Etre pauvre,c'est avoir un revenu qui ne permet pas de senourrir, de s'habiller, de se loger et de se soigner correctement.
par Mélanie Klein
En Europe, le seuil de pauvreté est égal à 60% du revenu médian (situé entre les revenus, les plus faibles et les plus forts). En France, il s’élève à 910 euros mais à 200 euros environ en Roumanie ou en Bulgarie. Pourtant on est pauvre partout de la même manière.
Le pauvre a du mal à se loger. Plus de 800 milles personnes errent dans les rues françaises, 100 milles rien qu'à Paris. Le prix des logements a explosé au cours des trente dernières années, pour arriver à un loyer moyen de 1 000 euros le deux pièces en Ile-de-France. Le pauvre est contraint à vivre dans des logements insalubres, dangereux pour sa santé, ou sur-occupés, loués, la plupart du temps, par des marchands de sommeil.
Les privations de soins, de nourriture, de vêtement sont autant d’éléments à prendre en compte. Malgré tout, le système français fonctionne encore relativement bien. Avec la Couverture Médicale Universelle (CMU), les plus démunis, en principe, sont couvert pour leurs soins. Néanmoins, avec une médecine à plusieurs vitesses, ils ne bénéficient pas toujours des meilleurs traitements. Certains médecins refusent même cette prise en charge. Pour la nourriture et les vêtements, la solidarité nationale, grâce aux associations caritatives, joue assez bien son rôle.
Qui est pauvre ?
Tout le monde peut devenir pauvre. Il tient parfois de la malchance. Une entreprise, hier prospère, qui tombe en faillite et la descente aux enfers commence.Là encore, le marché de l'emploi n’est pas égal pour tous. « La pauvreté, c’est une mesure des inégalités », explique Noam Leandri, secrétaire général del’Observatoire des inégalités.
Les femmes, les jeunes, les salariés de plus de 50 ans et les immigrés sont les plus touchés. Ce n'est pas une nouveauté. A quoi cela est dû ? De multiples facteurs rentrent en ligne de cause. Les femmes ne sont pas plus touchés par le chômage que les hommes. En revanche, les mères célibataires ou les veuves sont parfois très vulnérables. Les jeunes peinent à entrer sur le marché du travail. La reproduction sociale entre en jeu et le diplôme est un sésame. Les immigrés, voire les Français issus de l’immigration, sont deux fois plus touchés par le chômage. Et s’ils travaillent, leur niveau de revenu est un quart plus faible. « Cela tient compte du niveau de qualification, du type d’emploi occupé et d’une certaine forme de discrimination difficile à mesurer» continueNoam Leandri. Une récente étude du Ministère du Travail démontre que pour les « secondes générations, en tenant compte des critères de qualification et du type d’emploi, il n’y a pas de différence de revenus entre les enfants d’immigrés et les enfants de Français ». A voir. En outre, 7% de travailleurs pauvres peinent à faire vivre leurs familles.
En bref, 13% de la population a du mal à survivre dans notre pays. En Europe, la moyenne s’élève à 17% avec aux marges, 23% en Roumanie et 11% aux Pays-Bas.
Pourquoi il est pauvre?
Parce qu’il n’a ni revenu, ni travail. C'est le grand dilemme : Travailler pour vivre ou vivre pour travailler. Alors pourquoi n'a-t-il pas de travail ?
Encore une fois, l'origine sociale y est pour beaucoup. Notre système éducatif est gratuit, public et obligatoire jusqu'à 16 ans. Sur le papier tout du moins, tout le monde a droit à l'éducation. « L'origine sociale est déterminante dans le futur d'un élève, reprend Noam Leandri. C'est moins le cas dans les pays Nordiques, où la scolarité est basée sur une égalité réelle. En Finlande, par exemple, l’école maternelle est quasi généralisée. Dès la petite enfance, l’éducation est basée sur une égalité, et pas seulement à partir de 6 ans, comme en France ». En effet, par économie de bouts de chandelles, la tendance est plus à la fermeture de classes.
L'Etat providence à la Française évite le pire : 3,5 millions de personnes touchent les minima sociaux, 2,7 millions des indemnisations chômage. Une protection sociale pourtant insuffisante qui ne parvient pas à combler les inégalités.
Comment ne pas être pauvre ?
« La politique européenne tend aujourd'hui à l'activation des chômeurs », démontre Noam Léandri. Le Revenu de Solidarité Active (RSA) en est le fruit. Pour pousser les Rmistes à se mettre au travail, l'Etat continue de leur donner de l'argent, même s'ils travaillent. « Cette politique tend à accroître les emplois précaires. Par contre, l'augmentation des salaires n'est pas à l'ordre du jour ».
C'est au niveau de la redistribution des richesses que le bât blesse. L'Etat, à travers une politique fiscale inégale, favorise les plus gros salaires. « La France est un pays d'assistés », entend-on souvent. Pourtant, les grosses entreprises touchent beaucoup plus en subventions que les pauvres en allocations.