Billet de blog 26 déc. 2022

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De 1973 à 2023 Le bolide sans freins du chauffard néolibéral.

Contribution 1973 Année Charnière... Lordon récemment au Congrès de fondation de Révolution Permanente déclarait qu'un nouveau TINA, un vrai apparaissait dans la période actuelle de décomposition actuelle. Il ajoutait "Il faut tout niqué du système avec méthode" c'est la définition de la Révolution contre le capitalisme.

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Au coeur de la passion automobile : Mazamet ville morte en 1973 .. opération visant une représentation sensible du bilan des accidents de la route de 1972. 

Un très bel article de Romaric Godin propose une analyse qui rejoint les constats de Minsky d'un capitalisme par nature instable : 

Finalement, tout se passe comme si la crise qui s’est ouverte en 1973 ne s’était jamais refermée. 

On pourrait dire que les plaies laissées par les  crises du capitalisme ne sont jamais refermées  depuis 1929 avec des moments plus ou moins long de prospérité apparente, mais seulement apparente. L'absolu dénuement qui vient à rester dans ce système et ses logiques anthropologiques figure la pauvreté absolue dans un monde où la pénurie caractérise également la vie elle - même. 

Hyman Minsky ( le théoricien l'effet Minsky) a montré que le capitalisme était par nature instable. On peut remarquer que le toujours plus, qui n'est pas celui des salariés (ça c'est De Closet et Montant) mais bien celui du système a fait franchir à l'Humanité toutes les limites planétaires ou presque mettant en péril l'avenir de l'espèce et des espèces. 

Le néolibéralisme qui naît aux USA, connaît ses applications marquées au Chili de Pinochet. Il est donc une illusion d'origine contrôlée d'avoir pensé voir une démocratisation inhérente à la dérive néolibérale. 

Néolibéralisme est un vocable orwelien. Il consiste à faire régresser les libertés s'il le faut par la force. Néo... veut dire archaïque. Il s'agit en réalité de faire reculer les acquis des travailleurs et des salariés, tout ce qui réglemente et en définitive, limite, l'emprise capitaliste sur les corps. 

L'humain devient lui - même une ressource jetable et gaspillable, à merci, dans un système insatiable où le récit managérial est roi. Management héritage du Menschen Führung de Böhm qui fut chargé de réorganiser une production désorganisée par la mobilisation des producteurs et ingénieurs pour la guerre. Faire toujours plus avec toujours moins est le mot d'ordre. 

Certains glosent à l'aune de la scission du NPA sur "un échec" de la gauche révolutionnaire.

En vérité, c'est la gauche révolutionnaire sous toutes ses formes formelles ou non,  qui durant un siècle endigue le "no limit" capitaliste, durant ses crises sévères, par trois voies principales : la voie révolutionnaire via la grève (36, 48,53,68,95 débordant chaque fois les bureaucraties politiques électoralistes et syndicales) la social démocratie lors de prises électorales de pouvoir, la voie léniniste du grand parti, qu'on retrouvera tantôt en élément d'encadrement des phases révolutionnaires, souvent aussi en étrangleurs par sa version stalinienne. Thorez, Marchais, Rochet sont trois poseurs de colliers étrangleurs sur le mouvement social. 

Quand Debray dernièrement fustige 68 développant que le mouvement bascula la France dans un américanisme quant à son style de vie, il a certainement raison. Mais il serait essentiel de revenir sur le rôle joué par le PCF, la CGT, le PS dans cette histoire là. Au point que lorsque le tournant 83 néolibéral avec Fabius (toujours là) Delors, Rocard se fait, c'est "en même temps" que Mitterrand offre sa collaboration à Reagan dans l'affaire Farewell. Le PCF et la CGT se chargent quant à eux de jouer les bergers face à des salariés qu'ils se chargent de transformés en moutons bien dociles restant dans leur couloir menant de temps à autres mais régulièrement vers des urnes. 

La question de "point de vue" c'est à dire du regard qu'on porte sur le capitalisme doit changer radicalement. Le rapport Meadows de 72, annonçait la couleur. La croissance était un concept condamné, et dangereux. Elle ne pouvait comme les arbres monter au ciel. 

Nous sommes aujourd'hui dans un étau entre une tendance dans le déni qui allie les réactionnaires avec les "libéraux" du néolibéralisme.  Et une tendance impuissante à penser autrement que par le marché, la croissance etc etc ... formatée complètement à cela.

Nos réputées élites , sont aujourd'hui dans l'incapacité générale dans une grande partie du monde de penser autrement l'activité et la production humaine. Ils ont fait sauter, en Occident, les freins acquis des mouvements sociaux du salariat. 

L'idéologie de la dette, avec son fard de dette privée masquée par l'engloutissement de plus en plus de fonds captés sur le travail avec des institutions corrompues systémiquement comme l'UE (Varoufakis ) a fait sauter la limite du "possible" économiquement. Elle a "dématérialisé" le travail dans ses fonctionnements, et de ce fait perdu de vue le rapport physique à la nature, et les limites de captations des ressources de la planète. 

