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Harraga : clandestins du Maghreb qui prennent la mer pour s'enfuir en Europe, or, c'est la mer qui les prend.
Harga signifie brûlure, les harragas deviennent des brûleurs de frontières, de papiers d'identité, leur vie derrière laissée en amas de cendres.
Beaucoup de témoignages m'ont été relatés en Tunisie et au Sénégal. Des mères tunisiennes menaçaient de se suicider si un de ses enfants partait en mer. Au Sénégal, une grande fresque sur un mer représentant une pirogue mentionnait : Barcelone ou la mort. Au Maroc une rumeur prétend qu'on ne trouve plus de pneus d'occasions, ils sont utilisés pour la traversée Maroc-Espagne; première étape Gibraltar.
Tunisienne de naissance, ce mot est chargé de symboles et me poursuit. Les jeunes se plaisaient à ironiser sur leurs diplômes universitaires juste bons à être utilisés en cornets à graines de tournesol appelées "glibettes' ou pour les cacahuètes grillées, au moins un usage utile de ces titres.