distances, tes peurs, tes lamentations, tes regrets…

De toute façon, tu auras toujours tort. Trop cru, pas assez. Trop théorique, pas assez. Trop proche, trop distancié.

C’était un problème périphérique, l’écho de douleurs lointaines, à peine représentables. Des faits divers, des tragédies de roman, des témoignages chocs. Des réalités montées en épingle par la presse ou les militants. De l’indignation évidente, sans fioritures. Chacun à sa place dans cette dramaturgie bien menée : le monstre, la victime, la société, les défenseurs, les salauds, le silence, les complices…Loin, très loin. Du théâtre.

Mais, quand on s’y plonge, c’est un territoire obscur qui émerge, traversé par d’innombrables ramifications. Et partout, l’ombre de la violence. Inimaginable. Partout, des brisures. Et la destruction. Le refus et la peur.

Les liens qui nous tiennent et nous constituent sont si fragiles. Le soin qui donne la vie peut si rapidement basculer, et semer la haine. Et c’est tellement insupportable, qu’on préfère s’aveugler.

Dans les commentaires faits à certains de mes billets, il m’a été reproché de jargonner, mais aussi d’exposer l’infamie voire de promouvoir la culture du viol…

Comme si les mots, les images, étaient commensurables avec la réalité. Comme si montrer, penser, s’immerger et analyser pouvaient reproduire quelque chose du traumatisme…comme si le voile d’une fausse pudeur pouvait protéger.

Le silence est un abîme ; que faire face aux néants ? Détourner le regard n’est qu’une façon de répéter l’oubli….

« C’est un monde où l’on ne peut pas ignorer le mal. Il est là, partout, il change la couleur et la saveur de toute chose. L’ignorer ou l’oublier n’est pas une option, car plus on le fuit, plus vite il vous rattrape. Mais on peut se maintenir au bord sans y pénétrer. Apprendre à rester sur le seuil de ce monde, voilà le défi, marcher comme des funambules sur le fil de nos destinées. Trébucher mais, encore une fois, ne pas tomber. Ne pas tomber. Ne pas tomber » (Neige Sinno).

L'inceste est toujours silencié, euphémisé ; on l'évoque par périphrases, et on en vient à négliger le caractère absolument abject et dégueulasse de ce que cela recouvre : un adulte qui impose sa sexualité à un enfant, des attouchements sur un corps prépubère, des fellations, des pénétrations, des sodomies...De la souffrance, des plaies, du sang...Des déchirures. Alors oui, parfois, il faut pouvoir bousculer, susciter le dégoût, pour rappeler la réalité évoquée. Les mots, malgré « mon verbiage pompeux et néologisant » sont sans doute trop faibles pour susciter un émoi et une indignation nécessaires. Comment trouer le brouillard des aveuglements ?

« N'est-ce pas plutôt une stratégie d’évitement que ce refus d’évoquer la crue et cruelle réalité ? Car tant qu’on ne décrit pas exactement les actes, on reste dans une espèce de flou qui permet au lecteur de se conforter dans le déni (au lecteur, à l’auteur, au prédateur, à tout le monde). Tant qu’on ne voit pas le pénis de l’homme de quarante ans dans la petite bouche de la fillette, ses yeux humides de larmes sous la sensation imminente de l’étranglement, tant qu’on ne voit pas, c’est encore possible de dire qu’il s’agit d’amour, une histoire d’amour fou, une histoire de tact, de style » (Neige Sinno). 

A l'évidence, l'inceste fait partie de ces sujets « dont le classement dans la sphère privée fait partie de stratégies d’oppression qui l’empêchent d’être mis en lumière » (Neige Sinno).

Illustration 2

Selon le juge Edouard Durant, ex-président de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants), remercié car trop dérangeant, il faut pourtant pouvoir affronter cette réalité, « dégoûtante, terrifiante et révoltante. Une monstruosité ».

