Il est des émissions qui vous réconcilient avec la radio publique : 2000 ans d’Histoire.
Fidèle auditrice mais sur le créneau de 2h00 à 2h30 du matin, exactement, parmi les étoiles de Serge Levaillant.
Pourtant dans le silence de la nuit et sans les bruits parasites de la société de consommation, le sujet était tout aussi lourd que l’actuel massacre de Gaza. Patrice Gélinet revenait sur le génocide de Srebrenica en présence de Sylvie Matton, auteure du livre Srebrenica, un génocide annoncé. On ne peut s’empêcher de penser que treize années ont passé et que pourtant des hommes sont toujours capables de reproduire les mêmes mécanismes pour anéantir d’autres hommes.
Ce livre, publié en 2005, revisite le génocide perpétré dans une zone de sécurité onusienne.
« Un Serbe questionna une mère allaitante sur le sexe de son bébé. A la réponse : un garçon, il arracha l’enfant des bras de la mère et le décapita ; la femme s’évanouit. »
L’enquête témoigne de la responsabilité de dirigeants : François Mitterrand, John Major et Bill Clinton mais également de Boutros Boutros-Ghali et de Kofi Annan. Tous savaient que cette population musulmane, notamment les hommes, serait « anéantie » qu’Alain Juppé, à la question de Sylvie Matton sur ce qualificatif, transposa en « du moins nous savions qu’il n’y aurait pas de prisonniers ».
Ce livre démontre la trahison internationale et accuse les coupables plus la « chambre sans vue » du Conseil de sécurité, les Services secrets, les mafias balkaniques, et la propagande de la presse révisionniste. « On ne savait pas, on ne pouvait pas savoir » ne se justifie plus car la « chute de l'enclave était prévue et les massacres prévisibles ». « Pas un responsable qui n'ait su qu'ils étaient en cours, alors qu'il était temps de sauver des milliers de vies humaines. Mais pas un ne tentera de les arrêter ».

« Il était presque 14h00 le 11 juillet 1995, quand le général Radko Mladic, commandant l’armée serbe de Bosnie, entrait dans la ville de Srebrenica qui était assiégée depuis plus de 3 ans. Exploitant la haine ancestrale qu’entretenaient depuis des années les responsables serbes contre les turcs qui les avaient autrefois occupés, Mladic livrait à ses hommes la population musulmane de la ville. Au total des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Des habitants de Srebrenica, ou des réfugiés qui y étaient venus pour échapper à la politique d’épuration ethnique du chef des Serbes de Bosnie : Radovan Karadzic. Théoriquement protégés par les casques bleus de l’O.N.U., qui avait fait de Srebrenica une zone de sécurité, ils ignoraient, ce 11 juillet 1995, qu’ils allaient être les victimes du plus grand massacre de masse qu’ait connu l’Europe depuis la deuxième guerre mondiale. Un massacre dont les deux principaux responsables étaient inculpés deux semaines plus tard, avant même qu’on découvre les horreurs qui s’étaient produites à Srebrenica ».
Depuis la destruction de Thèbes en l’an – 334 (calendrier julien) rien n’aurait changé ? Une réponse entre autres : des hommes, n’ayant rien d’hommes que l’apparence, continuent d’ignorer que science et génétique ont prouvé que l'Homo sapiens est une espèce à part entière, sans sous-catégories...