Dans cet article, le responsable écologiste épouse point par point les positions de l'administration américaine dans ses déterminations les plus générales, que le passage de Trump à Biden ne modifie qu'à la marge : les ennemis sont la Turquie, la Russie et la Chine, tant sur le plan géopolitique qu'économique. Ces régimes soutiennent le terrorisme, répandent des fausses nouvelles et (ce point prête à rire) "rachètent nos entreprises-clés" !
Et nous qui avions cru observer que ce sont plutôt les USA qui, par le jeu de phénoménales amendes, ont obligé Alstom a se faire racheter par General Electric ?
N'est-ce pas d'Arabie Saoudite, plutôt, qu'émanent de nombreux groupes terroristes, depuis Ben Laden ?
Jadot pousse le bouchon assez loin quand il prend position sur la fourniture en gaz de l'Europe. Vive le gaz de schiste (très écologique !) américain liquéfié à moins cent soixante degrés et transporté par d'immenses navires, haro sur le gaz russe et au transport de ce gaz (Projet Nord Stream 2) qu'il faut "immédiatement abandonner" !
Les régimes chinois, russes, turques présentent de graves défauts, certes. Et nos amis égyptiens, marocains ? Et l'Arabie Saoudite ? Et l'état d'apartheid, Israël ?
Ce faisant, Yannick Jadot est peut-être sur l'orientation des "Gründen" allemands, dont il est question qu'ils participent à une coalition avec les conservateurs. Il n'est pas sur la ligne des écologistes français EELV. Eux, dans leur programme, prévoient de quitter l'OTAN !
Dans cet article, Jadot insiste sur le fait que la campagne présidentielle de l'an prochain devra mettre ces question au centre du débat. Par cette déclaration, Jadot fait un signe à la droite et à l'extrême-droite, un signe beaucoup plus politique que la remarque de Julien Dray sur "Jean-Marie n'est pas Marine".
L'unité d'une gauche plurielle, comme celle qui a conduit Jospin à la victoire en 1996, ne peut se faire que sur des positions de politique internationale de refus des blocs, et en particulier sur l'indépendance de la France vis-à vis de la super puissance américaine. C'était la position du Général de Gaulle, et c'est nécessairement la position française ne serait-ce qu'en cohérence avec ce fait : la France est maintenant la seule nation de l'Union Européenne à disposer de l'arme de dissuasion atomique.
Il faut donner acte à Mélenchon, de ce qu'il a, en 2012 comme en 2017 toujours pris sur le plan international des positions conformes à cette tradition d'indépendance et d'échanges avec toutes les grandes nations. Lui, si prompt à inventer des désaccords inexistants, comment fait-il pour ne pas voir celui-là ?
L'unité d'une gauche plurielle, la formation d'un "Printemps Français" sur le modèle qui a remporté de grands succès aux dernières élections municipales, unité entre PCF, FI, EELV et ceux des socialistes qui rejoindront le programme commun, n'a rien à voir avec Yannick Jadot, qui, pour le moment, et j'espère, pour longtemps, ne représente pas l'écologie politique en France.