Abécédaire
S comme syndicaliste.
Un.e syndicaliste appartient à un syndicat et défend les membres de la profession de ce syndicat. Il y a les syndicats patronaux (Exemple : le CNPF devenu MEDEF en 1998 et d’autres encore) et les syndicats de travailleurs et travailleuses salarié.es, tant celles et ceux français.es que simple résident.es sur le territoire national. Il s’agit dans cette note des syndicalistes des syndicats des travailleurs et travailleuses.
On laissera de côté le syndicalisme étudiant (conçu comme futur travailleur salarié), le syndicalisme des chômeurs (conçus comme "privés d’emploi ») et celui des retraités du public ou du privé. Ne sera pas plus évoqué ici le travail indépendant et son syndicalisme, si ce n'est qu'il y a de "faux indépendants".
Un-e syndicaliste du monde du travail va donc défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs salariés de sa corporation ou de son métier. Ces intérêts sont en général traduits en revendications plus ou moins précises. On les trouve sur les tracts et brochures des syndicats.
Le syndicaliste est en général élu dans une instance de son syndicat, lequel peut être ou non confédéré. Cette note ne va décrire ni les différents syndicats de France, confédérés ou non, ni le type d'organisation. Le syndicaliste peut bénéficier ou non de divers droits syndicaux pour son activité syndicale.
- Diversité et points communs.
Outre la référence ou pas à une religion, il y a une très grande diversité de syndicalistes car il y a une grande diversité de professions et de catégories de travailleurs : ouvriers, employés, cadres et de tel ou tel secteur ou branche. Mais un syndicaliste ne se limite pas dans son activité ou sa compréhension du monde aux défenses catégorielles ou de branches car il est amené à des défenses plus élargies face aux attaques patronales ou du gouvernement ou de la haute administration .
Pour simplifier on dira que l’on trouve trois grandes catégories de syndicalistes eu égard aux compétences mobilisées et aux cultures de référence : les syndicalistes du privé (des diverses entreprises privées, allant des petites coopératives aux grandes multinationales) et ceux du public (avec les trois fonctions publiques : FPE (Etat), FPT (territoriale), FPH (hospitalière) et ceux de l’ensemble du monde du travail salarié du pays.
A un niveau encore plus élevé on trouve des syndicalistes agissant hors du cadre national puisque le monde du travail quoique divisé par nations est confronté à des attaques souvent similaires au-delà du cadre national : faire travailler plus, payer moins, intensifier le travail, casser les services publics, casser les dispositifs de protections sociales, etc, etc. Le syndicalisme du travail est organisé au niveau continental et mondial. (Renvoi)
- Activité syndicale
L’activité syndicale est foncièrement collective : elle suppose d’une part de pouvoir se rencontrer entre syndicalistes élus pour échanger les points de vue sur la situation, sur les différentes situations et d’autres part de pouvoir rencontrer les syndiqués régulièrement et au-delà des syndiqués tous les travailleurs et travailleuses impliquées par une problématique et ce notamment pour ajuster au mieux les grands types d’activités du syndicat.
Il va s’agir de la participation aux négociations d’entreprise ou de branche, la participation à diverses instances ou il représente les intérêts des travailleurs et travailleuses de sa profession ou de sa catégorie, ou de sa branche ou de l’ensemble des travailleurs.
L’activité syndicale se fait aussi par la mobilisation des syndiqués et au-delà des travailleurs et travailleuses à deux autres activités importantes pour la réussite de son activité : la grève avec ou sans occupation du lieu de travail ou blocage des accès et la manifestation de rue.
Prolongation
Le droit de se syndiquer, de se réunir, de devenir syndicaliste sans subir des sanctions (elles sont courantes), de faire grève et de manifester est une conquête historique constamment remise en cause par les droites et le patronat pour les limiter. Mais ce sont surtout les forces fascistes qui veulent les détruire totalement (ou les pervertir sous forme de syndicats soumis, dit "syndicat jaune"). C'est pourquoi il existe un syndicalisme et des syndicalistes anti-fascistes, à dimension internationaliste. Certains se sont d'ailleurs mobilisés lors de la constitution du Nouveau Front Populaire (NFP de juin 2024) pour s'opposer à la montée du RN , sans soutenir particulièrement tel ou tel parti ou tel.le ou tel.le candidat.e au sein de ce NFP.
Le syndicalisme, qu'il soit ou non statutairement anti-capitaliste (1), est peu ou prou, en riposte au classisme (renvoi à C comme classisme) car c'est la base même de son activité mais il n'est pas rare qu'il ait à traiter d'autres formes de dominations ou oppressions dans l'entreprise ou dans la société, notamment xénophobie, racisme, sexisme, homophobie, grossophobie, intolérances diverses.
Par ailleurs, dans le cadre de la "double besogne" (défense des intérêts immédiats des salariés et procéder aussi à la transformation globale de la société - cf Charte d'Amiens de 1906) certains syndicalistes s'emploient lorsque les conditions s'y prêtent a dépasser les résistances et les conquêtes sociales partielles pour aller vers une alternative globale de société via la "convergence des luttes" et des revendications qui font "pont".
Christian Delarue
1) Pour "ouvrir plus encore", on peut penser que dans les nations à "économie mixte", avec économie privée de marché pour partie et forte économie publique dirigée par un parti unique (dit communiste) pour une autre partie, il y a besoin aussi de syndicats et de syndicalistes en capacité de la même défense qu'ailleurs des travailleurs face à une "caste-classe" dominante et dirigeante. Il en va ici comme dans toutes les autres dictatures à économie strictement privée et marchande tournée vers le profit.