Une interview intéressante et riche que celle de Noël Mamère, dans REGARD.FR. « Celui qui est en mesure de porter un coup à gauche tout en étant un acteur majeur de la reconstruction demain, c’est Jean-Luc Mélenchon. » déclare t'il dans cet entretien, dont un extrait est publié ici...ainsi que le tweet de Jean-Luc Mélenchon en réponse ces propos.
Cet entretien a lieu alors que NOEL MAMERE publie un ouvrage : "Les mots verts".

« Celui qui est en mesure de porter un coup à gauche tout en étant un acteur majeur de la reconstruction demain, c’est Jean-Luc Mélenchon. »
Qu’est-ce qui se joue dans le second tour de la primaire EELV ?
Rien. Il ne se joue rien du tout. Michèle Rivasi et Yannick Jadot ont le même projet. Le fait marquant de cette primaire, c’est l’échec de Cécile Duflot, symbole d’un lent délitement de l’écologie politique dont nous sommes tous responsables. Mais je l’avais prévenue. Elle ne pouvait pas changer son image politicienne en si peu de temps. Par ailleurs, je crois que les militants et sympathisants n’ont pas compris son départ du gouvernement ; les écologistes sont plus légitimistes qu’on ne le croit. Quant à l’appareil écolo, il n’a rien fait pour se dépasser. Et je ne suis pas surpris que les deux finalistes de cette primaire soient issus de la société civile.
Vous souhaitez que les écologistes retrouvent leur autonomie, à gauche. Il n’y a plus d’alliance possible ?
Nous devons porter l’ambition d’être majoritaires. Mais nous ne le serons jamais tout seuls. L’autonomie ne veut pas dire l’isolement. Je suis favorable à des alliances de construction et non de soumission, à la condition de lier la question sociale à l’urgence écologique. En revanche, s’agissant des législatives, nous ne pouvons plus être dans la main du PS. Les accords de circonstances que nous avons eus par le passé avec le PS ont contribué à nous disqualifier, à nous décrédibiliser. Nous devons donc prendre le risque de partir seuls aux législatives.
En 2015 à Montpellier, vous aviez fait meeting commun avec la gauche radicale pour soutenir le candidat Gérard Onesta aux régionales. L’avenir est dans l’alliance rouge-verte ?
Cela dépend de qui l’on met dans la gauche radicale, parce que subsistent aujourd’hui encore des désaccords avec les communistes sur la question du nucléaire, sur le productivisme ou sur Notre-Dame-des-Landes. Du côté des Insoumis, je dois dire que Jean-Luc Mélenchon à très bien intégré la dimension écologique. Mais je ne suis pas d’accord avec sa vision soviétique de la planification. C’est un désaccord important. Et puis, il y a des sujets comme l’Europe, l’Allemagne, le souverainisme… qui méritent un éclaircissement. Je ne sais pas très bien dans quelle direction il avance. Pour autant, celui qui est en mesure de porter un coup à gauche tout en étant un acteur majeur de la reconstruction demain, c’est lui. Mais ce qui m’importe aujourd’hui, c’est l’après 2017. Je pense au jour d’après. Comment pouvons-nous, en tant qu’écologistes, poser les bases d’une position crédible dans la recomposition de la gauche et des écologistes ?
« Ceux d’entre nous qui ont choisi d’entrer au gouvernement y ont perdu leur âme et leur crédibilité. Ils sont réduits au statut de porteurs d’eau et contribuent à délégitimer la parole politique. »
Poursuivre la lecture en intégralité de cet entretien
http://www.regards.fr/web/article/noel-mamere-nous-ne-pouvons-plus-etre-dans-la-main-du-ps
Sur son compte tweeter et sur son blog la réponse de Jean-Luc Mélenchon
Dans cet entretien, Noel Mamere dit que je suis le mieux à même de porter un coup à gauche. Puis il énonce ses désaccords et questionnements. Je trouve cette attitude franche et directe sans précédent dans un milieu oú d'habitude on flétrit d' abord et on parle ensuite. Je suis donc à sa disposition pour éclairer chaque point soulevé soit pour dissiper le malentendu soit pour délimiter avec franchise le désaccord quand il y en a, soit pour préciser ensemble ce qui doit l'être. jlm
L’ancien candidat écologiste à la présidentielle vient de publier "Les Mots verts" avec la linguiste Stéphanie Bonnefille, un plaidoyer pour une "écologie du langage". Il analyse les échecs de EELV et les perspectives d’une écologie de gauche.