Les media de Suisse Romande, du Canada commentent ce matin une étude clinique publiée mardi et parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 7 janvier. Ces travaux mettent en lumière des effets secondaires inattendus de la stimulation cérébrale profonde (SCP) dans la maladie de Parkinson. Les auteurs concluent que « même si ce traitement améliore les fonctions motrices, il peut aussi avoir des conséquences indésirables ».
Timidité éditoriale française traduite par le dernier sondage de TNF-SOFRES rapportant que « 61 % des Français pensent que les journalistes ne sont pas indépendants ».
Rappelons que la SCP ne guérit pas la maladie de Parkinson. D’ailleurs, il n'existe pas à l'heure actuelle de remède à la maladie de Parkinson. Tout comme le traitement médicamenteux antiparkinsonien qui permet, lorsqu’il est optimisé, de maîtriser partiellement certains symptômes pendant 5 à 10 ans, la SCP (moins de 15 % des malades éligibles) peut améliorer les fonctions. La SCP ne guérit pas la pathologie sous-jacente.
Discussion
71% des malades de l'étude dont le cerveau a été stimulé par des électrodes ont connu, après six mois, une amélioration clinique très nette de leurs fonctions motrices (moins de tremblements et de mouvements incontrôlés contre seulement 32% dans le groupe témoin traité avec des thérapies conventionnelles).
Toutefois, de récentes informations, mettant en lumière des effets secondaires inattendus de la SCP, indiquent que ce traitement, qui améliore les fonctions motrices, peut aussi avoir des conséquences indésirables telles que des infections, des troubles du système nerveux ou des troubles cardiaques ou psychiatriques. Le risque était 3,8 fois plus élevé dans le groupe stimulé.
S’il faut éviter d'exagérer ou de minimiser les risques de la SCP, les auteurs de l’étude invitent les médecins à continuer d’évaluer les risques potentiels de cette technique, à court et long terme, par rapport aux effets bénéfiques et ce, pour chaque malade.
En effet les résultats de cette importante étude « ont confirmé de façon convaincante l'efficacité après six mois de la stimulation cérébrale profonde pour les cas de Parkinson avancé dans le plus grand groupe de patients ayant à ce jour participé à un essai clinique ». Pour autant « cette étude, combinée à des recherches antérieures sur cette thérapie, montre que de tels progrès dans le traitement ne peuvent se faire sans un prix en termes d'effets secondaires ».
En 2004, la prévalence mondiale du parkinson était évaluée à 6,3 millions de personnes atteintes.
Les hommes paraissent être légèrement plus touchés que les femmes (une percée scientifique met en évidence l’implication d’un gène, le SRY, qui jouerait un rôle central non seulement dans la formation de l'appareil génital masculin, mais aussi dans le fonctionnement du cerveau.
Le dispositif médical implanté chirurgicalement pour bloquer, par stimulation électrique, l’activité anormale des structures cérébrales impliquées dans la maladie de Parkinson a été développé par Medtronic.
Cette société qui annonce jusqu’en 2007 un chiffre de 40.000 personnes neurostimulées dans le monde, semble détenir une position dominante sur ce segment particulier malgré la mise en perspective de ce chiffre avec celui de la prévalence mondiale. Néanmoins, sa stratégie commerciale lui permet de mobiliser des fonds importants qui n'iront pas ainsi financer d’autres hypothèses de recherche et encore moins l’amélioration du quotidien des malades. Ce qui illustre, pour la maladie de parkinson, entre autres maladies, « la nuit noire dans laquelle la science médicale est retombée après la période féconde s'étendant du milieu du 19ème siècle au milieu du 20ème et qui a vu la méthode anatomo-clinique élucider les origines et mécanismes de beaucoup de maladies infectieuses ».
Et Pierre (médecin spécialiste) nous rappelle que « l'essor technique et son emprise par le capital a fait qu'il est à la fois plus facile et plus intéressant de poser des prothèses et de développer des traitements palliatifs, créant ainsi une population chronique captive, que d'entretenir des laboratoires explorant la biologie pour l'amour de la science et à fonds perdus. Comme tous les laboratoires universitaires sont financés directement ou indirectement par les industriels vendant des substances ou appareils pour entretenir le plus longtemps possible ces maladies chroniques, on imagine mal comment pourrait y naître une lueur d'espoir de guérison. Le mot même paraîtrait déplacé et presque indécent ».
Son confrère, Bruno (médecin généraliste), argumente dans le même sens en soulignant avec humour que « les laboratoires confrontent des souris et des drogues. Ce n'est pas du Steinbeck.
Lorsque la souris a les cheveux qui poussent, on obtient l'Alostil™, fruit de la recherche.
Lorsque la souris a la queue qui se raidit, on obtient le Viagra™, fruit de la recherche.
De temps en temps, progrès boursier et thérapeutique améliorée vont de paire. On soigne les hypertensions pulmonaires avec le Viagra™. Ce sont les trèfles à quatre feuilles d'une culture d'oseille ». Et de conclure : « Les souris travaillent pour nous ».