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A bas la crise!

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Billet de blog 27 octobre 2008

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La crise : une occasion de se ressaisir

Comme Pascale Fourier dans son article, je n'ai pas envie de répondre ici individuellement à la question de comment je réagis à la crise.

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Comme Pascale Fourier dans son article, je n'ai pas envie de répondre ici individuellement à la question de comment je réagis à la crise.

D'abord parce que ce n'est pas très intéressant, ensuite parce que c'est prévisible, enfin parce que c'est déjà la crise pour nombre de personnes que je connais, qui en sont, parfois, à économiser sur les billets de bus. Et les vaguelettes qui commencent à toucher mon propre pouvoir d'achat ne sont rien par rapport à ces situations dramatiques.

Et pourtant, j'ai envie d'intervenir sur cette question, qui me semble primordiale. Et je trouve même fondamental que l'on pose la question au citoyen de sa réponse personnelle à la crise. Car c'est lui qui va la vivre, la crise à venir. Le citoyen, c'est La France, qui n'est ni une association de banques, ni une fille de la bourse.

Nous citoyens, nous avons déjà vécu les délocalisations, les ventes d'entreprises à des fonds de pension seulement soucieux de rentabilité à court terme. Nous avons donc connus les plans sociaux et le harcèlement pour « réduire la masse salariale ». Nous avons vu les remboursements de sécurité sociale diminuer, sans que les cotisations ne baissent. Nous avons acheté notre maison deux fois son prix, en nous endettant pour très longtemps. Nous avons vu les fruits et les légumes, le lait augmenter, sans que l'on ne nous explique les causes de cette augmentation. Nous avons entendu que la crise ne nous touchait pas alors que notre banquier nous refusait un prêt qu'il aurait accepter six mois auparavant.

Nous avons vu que la presse était de plus en plus aux ordres, centralisée dans les mêmes mains.

Et nous avons senti le vent d'un contrôle étatique grandissant envahissant les sphères de la liberté d'expression.

La crise, donc, est générale, et ne concerne pas que notre porte-monnaie. C'est dans un deuxième temps que celui-ci va se vider.

Alors, que va faire le citoyen ?

J'espère qu'il va se saisir de cette occasion pour tenter d'agir sur son destin. J'espère que les personnes qui ont des idées vont pouvoir les exprimer et que d'autres sauront les discuter, et, peut-être, les reprendre ( par exemple : http://selidaire.org/spip/, information donnée par CorinneN). J'espère que nous saurons sortir de la langue de bois et regarder les choses en face, que nous saurons débusquer les menteurs soucieux de leur propre intérêt, et accepter de regarder avec lucidité la soupe médiatique qui nous est servie. Et que cela nous servira à opérer de vrais choix, autres que celui de devenir "tous propriétaires".

J'espère que nous saurons sortir de ce climat de défiance généralisée et entretenue qui nous monte les uns contre les autres. Nous tous, citoyens à revenus moyens et bas, j'espère que nous saurons nous unir pour ne pas payer les pots cassés d'une crise dont nous n'avons pas touché les dividendes.

L'union fait la force : l'issue de la crise dépendra, je le crois fortement, de notre capacité à prendre conscience de notre force.

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