Illustration vidéo : film indépendant (3ème partie) de Joaquina Ferreira (2005)
« Le téléphone portable est une invention remarquable et une avancée sociétale importante. Nous ne nous en passerons plus. Aucun des membres du comité d’experts ci-dessous n’a renoncé à l’utilisation d’un téléphone portable. Même moi, porteur d’un cancer au cerveau, je ne m’en passerai plus. En revanche, nous, les utilisateurs, devons tous prendre les mesures de précaution qui s’imposent aux vues des données scientifiques récentes sur leurs effets biologiques, particulièrement si nous sommes déjà porteur d’un cancer avéré.
Par ailleurs, les constructeurs et les opérateurs doivent aussi prendre leurs responsabilités. Il leur revient de fournir aux utilisateurs des appareils et des équipements qui permettent le plus bas niveau de risque possible et de faire constamment évoluer la technologie dans ce sens. Ils doivent aussi encourager les consommateurs à utiliser leurs appareils de la façon la plus compatible avec la préservation de leur santé.
Au début des années 1980, lorsque les propriétaires des mines d’amiante se sont vus réduits à la banqueroute sous l’effet des procès des familles des personnes décédées à cause de leur exposition professionnelle, Johns Manville, le plus important d’entre eux, a tiré les leçons de ses années de lutte contre les données médicales et scientifiques qui mettaient en cause son industrie. Il concluait, avec regrets, que davantage d’avertissements appropriés pour le public, la mise en place de précautions plus efficaces, et davantage de recherche médicale « auraient pu sauver des vies, et probablement les actionnaires, l’industrie, et du coup les bienfaits de son produit ».
C’est ce que nous souhaitons aujourd’hui à l’industrie du téléphone portable. Il ne s’agit pas de bannir cette technologie, mais de l’adapter – de la maîtriser – afin qu’elle ne devienne jamais une cause majeure de maladie ». David Servan Schreiber.