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Nous nous adresserons ici en priorité à ceux qui ne croient plus à la voie électorale voire même la voie légale, ceux qui recherchent l’horizontalité à tout prix ou qui en ont juste assez d’être toujours gouvernés, même dans des structures dites "révolutionnaires". Il est important que ceux qui ne croient plus aux partis, parce que "tous pourris" ou "déconnectés du Peuple", fassent eux-même ce travail de porter, chacun à sa manière, ces revendications auprès de la population !
Si les abstentionnistes par principe, les anarchistes et autres anti-systèmes ne votent pas, ça ne veut pas dire qu’il ne faille pas participer à la révolution démocratique du pays et à ce gros travail de prise de conscience et de mobilisation autour de la nécessité d'une refonte de nos institutions, vu que la plupart des partis politiques cherchent à éviter le sujet.
La mission de l’abstentionniste "par principe", de l’apartisan, de l’alter-mondialiste, du gilet jaune ou de tout déçu de la politique, doit être celle de partager le fruit de tout ce travail réalisé depuis des années à travers nos luttes et promouvoir ces propositions déjà très abouties ! Mettre en lumière des exemples concrets de processus populaires, de constituantes dans le monde et dans l’histoire comme actuellement au Chili, le referendum en Suisse, ou le processus démocratique que traverse depuis quelques années l’Islande.
Innover tout au long des prochaines semaines pour arriver à imposer dans le paysage politique ces solutions qui sont nombreuses, ainsi qu’un plan B à ce que le système nous propose, tout en dénonçant les profondes failles de notre système médiatique et politique majoritairement rejeté, sont les deux conditions essentielles pour obtenir toute la légitimité, par la suite, de refuser un faux duel entre deux candidats qui n’en tiendrait pas compte.
AGIR POUR !
Si certains ont choisi de porter ces revendications au sein d’un parti, d’une association ou d’un syndicat, c’est leur choix et qu’ils le fassent, personne ne peut les en empêcher. Cela ne peut être que positif dans la situation actuelle et servir notre cause commune. Toute division ou affrontement entre nous au sujet des différentes méthodes employées pour faire triompher ces idées que nous partageons ne serait que contreproductif.
Que nos revendications résonnent durant les prochains jours à travers ces porte-voix encartés dans des institutions ou des partis ; que les travailleurs en lutte et syndicalistes s’emparent de ces revendications, ils n’en ont pas le choix s’ils ne veulent plus continuer à se confronter à un mur toujours plus épais. La bataille des idées nécessaire pour gagner les prochaines luttes contre de futures réformes n'aura pas meilleure vitrine que ces élections.
Que les différents mouvements sociaux, contre les violences policières, le racisme ou l’islamophobie, les Gilets Jaunes, les jeunes pour le Climat, les associations et tous les contre-pouvoirs que nous avons présentés plus haut, s’emparent de ces revendications démocratiques s’ils veulent continuer à exister ou obtenir un jour satisfaction face au renforcement sans précédent des forces réactionnaires !
Voilà une occasion de converger avec ces millions de français qui soutiennent les revendications des Gilets Jaunes, en particuliers le RIC et celles qui concernent la refonte de notre système politique, la fin des privilèges pour les élus...
Converger aussi avec tous ces bâtisseurs de démocratie qui posent des pierres petit à petit depuis 2005, à travers les indignés, Nuit Debout ou le mouvement alter-mondialiste.
Converger avec ces 7 millions d’insoumis qui ont soutenu ces propositions aux dernières élections présidentielles, ces centaines de milliers de participants à la Primaire Populaire, au parti du vote blanc et autres initiatives qui cherchent à réinventer la démocratie, même parfois avec des appel abstrait à l'abstention. Converger avec ces 70% de la population qui pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien, un chiffre en très nette progression depuis l’élection d'Emmanuel Macron et sa dérive autoritaire et anti-parlementaire.
OU AGIR CONTRE !
Sur cette dernière ligne droite avant le premier tour, nous proposons plus particulièrement des stratégies solidaires de "Résistance" au différentes tentatives de prise du pouvoir émanant du camp libéral ainsi que du matériel personnalisé contre chacun de ces possibles candidats au service de l'oligarchie, mais aussi des espaces pour s'organiser en ligne ou localement.
Nous vous invitons à participer et réfléchir ensemble aux différentes manières de leur mener la guerre sur les réseaux sociaux et dans la rue à travers l'action directe. Mettons en commun nos idées et outils pour aller convaincre et inspirer le plus de gens possible à agir, seuls ou collectivement car c’est à nous de leur mener la vie dure.
C’est à nous de manifester ce rejet de diverses manières plus ou moins créatives, plus ou moins radicales pour percer le plafond de verre médiatique et mettre l'ordre bourgeois en réelle difficulté. La campagne est déjà lancée, en face on commence à les voir trembler et il est plus que temps de commencer à organiser le chahutage généralisé !
