Billet de blog 28 avril 2010

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Rroms : objectif insertion

Scène atypique dans le village d'insertion rrom de Saint-Ouen (93). Des femmes et quelques hommes font la queue avec de l'argent liquide à la main. La file d'attente s’allonge devant le local où Nabil Bendami, gestionnaire de l'association ALJ93, les accueille. Pourquoi ? Le paiement mensuel de leur participation locative. Un euro par jour, 30 euros par mois. Montant modeste. En accord avec les revenus des familles.par Delphine Bouchard et Marlon de Lettoreportage photo Delphine Bouchard

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Scène atypique dans le village d'insertion rrom de Saint-Ouen (93). Des femmes et quelques hommes font la queue avec de l'argent liquide à la main. La file d'attente s’allonge devant le local où Nabil Bendami, gestionnaire de l'association ALJ93, les accueille. Pourquoi ? Le paiement mensuel de leur participation locative. Un euro par jour, 30 euros par mois. Montant modeste. En accord avec les revenus des familles.

par Delphine Bouchard et Marlon de Letto
reportage photo Delphine Bouchard

Créé en octobre 2008, suite au démantèlement du bidonville de la rue Ardoin juste à côté, le village s'inscrit dans un programme d'insertion et de lutte contre l'exclusion. Un terrain clôturé à proximité d'une voie ferrée. Et pourtant, d'après les habitants, les conditions de vie sont bien plus acceptables qu'auparavant. Le terrain est propre, la salubrité indéniable. Daniel, 18 ans, au français approximatif, nous fait visiter « son » village. Une vingtaine de familles cohabitent ici.Chacune d'entre elles dispose d'une caravane prêtée par la Fondation Abbé Pierre.Un écriteau planté au sol, devant chaque porte, rappelle le nom des habitants. Comme une tentative d'appropriation de ce logement provisoire.

Trois ans. Trois ans pour se construire un avenir meilleur : emploi, logement pérenne et carte de séjour. Le contrat signé entre les familles et les collectivités exige la scolarisation des enfants et le suivi, tous les jours, de cours de français. En contrepartie, la commune s'engage, une fois le programme terminé, à fournir un appartement à chaque ménage.

En attendant, la vie suit son cours. Scènes de vie ordinaires. L'ambiance est paisible, même si la présence de deux étrangers semble gêner quelque peu. Daniel nous affirme être en bons termes avec les jeunes du quartier. Comme tous, il aspire à construire sa vie ici. Contrairement à l'imaginaire collectif, les Rroms ne sont pas des gens du voyage. Leur mobilité est subie, au gré des rejets. Et si ces villages permettaient un retour à la sédentarisation...

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