Pour une équipe
Ce n'est qu'un petit début. Au moment où j'écris, la pétition des "mille" est à dix mille signatures, ce qui est correct, mais pas considérable, en quatre jours. Certaines signatures, celle de Clémentine Autain, de Damien Carême, de Thomas Piketty, ont du sens. Celle de Michèle Rubirola, maire de Marseille, plus encore !
Intéressantes à noter sont aussi les signatures qui sont absentes : celle de François Ruffin ... celles de Liêm Huang Ngoc, de Jacques Généreux, de Charlotte Girard ... La prudence est de mise en ce début de mois d'octobre.
On pouvait penser que rien ne serait fait en faveur de l'unité à la présidentielle avant que se soit prononcé Jean-Luc Mélenchon, ou avant qu'il ait reporté sa décision à plus tard.
On pouvait aussi considérer qu'il fallait attendre que se soient déroulées les élections pour les régions.
Clémentine Autain, dont j'imagine qu'elle n'est pas étrangère à l'initiative de cette pétition, a jugé qu'il ne fallait pas attendre. Je crois qu'elle a eu raison, ce qui ne signifie pas que Ruffin, en restant à l'écart aujourd'hui, ait eu tort. Prudence et audace sont également justifiées. Chacun son rôle.
L'appel est signé par des personnalités de tous les partis de la gauche politique : le PCF (Elsa Faucillon, Patrice Cohen-Seat), la F.I (Clémentine Autain députée F.I., Prune Helfer-Noah, conseillère métropolitaine, Jean-Claude Mamet (Ensemble!)), EELV (Damien Carême, député européen, Alain Coulombel, porte-parole), PS (Christian Paul, ancien député), Gérard Filoche (GDS), Heila Kribi (Génération.s) etc.
Et des "personnalités de la société civile" : des économistes (Thomas Piketty, Jean-Marie Harribey, Julia Cagé) des syndicalistes (Michel Angot, Jean-Claude Branchereau, Jean Brunacci), des sociologues, des philosophes, des historiennes et des historiens, Pierre Khalfa, de la fondation Copernic, Susan George (présidente d'honneur de ATTAC) des journalistes (Paul Ariès rédacteur en chef du mouvement Zindigné(e)s, Denis Sieffert), des avocats, des cinéastes (Robert Guédigian) etc.
Le format est très précis : ces personnes sont connues, mais ne sont pas des leaders politiques : ni Fabien Roussel, ni Adrien Quattenens, ni François Ruffin, ni Julien Bayou, ni Eric Piolle, ni Benoit Hamon, ni Olivier Faure.
Relativement à ce qui fait l'objet de notre édition participative, la formation d'une ÉQUIPE, nous n'avons pas ici une équipe mais déjà le prototype d'une équipe.
L'ébauche d'un programme
J'ai tenté de démontrer dans mon essai "...Ni Tribun" que les "programmes" n'ont guère de sens. D'une part parce que seuls ceux qui sont aux manettes peuvent espérer connaître la situation réelle de la société. Vrais chiffres et vraies structures sont cachées par la haute fonction publique. D'autre part, si un nouveau gouvernement prend des mesures, il ignore largement comment ses adversaires, nationaux et internationaux vont riposter. Un programme détaillé n'a pas plus de réalité que la plan stratégique d'un match de boxe.
L'appel dont il est ici question insiste sur la nécessité de rencontres, d'échanges, de débats. Il appelle à un travail en commun : il est clair qu'il manque d'un travail commun pour définir un projet alternatif à celui du gouvernement, la plupart des appareils politiques se focalisant sur son éventuel présidentiable et ayant la prétention de rassembler autour de celui-ci.
C'est exactement notre position. D'abord l'équipe (elle est esquissée), ensuite le travail en commun pour prouver qu'il n'y a pas de divergences insurmontables. Ensuite la campagne en commun, avec les Assemblées Populaires, pour convaincre et mobiliser ceux qui ne sont "rien".
Enfin la désignation par consensus du nom de celle ou de celui qui figurera sur le bulletin de vote.
Pour une campagne qui, par elle-même, enterre la Vème République. Les signataires de cet appel veulent organiser une "Assemblée Générale" à la fin du mois et un grand rassemblement début 2021.
Cette démarche s'oppose à celle qui résulterait d'une initiative personnelle mettant au premier plan d'abord son nom, le nom du Tribun, posant son programme sur la table et appelant à ce que l'on se rassemble ... autour de lui. Cela, c'est le passé. Il a eu sa grandeur (De Gaulle, appel du 18 juin), mais aujourd'hui, pour traiter les trois urgences, sociale, écologique, démocratique, il faut tourner la page de la Vème République : dans les faits, tout de suite.
Soutien sans réserve à cette initiative. L'unité est en route, la victoire est au bout.
https://www.2022encommun.fr/