Si on essaye de le faire depuis des années pourquoi ne pas profiter de cette période idéale où le pouvoir est le plus affaibli ? Macron était déjà à terre, le voici à mendier des voix. Portons-lui le coup fatal, à lui et à tous ces candidats en manque de popularité qui veulent nous endormir pour nous garantir le même futur !
Et si cet effort commun fini par faire gagner un candidat qui porte ces mêmes revendications de rupture, les abstentionnistes et apartisans ne pourront que s'en réjouir car ils auront la tâche bien plus facile pour imposer à ce président dit "progressiste" leur propre agenda, qu’il soit insurrectionnel ou syndical, plutôt qu’à un Macron, une Le Pen ou n’importe quel autre candidat du système !
MAIS AGIR !
De toutes les façons, dans ce cas chaque jour plus possible d'une victoire de l'Avenir En Commun, il nous faudrait à nouveau nous unir pour maintenir le rapport de force face à la puissance de feu réactionnaire et aux différents garde-fous qui s’opposeront à de telles mesures. Comme l’explique Public Sénat, le programme de Mélenchon se confrontera au même mur rigide de nos institutions et nécessitera forcément, au bout du compte, un "rapport de force pour outrepasser le barrage du Conseil Constitutionnel".
Pour Frédéric Lordon, même si un gouvernement de rupture gagnait les élections, il serait très difficile de maintenir le rapport de force face au pouvoir de la finance et des médias à son service. Quand on voit l’actuel acharnement contre la France Insoumise, comment imaginer la violence qui s’abattrait sur le pays si Mélenchon passait le premier tour, et pire s’il gagnait les élections ?!
Rien de tout cela n'est possible sans un mouvement populaire massif qui accompagne, protège et impose ce processus populaire bien au-delà de la scène médiatico-politique. Cet élan démocratique s’inscrit dans le processus historique démarré en 1789, et qui ne fait que renaître comme le printemps en 1848, 1871, 1936, 1968, 2018...
Il n’en est que le prolongement discontinu, à travers les gilets jaunes, les autonomes, les constituants, mais aussi les insoumis et autres partisans de la rupture. Peu importe notre couleur politique, nous sommes des "camarades" si nous partageons ce même combat et la voie la plus saine et productive est surement celle de nous rassembler autour de cette nécessaire refonte de nos institutions et de ces contre-pouvoirs qu’il nous faut reconstruire ensemble.
Certains choisiront donc la voie des urnes derrière la promotion d’une figure politique, d’autres choisiront de "hacker" la campagne, c’est à dire de profiter de tout ce dispositif médiatique et de cette attention unique de la population aux questions politiques pour imposer, d’une manière ou d’une autre, ces sujets dans le débat public, voire de poser des ultimatums à la classe dirigeante.
Mais cet effort commun doit surtout nous permettre de préparer la suite, car il faut se le dire, il y a de très fortes chances pour que rien ne se passe comme chacun l’avait prévu. En effet, dans l’histoire, jamais un candidat de rupture avec la logique capitaliste ou avec la cinquième république n’est arrivé à passer le premier tour des présidentielles. D’où la nécessité de nous préparer à une possible nouvelle défaite du camp social, même si cette idée relève très souvent du défi pour les militants de partis les plus impliqués.
Forts d’avoir pu nous unir face au bloc bourgeois et identitaire malgré nos différences, forts d’avoir pu imposer dans la campagne l’idée que ces thématiques soutenues par une grande majorité de français depuis des années, nous serons bien plus en capacité et en légitimité d’organiser les pas suivants. Notamment la posture face à un énième faux duel entre deux candidats du bloc bourgeois et identitaire au deuxième tour, ainsi que la résistance dans la rue face aux futures politiques du vainqueur !
Se débarrasser de l'extrême droite dès le premier tour c'est se débarrasser de toutes ses polémiques stériles et xénophobes pour pouvoir enfin exposer et démonter le bilan ET le projet de Macron en tête à tête devant toute la France. Et même si Mélenchon perd au final on pourra alors s'appuyer sur ces 40 ou 45% des français pour légitimer nos futures luttes contre les réformes antisociales. D'autant plus qu'on peut compter sur la France Insoumise pour faire le travail en menant la bataille des idées pendant 2 semaines et instaurer un contexte favorable pour généraliser la grève et les luttes à suivre.
Rater cette étape serait se tirer une balle dans le pied car si c'est la macrolepénie qui passe il n'y aura ni duel (sur la question du smic, des retraites, du blocage des prix, du nucléaire, de la police, etc) ni contexte favorable au moment de descendre dans la rue. Les français auront été saturés de discours antisociaux et xénophobes qui les auront bien divisé et nous serons aussi tous bien remontés les uns contre les autres, pleins de reproches et de rancœur, à la traine sur les législatives, minoritaires et perdants aux yeux du reste de la population et des médias...
AGIR POUR OU AGIR CONTRE MAIS AGIR !