« J’ai bien rigolé en lisant Médiapart hier. Eh oui, je dois être le seul type en France qui rigole en lisant Médiapart. Rassurez-vous, cette hilarité ne m’est pas venue d’un édito de Plenel ou d’une “enquête” de Sylvain Bourmeau. Mon cas n’est pas si grave. En fait, elle a été provoquée par la revue de web de Médiapart du 20 janvier. La voici, reproduite intégralement. Cherchez l’erreur[…] »
Et de faire l’inventaire des brèves de ladite rubrique où l’on s’aperçoit que chacune est suivie de son lien internet sauf celle titrée par Mediapark « Le photographe Martin Parr s’empare de l’Obamania » qui aurait dû renvoyer vers un cours billet dans Le Causeur.fr et titré lui « Obama en slip... ». Marc Cohen enchaîne ensuite sur les raisons de cet oubli allant même jusqu’à évoquer celle d’« un stagiaire de chez Médiapart » mais en précisant « appliqué avec un peu trop d’empressement la règle en vigueur chez les Trois-sites-internet-d’information qui veut qu’on fasse comme si le petit quatrième n’existait pas ».
Nous y sommes au désir d’avenir du site Le Causeur.fr, dont la ligne éditoriale s’inscrit dans une perspective plutôt idéologique d’après Marianne2 Info. Car s’il vrai que toute revue de presse mérite d’être indexée dans sa référence d’origine, fallait-il pour autant « instruire » à charge ? Un si petit « oubli » méritait-il un tel billet relevant à la fois de la rancœur personnelle à l’endroit d’Edwy Plenel et du dénigrement professionnel vis-à-vis de Mediapart.
Pêle-mêle :
« […] je suis bien obligé de constater aussi que mon vieux camarade de jeu Edwy n’est plus aussi vigilant qu’autrefois […] »
« […] Las, peut-être Edwy est-il trop pris par ses soucis […] on ne peut imputer cette baisse de tension plenélienne à de trop plantureux déjeuners d’affaires qui seraient indécents […] quand l’ensemble du personnel de Médiapart est prié de se serrer la ceinture. […] comme les “grandes plumes de la rédaction”, est-il astreint à de fastidieuses heures quotidiennes de placement d’abonnements par téléphone, qui affectent son génie créateur et sa maestria au Pomme X (ndlr : touche Suppr. ou delete) ».
Plus loin il loue « l’équanimité d’Edwy Plenel et son aversion pour toute forme de règlement de compte personnel par voie de presse » et de « hasarder une autre hypothèse » à savoir une sorte de retour à l’envoyeur (Élisabeth Lévy, Directrice de la Publication du Causeur.fr) qui écrivit dans un billet intitulé Edwy les bons tuyaux à propos du renvoi de l’ancien premier ministre devant le tribunal correctionnel : « Résultat, il a l’air malin, le grand journaliste d’investigation avec son tuyau crevé ».
« Mais je m’égare, la conscience incarnée de la presse française ne saurait s’abaisser à telle vendetta ». Je ne sais quelle sera l’attitude d’Edwy Plenel, par contre, à propos de la mienne, je peux vous en causer deux mots.
Ainsi la causeuse Trudi Kohl fit un article sur le Red Bull aussitôt salué par les commentateurs pour son style. Mais dans le « salon » du Causeur.fr, il ne suffit pas d’avoir « une tenue correcte » et d’être « courtois », encore faut-il joindre à la forme, le fond et surtout ne pas s’affranchir des données de la littérature médicale quand on argumente sur un produit pouvant être dangereux pour la santé.
Au prétexte de faire un bon mot sur Roselyne Bachelot quant à sa volonté d’interdire le produit et se réjouir que Christine Lagarde, cédant sous l’injonction européenne, lève cette interdiction, la causerie de Trudi Kohl est critiquable dans la mesure où elle risque de dédouaner des adolescents de l’information des parents et ce, de la manière la plus irresponsable qui soit : celle de la liberté d’écrire.
Le bon mot : « Ce n’est pas simplement autorisé qu’il devrait être, mais obligatoire. Mieux encore : l’un de ses composants, la taurine (que certaines mauvaises langues médicales prétendent toxique), joue un rôle important dans le fonctionnement des cellules cérébrales et facilite l’assimilation des lipides : deux choses dont Roselyne Bachelot se passe allégrement », n’empêche pas l’ignorance. En effet la taurine, vantée à tort par les marchands pour certaines de ses propriétés énergisantes, inhibe surtout le système dopaminergique central, ce qui potentialise les effets excitants de l’alcool mais diminue ses effets dépressifs et donc diminue la réalité de l’intoxication alcoolique.
Promouvoir ce produit c’est comme autoriser les rave-parties où il est mélangé à la vodka ou au rhum. Ces gamins sont sans vision, souvent obscurcie par l'horizon de nos chefs d'états guerriers ou magouilleurs, sans projet parce que difficile à partager avec des parents dépassés. Alors ils s’autorisent à se défoncer à coup de musique, d’alcool et de substances illicites sous les yeux de policiers ou pompiers missionnés simplement pour limiter la casse !
Tout ceci pour conclure que la Toile est vaste. Donc le désir d’avenir du Causeur.fr est tout à fait légitime et il ne doit pas se cantonner dans le rôle du « petit-quatrième-site-d’information-sur-le-net » mais au contraire, marquer son originalité en cultivant ce salon où l’on cause aimablement tout en assumant sa ligne éditoriale : des arguments intellectuels de fond, quelques anathèmes, le tout dans un cadre pas tout à fait indépendant (cf. publicité Google sur la taurine en bas de l’article de Rudi Kohl).