Alors qu’en France le ministère de l’Education nationale débourse de l’argent pour « la veille de l’opinion » sur Internet (http://www.rue89.com/2008/11/09/education-220-000-euros-par-an-pour-surveiller-lopinion) au lieu de maintenir le nombre d’enseignantsà un niveau décent ; en Suisse, sur fond de « petite crise » -le chômage est passé de 2,4 à 2,5% et devrait grimper « jusqu’à 3% » selon la ministre de l’Economie Doris Leuthard, et « une croissance de moins de 1% » est annoncée pour 2009-se prépare une grève générale des professeurs du secondaire et d’une partie de la fonction publique mardi 11 novembre.
Les professeurs, déjà dans la rue la semaine dernière –soutenus par leurs élèves : http://www.24heures.ch/vaud/actu/gymnasiens-rue-sauver-salaires-profs-2008-11-03 - , protestent contre la nouvelle grille salariale –baptisée Decfo-Sysrem- initiée par le Conseil d'Etat et paraphée lundi dernier par la Fédération des sociétés de fonctionnaires vaudois (FSF), le principal –et le plus modéré- syndicat public. Les autres syndicats minoritaires -SUD et le SSP- ne veulent pas de cette nouvelle grille qui fait le bonheur des uns–les instituteurs et les infirmières par exemple- et le malheur des autres –les profs du secondaire en particulier. Témoin ce professeur de 28 ans qui explique au quotidien 24 Heures qu’il perdra « 450 000 francs sur sa carrière » avec cette réforme salariale.
La préparation du Defco avait occasionné en janvier dernier l’ « une des plus grandes manifestations de l’histoire vaudoise », soit 12000 personnes dans la rue. La grève des enseignants partage profondément l’opinion. Selon un sondage en cours (2672 sondés pour le moment) initié par 24 Heures, ces derniers sont soutenus par 49% de l’opinion, alors que 50 % s’y oppose. (ce matin, sondage terminé, 48 % pour, 51% contre ndlr).
Alors, diviser pour mieux régner ? Les « heureux » de la réforme affirment néanmoins leur soutien à ceux qui seront lésés si elle est adoptée définitivement.
Ce conflit survient peu de temps après celui qui a opposé pendant 40 jours l’Etat et les policiers vaudois qui avaient lancé une grève des amendes pour protester, entre autres, contres des heures supplémentaires non rémunérées.
La crise économique réveillera-t-elle la souvent discrète conscience sociale de la Suisse ?
Prolonger:
Ce que gagne aujourd'hui un professeur du secondaire en Suisse (exemple pour un professeur après 10 ans de carrière, employé à plein temps, soit 22 périodes de 45 mn): CHF 7900 bruts et 14 semaines de congés payés.
Comparaisons (OCDE 1998) http://switzerland.isyours.com/E/immigration/programs/business/systeme_education.html
Les mouvements sociaux en Suisse:
http://home.citycable.ch/josthistoire/page9/page9.html