« Le pénis, ou la main, les doigts, les lèvres utilisés pour soumettre, pour prendre, pour nier l’identité comme on viole pour nier la propriété ». Dire, nommer, montrer, c’est aussi lutter contre ce « déni massif, puissant, ancien, enraciné, structuré et structurant, même ». A contrario, voiler, euphémiser, c’est invisibiliser : « les violences sexuelles, ça ne doit pas exister. Les violences sexuelles faites aux enfants, ça ne doit pas exister, encore moins, car ce sont des enfants. On ne fait pas ça aux enfants ». Continuons à faire comme si cela n’existait pas. Ou alors, acceptons l’idée, abstraite, mais refusons ce qu’elle incarne véritablement. Evacuons les affects, détournons le regard. Ainsi, « le déni collectif et l’impunité des agresseurs marchent main dans la main, tranquillement, avec assurance, sans inquiétude ». A partir du moment où l’indignation reste éthérée, les actes aussi peuvent devenir évanescents. Paroles, Paroles, Paroles. Et les scotomes ruissellent. Et les compromissions…

Certes, « entendre les mots qui décrivent la violence sexuelle, c’est faire surgir les représentations que ces mots suscitent, et c’est insupportable. Il est plus commode de se dire que ça n’est pas possible ». Mais se protéger de l’effroi, c’est aussi faire alliance avec les abuseurs….

Or, « les agresseurs peuvent toujours compter sur le soutien sans faille des gardiens du temple. A les entendre, on croirait que, plutôt que l’impunité des agresseurs, c’est la parole des victimes qui mettrait en danger l’Etat de droit, le contrat social, le « vivre ensemble » » (Edouard Durand).

 En toute humilité, je dois reconnaitre que je suis tout simplement démuni face à un tel sujet. Perdu, sans repères fiables ni directions.

Je ne sais pas…

Nous ne pouvons savoir. Nous ne pouvons prétendre.

Simplement, nous pouvons entendre ; nous pouvons reconnaitre. Nous pouvons essayer de nommer.

Simplement, nous pouvons être là, sans prétention ni protocole.

Recevoir, accueillir…être affecté, se soucier. Tout en préservant l’intimité des souffrances ?

« Pourtant, quand on considère l’ampleur des chiffres des violences intrafamiliales, on se demande ce que signifie cette notion de vie privée alors qu’il s’agit en réalité d’un crime systémique commis dans le secret de centaines de milliers de familles. Ce linge sale, cette ignominie, ce n’est pas la mienne, c’est la nôtre, elle est à nous tous » (Neige Sinno).

Illustration 3

Comment aborder un tel sujet sans heurter, sans affects ni blessures ?

Et comment oser imaginer que ce que l’on pourrait ressentir d’éprouvant aurait quelque chose à voir avec la réalité des traumatismes vécus ?

Nos émotions, nos sensibilités, nos indignations sont socialement construites. Nos confusions aussi. Nos lâchetés et nos compromissions. Nos cécités également. A force de ne plus voir, on devient aveugle. On ne sait plus de quoi on parle, on mélange, on remplace le réel par son fantôme. On s’insurge des paroles, on s’indigne des mots, on condamne les discours ; et on oublie ce qu’ils désignent…

Et puis, de quel droit puis-je-m’exprimer ? Comment me sentir autorisé ? Quelles sont les instances légitimes de la parole ?

« Comme un seul homme, d’une seule voix, avec l’assurance de ceux qui prennent leur courage à deux mains pour dire qu’ils sont du côté du pouvoir, ils diront quelle parole est légitime et ils construiront méthodiquement l’illégitimité de celles qu’ils ne veulent pas entendre. Ces arguments d’autorité sont des bonnes planques » (Edouard Durand).

Allez, ta gueule, ferme-là, laisse les seuls ayant droits, les officiels, les reconnus, les traumatisés, les souffrants…Ne viens pas rajouter à leur invisibilité, à leur mutisme, à leur détresse ineffable. D’où tu parles ? En fais-tu partie ? Quels sont tes gages de recevabilité ? Montre-nous ton autorisation, décline ton identité…en tant qu’homme blanc, cisgenre tu fais intrinsèquement partie des agresseurs, de ceux qui abusent par leur simple existence. Et si ce n’est toi, c’est donc ton frère, ou l’un des tiens. Quand tu t'exprimes, tu blesses. Tu heurtes les sensibilités de ceux qui ont subi des traumatismes. Tu fais du mal, dès que tu l’ouvres. Tu prives, tu étouffes.

