Lien 15 février 2023

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Marc Tertre

Education populaire (science et techniques), luttes diverses et variées (celles ci qui imposent de "commencer à penser contre soi même") et musiques bruitistes de toutes origines

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Du bon usage de la violence de classe

La situation politique et sociale se tend, et les macronistes surjouent l'indignation devant "la violence" des insoumis. Violence toute symbolique, qui n'a rien a voir avec celle bien réelle déployée face au mouvement des gilets jaunes : manifestants violentés, énucléés, emprisonnés. L'hypocrisie est de mise, et pas seulement dans les millieux macronistes. Le pcf surjoue lui aussi l'indignation

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https://lanticapitaliste.org/actualite/politique/cachez-ce-ballon-que-je-ne-saurais-voir

Publié par Julien Salingue dans "l'anticapitaliste" de cette semaine, cet article je pense analyse bien la situation et la nécessité de l'heure : passer d'une "radicalité" toute symbolique à une radicalité bien réelle, celle des mobilisations de masse, celles de la lutte de classe et de la "reconductible". Il n'est que plus que temps de passer du symbole aux actes...

Cachez ce ballon que je ne saurais voir

Un ballon de football à l’effigie d’Olivier Dussopt a donc été à l’origine d’une énième « polémique » alimentée par la macronie, qui ne manque décidément pas une occasion d’essayer de détourner l’attention de sa sale contre-réforme des retraites. Quelques jours plus tard, c’était un mannequin à l’effigie d’Élisabeth Borne, pendu dans la manifestation marseillaise du 11 février, qui faisait l’actualité. Puis, lundi 13 février, la macronie et les médias s’enflammaient après qu’un député LFI eut traité Olivier Dussopt d’« assassin » lors d’un débat à l’Assemblée nationale.

Le défilé des macronistes et des éditorialistes scandalisés, qui surjouent l’indignation, parfois des trémolos dans la voix, pourrait faire sourire s’il n’était pas un puissant révélateur de la profondeur du caractère de classe du conflit qui se joue actuellement. La police tue. Le chômage tue. Le travail tue. Le mal-logement tue. Les frontières tuent. Leurs contre-réformes tuent. Mais le problème de ces braves gens, c’est un ballon de foot, un mannequin et un terme qu’ils trouvent un peu trop « violent ».

C’est devenu une habitude lors des séquences de mobilisation mettant à nu le caractère brutal de la domination et de l’exploitation capitalistes : c’est ceux qui protestent, manifestent, s’expriment contre l’ordre établi, en général en ne respectant pas les règles du savoir-vivre de la bourgeoisie, que l’on accuse d’être « violents ». Les dominants, quant à eux, ne sont évidemment jamais « violents » : ils sont « réalistes ». Pire encore, s’en prendre à eux, même symboliquement, c’est basculer du côté des « délinquants », des « factieux », voire, les jours de fête, des « terroristes ».

Nous ne le redirons jamais assez : face à un système aussi brutal et à ses défenseurs acharnés, la colère est légitime, la révolte est légitime, et ce qu’ils appellent la « violence » est légitime. Nous ne l’avons jamais caché : nous privilégions toujours les actions qui allient massivité et radicalité, unité et respect de la diversité des tactiques, et nous sommes convaincus que c’est une mobilisation générale, avec la participation du plus grand nombre, permettant un véritable blocage du pays, qui pourra arrêter les capitalistes et leur personnel politique. Et si au sein de cette mobilisation, certaines actions, mises en scène ou paroles ne plaisent pas aux tenanciers de l’ordre bourgeois, tant pis pour eux. Qu’ils remballent leurs contre-réformes et qu’ils dégagent 

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