La flamme allume ou rallume un feu qu'il soit intérieur ou d'extérieur, éclaire de sa faible lueur, lueur d'espoir, de compréhension, une lueur qui promet plus pour un peu plus loin, un peu plus tard quant, au pluriel, elles signent l'incendie qui se propage, ravage et pourtant régénère. La flamme n'est pas le feu mais, parfois, le précède pour le pire ou le meilleur.
Quelle flamme autre que celle éteinte ce 11 août pour rallumer la flamme de l'espérance qu'un esprit malin tente d'éteindre quand elle s'est rallumée au soir en ce début juillet et ce soir du 8 ?
Elle nous anime parfois lors de rencontres impromptues, fortuites et bienheureuses, de ce bonheur qui nous étreint, nous fait sentir revivre quand cette flamme n'est pas que l'ombre d'elle-même.
Quelle flamme peut encore éclore en un cœur fatigué pétri de solitudes ? L'espérance d'une flamme neuve n'est même plus celle du feu qui chauffe au risque se brûler ; flamme pour vivre encore un nouveau jour qui ne soit plus l'ancien, jour renouvelé autant que possible comme une nouvelle vie qui bifurque dans un nouvel élan. Pour que naisse cette flamme il faut plus que de l'air : du temps, de la patience, l'espoir quand elle ne naît pas dans un embrasement de feu de paille mais comme une bûche dans la cheminée.
L'été, ces flammes mettent le feu aux corps et aux forêts pour détruire monts et merveilles ou s'enivrer de plaisirs, parfois frelatés, souvent éphémères mais toujours si attractif à saisir avant les frimas qui viendront. Celle du souvenir parfois nous amène à s'arrêter un instant dans cette course folle où toute flamme risque de s'éteindre au courant d'air du temps qui file comme l'ouragan balaie les îles lointaines. De flammèche en scintillement, imperceptiblement, la flamme d'autrefois peu à peu va s'éteindre et disparaître pour ne laisser que le vide ou l'obscurité.
Ai-je donc tant vécu pour attendre si peu, si rien quand ceux qui pourraient être là quelquefois sont ailleurs, quand sitôt dit plus personne n'écoute ? Ai-je trop attendu la flamme pour ne plus l'attendre jusqu'à mon dernier souffle ? Puis-je espérer un retour de flamme pour « brûler d'une possible fièvre » au plein soleil du mois d'août ? Quelle est donc pourtant cette flamme qui ne veut pas mourir ? Incorrigible flamme qui brûle depuis si longtemps comme une lampe à pétrole qui n'épuise pas sa réserve.
Entre flamme et flemme, une seule lettre d'écart. Aurait-elle décidé de jouer les flemmardes pour n'éclairer plus que d'une pâle lueur comme pour ne pas risquer de s'éteindre mais qui peut dire qu'elle ne s'éteindra pas avant la fin dans la main du veilleur ?
Sa propre fin n'est jamais que l'invitation collective à porter cette flamme d'une espérance qui ne meurt pas, ne mourra jamais, qui viendra allumer la mèche pour exploser ce vieux monde qui n'a de flamme qu'électrique pour du pain et des jeux sans y voir autre chose qu'une aubaine juteuse et si doucettement anesthésiante pour enjamber quelque temps difficile quand nous voudrions tant un autre monde d'humanité solidaire et généreuse où toute flamme est la bienvenue pour illuminer ensemble le ciel d'arcs-en-ciel tout autour de la terre, tout autour de la mer où ne se perdront plus ceux qui partent pour vivre.