Le néolibéralisme en quelque sorte est un bolide qu'on a lancé dans les pentes de l'Alpes D'huez en l'allégeant de ses freins et en bloquant la direction (le marteau et le clou de Maslow) embarquant l'ensemble de la population mondiale (la globalisation), vers un krach en cours. 

Ce Krach ne se fait pas sous la forme d'une explosion massive. C'est un savant mixe entre la grenouille dans la casserole sur le feu, le "jusqu'ici tout va bien, et de rétrécissement continue de périmètre sur le mode supernova, ou celui raconté par "L'Histoire sans fin" avec ce monstre dévorant les cailloux d'une planète rétrécissant vers le néant. 

Le seul frein qui puisse encore être posé sur le bolide dévalant la pente, ne peut l'être que par la masse des gens engagés et sachant ce qu'est produire car producteurs eux même. 

L'Histoire que Romaric Godin raconte ici est celle d'un système qui a effacé de la réalité et les travailleurs , et les gens , et la nature et le vivant , s'en allant vers un carnage certain, vers la mise en péril des conditions mêmes de la vie sur Terre. 

Les 9 limites sont franchies avec une aisance qui rappelle celle de Drut à Montréal en 76... (référence années 70... ) à la vitesse de Usain Bolt (ça remet les pendules à l'heure ou presque) ... 

Nous sommes dans cette situation que les westerns nous ont racontée des milliers de fois, où les chevaux ne répondent plus, où le chauffeur de la diligence est tombé de son bolide, et où il faut que les passagers prennent leur courage à deux mains, et s'emparent des commandes de tout afin de ne pas finir écrasés dans un ravin. Les passagers de la diligence c'est évidemment nous. 

La voie léniniste a échoué, comme la voie social démocrate parce qu'elle portaient aussi en elle un productivisme sans "limites" ... Parce que les producteurs tant sous le communisme dans sa version limitée bolchévique, que sous la social démocratie doit être occupé à produire, sous le contrôle d'une bureaucratie petite bourgeoise pour le compte d'un patron qu'il soit capitaliste sous sa forme actionnariale ou non, ou Etat. 

C'est pourtant sur une synthèse des ces deux voies perdantes que des équilibristes méfiants  à l'égard de la démocratie internes à leurs organisations proposent, écartant du droit au chapitre ceux que le néolibéralisme a effacés.se fondent pour transformer le système sous une forme bâtarde : la révolution citoyenne, guidant par un marketing et un management copié de celui du libéralisme les braves "gens" vers les urnes ... peu importe ce qu'il y a à voter. 

C'est par la prise en main des rênes par la souveraineté sur le travail que le bolide s'arrêtera définitivement. 

Autrement dit, le "frein" ne viendra pas de "bonnes élections" dans un régime baignant dans la corruption structurelle mais de la conquête de droits essentiels des salariés, par un statut communiste de la personne : 

1) - Droits à la reconnaissance dès 18 ans, d'une qualification personnelle ouvrant droit à un salaire lui même ouvrant des droits qui ne peut être résumée par un diplôme. 

2)  - Les salariés doivent être propriétaires d'usages de l'outil de travail ou co propriétaires. 

3) - La pension doit être la  poursuite du salaire de référence selon le  Régime g  pour tous; Le retraité est un travailleur affranchi du marché du travail . La Création monétaire doit être démocratique. Tout majeur décide de la création monétaire etc etc. La décision économique doit être démocratique. Elle doit se délibérée par les producteurs là où ils produisent et là où ils vivent.

4) L'Etat est à penser selon un principe de subsidiarité absolu par voie de conséquence.

5) - Droit politique à 18 ou 16 ans. 1750 euros net du fait de la qualification. Une école affranchie de la compétition. Une compétition qui doit le plus possible disparaître car elle rend fondamentalement con. Et que la connerie est une limite n 10 représentant un luxe déraisonnable dans cette ère nouvelle qui est celle de la fin du capitalocène. 

Il s'agit  bien de ne pas être entraîné dans le suicide du capitalocène et donc de le "confiner" en refusant de cautionner  ses rituels et agendas mais en construisant le nôtre et collectivement. Il s'agit aussi d'avoir le lucidité que c'est bien à une fascisation que nous assistons par une remise des pleins pouvoirs au management, au monde des banques et des fonds de pensions, un pouvoir absolu, et le contrôle de plus en plus policier que déguise une drhisation nette de l'ensemble des structures de l'Etat, tenant l'Etat de droit en respect, lorsque le droit n'est pas encore dévié en faveur du capital. 

TINA. Il n'y a pas d'alternative. Le  "tout niqué" de Lordon (avec méthode et non forcément avec violence)  et de Malm c'est le vrai TINA, pour reconstruire (c'est la clause 2 de ce TINA là) une société humaine affranchie, communiste, démocratique et soutenable. 

TINA car sinon, les conditions de vie sur terre sont condamnées. 

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