Fidèle lectrice du Professeur Canardeau, la souris Anti-buzz fait remonter un écho (Le Canard Enchaîné ; 4590 : 5, 15 octobre 2008). En effet les assureurs privés semblent être à la manœuvre.
Ils y étaient déjà du temps de Xavier Bertrand à propos de leurs hausses tarifaires sur les professionnels de santé. Ainsi notre valeureux et actuel ministre du Travail leur avait fait à cette époque un cadeau de quelques 20 millions d’euros en laissant peser ces hausses sur la seule Assurance Maladie.
Rebelote cette fois-ci avec les Mutuelles. Souvenons-nous, en Juillet, Roselyne Bachelot-Narquin décidait de « taxer les mutuelles à hauteur de 1 milliard d’euros ». La Mutualité française s’est bien engagée à différer le report sur les cotisations en 2009 mais personne n’a claironné le dessous de table : « la promesse de pouvoir accéder aux données de santé des Français sous prétexte de pouvoir mieux gérer le risque ».
Promesse confirmée par le président de la République lors de son discours dans le Jura, le 18 septembre : « les complémentaires santé doivent contribuer à l’amélioration de la qualité des soins, à la gestion du risque et à la maîtrise des dépenses, dans l’intérêt des assurés… »
Et le Professeur Canardeau de s’interroger : « Gestion du Risque : qu’ès acò ? ». En résumé : du fait du remboursement en complément de la Sécurité sociale, ces « payeurs aveugles » pourraient avoir accès aux données individuelles de santé. En clair, « donner aux mutuelles ainsi qu’aux assurances privées, la possibilité de sélectionner leur clientèle, de contrôler les prescriptions des médecins, de surtaxer les patients coûteux, d’exclure ceux qui consomment trop de médicaments, qui font trop d’examens, qui sont trop malades… »