Dimanche, 17h50, dans l’émission Ripostes, comme à son habitude, Serge Moatti , maître de cérémonie en costume de scène assorti aux lunettes, « se penche, roule des yeux, des bras, des mots » pour emballer ses invités débatteurs sur un sujet d’actualité : le mal être de la finance internationale.
Au même moment, dans le ciel de Toussus-le-Noble, un drame est en train de se jouer.
En manœuvre d’approche, le Falcon 900 du premier ministre (vitesse de croisière 879 km/h), qui revenait d’Angers pour atterrir à Villacoublay (distance par la route : 285 km), rencontre à la même altitude, un monomoteur Cessna, obligeant le pilote du Falcon à effectuer une évolution verticale et changer ainsi la trajectoire de son aéronef. Une enquête est ouverte…

En attendant les résultats de la DGAC, imaginons une suite :
Christine Lagarde, sportive aguerrie respectueuse de l'environnement, s’est arrachée de devant son écran de télévision (tant pis elle regarderait la rediffusion de Moatti après 22h00) pour convoyer son chef en vélo de Villacoublay jusqu’à Paris afin de compenser les émissions de CO2 du Falcon du premier ministre (et un peu le nôtre). Nous, ces contribuables que ces deux-là entre autres (souvenons-nous de l'aller et retour de M. Estrosi) ne connaissent pas.
Desproges le disait bien, « les gens qu’on ne connaît pas sont ceux dont les doigts nous manquent pour les compter. D’ailleurs, ils ne comptent pas. Il peut bien s’en massacrer, s’en engloutir, s’en génocider des milles et des cents chaque jour que Dieu fait […], il peut bien s’en tronçonner des wagons entiers, les gens qu’on ne connaît pas, on s’en fout ! »
Des méchantes langues suggèrent même que la réunion de crise prévue ce lundi aurait pu se préparer en vidéoconférence. Protocole simple, et surtout moins onéreux (il n'y a pas de petites économies à l'heure où les caisses sont vides).