Or, « c’était ça la clé : ne blesser personne, lisser les aspérités pour permettre aux lecteurs d’être au mieux, d’être BIEN. Oui, elle pensait qu’on devait pouvoir s’entendre si le terrain était neutre et lisse, si le but ultime était le BONHEUR. La clé était de parvenir à désactiver les mots et les idées problématiques pour en offrir une version équivalente et inoffensive. Ne rien proposer qui puisse donner prise à l’OFFENSE. Surtout, que personne ne soit AGRESSE » (Tania de Montaigne). « Eviter le MALAISE. Il peut avoir des conséquences physiques et psychiques dommageables », article 4, extrait de la charte Feel Good ». Oui, il faut que je purifie ma parole, que j’évite les micro-agressions, que je cesse, enfin, de colporter une culture violente et agressive. Que je réalise la douleur que mes mots exercent, mon insensibilité. Ma domination. Mon héritage. 

« Les gens souffrent, meurent, disparaissent, les gens ont été stérilisés de force, arrachés à leurs parents, à leurs terres, livrés à eux-mêmes, dépouillés, assassinés, empoisonnés, ils sont morts comme des chiens pendant la dernière pandémie et celle d’avant et celle d’avant encore, sans que ça modifie rien à ta trajectoire. Mais toi tu as l’impression d’agir, tu as l’impression d’être du côté du BIEN, parce que tu mets des majuscules et parce que tu ne dis pas « Indien », c’est ça ? » (Tania de Montaigne). 

Il faut que je fasse bien attention de ne pas heurter ; je dois rester à ma place. Il faut que je m’enferme en Moi, que je refuse de faire violence par la tentation de m’extraire. Pas de risque. Pas d’altérité. Attention aux écueils de l’écriture, à ce voyage dans/vers l’autre, à cette plongée dans la souffrance, voire dans le mal.

Soyons clair ; compte-tenu de ma place dans le champ social, de mes privilèges structurels, je ferais mieux de la boucler, systématiquement, définitivement. D’ailleurs, pour ne pas heurter telle ou telle sensibilité identitaire, telle ou telle souffrance communautaire, je n’aurais sans doute que l’alternative de parler nombrilistiquement de mon misérable moi ou, à la rigueur, d’essayer de me projeter dans un arrosoir ou une brosse à chiotte…Pourtant, la pratique soignante dans laquelle je me suis engagé suppose le décentrement, l’oubli de soi, la déconstruction des prédicats qui m’assignent. Être-là, dans le soin, suppose de s’extraire, de s’altérer, de s’absenter de soi ; de se désidentifier, d’être bouleversé, traversé ; de s’indigner. Et, se plonger dans l’infantile, dans les détresses originaires, implique aussi de mobiliser ses propres strates de vulnérabilité, et d’en faire un ferment de reconnaissance et de lutte. Retrouver des racines d’une résonance Commune….

Nommer, est-ce survoler, emprisonner, condamner ?

Non.

Même s’il importe de désigner ce qu’il en est vraiment : « l’inceste est la négation de l’identité, le piétinement, la destruction, l’absorption, l’aspiration, le déchirement de l’identité de l’enfant » (Edouard Durand). Les incesteurs se considèrent comme faisant partie de ceux qui peuvent consommer, s’approprier, posséder le corps et l’âme des autres.

Néanmoins, ce n’est pas parce qu’on considère les victimes, qu’on les destine : « il n’est pas question ici de les enfermer dans le présent perpétuel de la souffrance sans laisser le moindre espoir que la vie d’après puisse être belle et qu’elle vaut la peine d’être vécue » (Eugène Durand).

Certes, le réel a eu lieu ; mais le devenir reste ouvert. Aucune instance n’a le pouvoir de savoir, de fixer et d’enclore. Encore faut-il pouvoir affronter…

Le 7 mai 2023, au Palais de Tokyo, la toile de l’artiste Miriam Cahn intitulée Fuck abstraction, représentant un viol par fellation en tant que crime de guerre, était vandalisée par un ancien élu local du Front National ; le tableau est définitivement souillé, et ne pourra pas être nettoyé. Cet acte de détérioration fait suite à une campagne médiatique et juridique de plusieurs mois, ayant exigé son décrochage. Ce mouvement avait été lancé sur les réseaux sociaux par le fil twitter complotiste de Karl Zéro et par la députée du Rassemblement Nationale Caroline Parmentier, avant d’être relayé par une procédure judiciaire lancée par six associations de protection de l’enfance exigeant son retrait ou à minima l’interdiction de l’exposition aux mineurs.

En l’occurrence, le tableau représente un homme au corps large, sans visage, qui impose une fellation à une victime de corpulence fluette, à genoux, les mains liées dans le dos.

