1er Janvier 1973, le jour où la Grande Bretagne fait son entrée dans la CEE
Il aura fallu 12 ans pour que le Royaume-Uni entre dans la CEE après des années au purgatoire de l'Europe, celle dont le nom faisait sauter comme des cabris certains politiques français. Une histoire dans l'Histoire, mouvementé, finie en 2017, sur un référendum coup de tête de Cameron.
Le 22 janvier 1972, à Bruxelles, quatre pays signent, le Traité d'adhésion à la Communauté économique européenne (CEE).
Mais au 1er janvier 1973, seulement trois gouvernements, ceux du Royaume-Uni, d'Irlande et du Danemark, font leur entrée au sein de la CEE. C'était le premier élargissement de la CEE.
En Irlande, le premier ministre John Lynch remporte un référendum le 10 mai 1972 sur la question de l'adhésion à la CEE; par une écrasante majorité de 5 contre 1 . L'Eire est séduite par ce que la CEE lui propose: coopération économique, élimination progressive des barrières douanières et élaboration d'un tarif douanier commun avec l'extérieur.
Au Danemark, le premier ministre Jens Otto Krag soumet la question à un référendum. Malgré une campagne passionnée et passionnelle et des difficultés économiques importantes, le royaume d'Hamlet choisit de se joindre à la CEE.
La Norvège qui avait signé le traité d'adhésion se retire après un vote de rejet au Parlement.
La Grande Bretagne elle, après des années de refus gaullien fait enfin son entrée dans la CEE, laissant un peu de son insularité. le Royaume-Uni du premier ministre Edward Heath fait face à une forte inflation, au chômage, de même qu'à des troubles en Irlande du Nord où la guerre civile s'étend peu à peu après le Bloody Sunday du 30 Janvier 1972. Le gouvernement Heath maintient tout de même le cap et approuve l'adhésion à la CEE.
La participation à la construction européenne, allait toutefois s'avérer tout aussi tumultueuse, et parfois punky, que son long chemin que De Gaulle voulait "de croix" pour intégrer enfin la Communauté.
C'est en 1961, que cette longue marche débuta avec la demande formulée le 1er Aout 1961, par Macmillan alors premier ministre ; L'annonce n'allait pas de soi dans une Grande Bretagne divisée entre les enthousiastes et ceux qui criait "honte à vous" dans la foule qui la recevait. Macmillan assortissait la demande à une condition essentielle : cette adhésion ne devait pas remettre en cause les engagements britanniques vis à vis du Commonwealth.
Et puis il y eut la fameuse allocution présidentielle de Charles De Gaulle, devant les caméras. Déclaration unilatérale, De Gaulle ne prévenant pas ses partenaires. Nous sommes le 15 Janvier 1963 : Selon De Gaulle, la Grande Bretagne insulaire, tournée vers le "lointain", originale par ses tradition, rendaient pour De Gaulle l'adhésion de la Grande Bretagne, impossible. Surtout De Gaulle refusait l'éventualité d'un entrisme via la Grande Bretagne de l'influence étasunienne. La Grande Bretagne dans sa façon de se nourrir et d'échanger était incompatible avec la CEE. Selon lui, en dernier ressort, la Grande-Bretagne était une puissance atlantique avant d'être européenne, et ses liens avec les États-Unis comptaient au moins autant que ses liens avec l'Europe continentale.
Document INA : 15 Janvier 1963 Allocution du Général De Gaulle
De Gaulle dira peu après à Michel Droit que s'il avait été aux affaires lors de la signature du Traité de Rome, ce dernier eut un autre aspect. C'était le 14 Décembre 1965.
Il faut attendre en France la mort de De Gaulle, l'arrivée de Pompidou à l'Elysée, pour que la situation se débloque. cit
C'est Léon Zitrone qui le 1er Janvier annonce l'entrée "en douceur" citant le Guardian, de la Grande Bretagne dans la CEE.
Document INA : Journal Léon Zitrone le 1er Janvier 1973
Ce 1er Janvier 1973, le Guardian émet un voeux qui se révélera pieux :
Une tentation est à éviter : chercher, mois après mois, à prouver que l'appartenance à la Communauté a créé tous les maux de la Grande-Bretagne. Nous entrons en Europe avec la réputation d'être une nation de boutiquiers ; nous serions imprudents de nous présenter comme une nation de revendeurs de voitures d'occasion. Il faut surtout éviter de créer un nouveau clivage semi-permanent dans la société britannique, entre pro et anti-européens.
Deux ans plus tard, le 7 Juin 1975, les Britanniques confirment par référendum cette adhésion. Wilson remportait alors à Downing Street, appelant tous les Britanniques à se joindre au travail nécessaire à la construction européenne.
Margaret Thatcher obtiendra le 7 Juin 1984 une remise budgétaire est appliquée à la Grande Bretagne ; Les Français conseilleront à Thatcher de s'installer directement à Bruxelles. Elle met en fait en application son slogan de 1979 : "I want my money back" .
Le 17 Septembre 1992, la Grande Bretagne par son Chancelier de l'échiquier Norman Lamont doit sortir la livre du mécanisme de taux de change européen le MCE. La Livre est en effet attaquée de toute part par les spéculateurs.
23 Juillet 1993, les anti Maastricht l'emportent à l'issue d'une bataille mémorable au Parlement avec le dépôt de plus de 400 amendements et un stratagème qui leur vaut de l'emporter à une voix près. Un de leur députés M. Walker, 63 ans, député de Tayside North, est gravement malade. Il parvient à se rendre à la Chambre des Communes, et finalement à voter. Sans lui les anti Maastricht perdaient.
2002 , l'Euro entre en circulation.
Le 12 Septembre 2006 Nigel Farage prend la tête du UK Independence Party, en remplacement de Roger Knapman. L'eurodéputé du sud-est de l'Angleterre a facilement battu son plus proche rival, Richard Suchorzewski.
Le 11 Septembre 2007 Brown se couvre de ridicule en esquivant la signature du traité de Lisbonne. Le Premier ministre pressé par Angela Merkel, et le président de la Commission européenne, Barroso, de rejoindre les autres chefs de gouvernement de l'UE arrive finalement en retard et ne figure pas sur la photo "de famille".
23 Janvier 2013, Cameron décide qu'avant fin 2017, les Britannique se prononceront sur leur appartenance à l'UE. C'est le non qui l'emportera. Le Brexit se concrétisera vraiment sous Johnson.
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