Illustration 4
Fuck Abstraction © Miriam Cahn

Selon l’artiste, cette œuvre traite de la façon dont « la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l'humanité », et fait référence aux « exactions commises dans la ville de Boutcha en Ukraine lors de l'invasion russe, représentant crûment la violence subie par la population ukrainienne » - comme le rappelle le document de présentation distribué au public. « Le contraste entre les deux corps figure la puissance corporelle de l'oppresseur et la fragilité de l'opprimé agenouillé et amaigri par la guerre ».

Par ailleurs, le Palais de Tokyo a choisi d'exposer le tableau dans une salle séparée avec d'autres œuvres susceptibles de choquer le public et mis en place des panneaux d'avertissement et des médiateurs susceptibles de répondre aux questions des visiteurs.

Cependant, les associations de protection de l’enfance y ont vu une œuvre à caractère pédopornographique, susceptible de heurter la sensibilité d’un jeune public. Dès lors, l’action intentée en justice avait comme objectif de « protéger au plus vite les mineurs », de porter plainte afin que « de telle œuvres banalisant la pédocriminalité ne soient pas diffusées au grand public », car elles constitueraient un glissement, une banalisation, conduisant inexorablement à l’acceptation de ce type d’abus.

Représenter une agression sexuelle sur un enfant serait inacceptable, « par respect pour les nombreuses victimes de ces individus désaxés ». Une telle représentation contribuerait à la culture du viol, au fait que des « enfants sont sabotés du fait d’une société phallocrate dans laquelle les pulsions déviantes de certains hommes deviendraient une norme ». Les collectifs féministes devraient donc s’insurger car, « la femme porte la vie, elle enfante », et donc, naturellement, elle ne peut que vouloir le bienêtre des enfants – contrairement aux hommes qui, ne faisant pas l’expérience de la grossesse, sont naturalisés en tant qu’abuseurs infantiles par essence.  Au nom de la protection de l’enfance, il faut donc « demander l’interdiction d’exposer la mise en scène d’enfants abusés par des criminels ». « L’Art a des limites pour le coup elles ont été franchies avec les toiles de Mme Cahn Miriam ».

Voilà, donc plutôt que de s’insurger de la pauvreté, de la misère, des inégalités sociales, du traitement indigne des migrants, avec des conséquences tout à fait tragiques, évidentes et documentées concernant les enfants, plutôt que de dénoncer les situations qui favorisent concrètement l'instrumentalisation et les abus, la consommation et l'appropriation d'autrui, on préfère s’en prendre à une œuvre qui vient dénoncer la domination et le viol…Parce que cela choque, parce que cela fait effraction. Parce que c’est sexuel. Et que cela ne doit pas exister, ni être visibilisé.

Illustration 5

« Mais comment/à quel moment une image devient-elle insupportable ? Existe-t-il aujourd’hui des images insupportables -impossibilité de représenter des contenus aujourd’hui courant comme accoucher-mourir-violer-frapper-tuer-mort gésir dans des paysages. Mieux supportables : dormir-coucher-aimer-femmes-hommes-enfants-animaux-paysages » (notes affichées de façon prémonitoire par Miriam Cahn à l’entrée de l’une des salles de son exposition « Ma pensée sérielle »).

Je reste convaincu que, pour protéger, il faut déjà pouvoir accepter et être affecté. Il faut oser, malgré l’intranquillité et les cauchemars. Ou alors, il faudrait enfouir, cacher, occulter ? Faire comme si…S’indigner pour le principe, pour des abstractions, des concepts, de l’irréel ?

Sur le plan social, force est de constater la prégnance des mécanismes de défense collectif à l’égard de la souffrance. On organise la non-rencontre, la plateformisation, la numérisation des liens. On traite des dossiers, on bilante, on fait circuler. Des flux, des numéros. On passe au suivant, on applique des protocoles. On ne s’engage pas trop. Dès que cela commence à toucher, à frotter, à affecter, on passe le relais. Circulez ! On s’en lave les mains. Mais les procédures et les recommandations ont été respectées. On est dans les clous, et on a bien détourné le regard.  

Il y a sans doute une commission, quelque part. Il y a des discours. Il y a des numéros verts. Des experts. Il y a des émissions. On s’exaspère, et puis on passe à autre chose. Avec bonne conscience.

Alors, la réalité, celle qui insiste, elle restera dans les limbes et l’oubli, profondément. Et le dégueulasse, on l’aura bien escamoté. Nos chers bambins, on les aura bien protégés !

Illustration 6

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