Idéologie dominante ou intelligence politique , gauche sociétale ou lutte des classes
Noam Chomsky et Edward S. Herman nous ont enseigné dans » la fabrique du consentement », comment l’opinion publique est fabriquée par les médias pour obtenir sa soumission aux dominants.
L’idéologie promue par les médias :la mondialisation heureuse, les états au service des intérêts privés : les oligopoles mondiaux, européens et nationaux, leurs dirigeants actionnaires : les oligarques et leurs alliés la technocratie qui occupe les postes dans l’administration.
Mais aussi le camp du bien contre le camp du mal en Ukraine, la rhétorique du camp du bien est utilisée dans tous les champs politiques, national, Européen, mondial.
Le camp du bien ce sont les dessins animés de Walt Disney , les westerns américains où les méchants et les bons sont clairement identifiés. Pour faire court cela s’appelle l’infantilisation de l’opinion.
Le camp du bien que nous pouvons définir comme l’idéologie dominante, a fêté la réélection d’un président réélu même si cette victoire appelle une analyse plus fine, car il est toujours minoritaire :20% des électeurs inscrits au premier tour et 39% au deuxième tour !.
Comment l’idéologie dominante a fait d’un mouvement minoritaire et d’un président minoritaire un président réélu par seulement 39% des électeurs . Les abstentions blancs ou nuls représentent 34%, Marine Le Pen 27%. Ce résultat confirme les résultats du premier tour qui avaient fait apparaître 3 blocs de taille sensiblement égale , la droite et la gauche des affaires, la gauche populaire, et la droite populaire.
Lors de ce deuxième tour Les gauches avait le choix entre l’abstention, le vote Marine Le Pen et le vote Macron, la gauche institutionnelle : PS, EELV, PC et les syndicats CGT et CFDT ont appelé à voter Macron, JL Mélenchon a appelé à ne pas voter Le Pen.
L’analyse des résultats montrent que Macron n’a pas fait le plein des votes de gauche comme en 2017, où il avait rassemblé 44% des inscrits, soit 20,7millions de voix , cette fois ci il ne rassemble que 18,8 millions de voix soit 39% des inscrits, alors que Marine Le Pen progresse : 10,6 millions des inscrits (22%) soit à 13.3 millions (27%).
Le bloc bourgeois comme le définissent Bruno Amable et Stefano Palombarini a perdu 3 millions d’électeurs, alors que Marine Le Pen en gagnait pratiquement autant et, que l’abstention ,les votes blancs ou nuls passaient de 11,5 millions soit 24, 2% à 34,2 % soit 14,7 millions d’inscrits, augmentait de 3,2 millions !
Cela veut dire qu’une partie des électeurs de gauche ont voté Marine Le Pen ou se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul., ccomme le vote de l'Union populaire l'avait recommandé.
Marine Le Pen a rallié une partie de l’électorat populaire, ces fâchés pas fachos, qui sont venus rejoindre les fâchés pas fachos qui votent pour Marine Le Pen depuis le quinquennat catastrophique de François Hollande/ E. Macron.
Le barrage fonctionne de moins en moins, il devrait inciter les dirigeants de la gauche populaire : LFI, UP, PC, NPA et LO à écouter leurs électeurs, à se demander pourquoi cet électorat populaire qui votait à gauche s’est abstenu, puis a voté de plus en plus massivement pour le FN/RN.
Les dominants pour atteindre ce résultat ont divisé le pays entre la droite des affaires et gauche des affaires( gauche de droite) qui forment l’extrême centre, le camp du bien , contre la droite populaire et la gauche de gauche, diviser les classes populaires a favorisé la montée du Front National/rassemblement national, et en mettant en scène la bataille entre la gauche dite de gouvernement à la gauche de gauche a affaibli l’opposition de gauche,. la montée de la gauche de gauche a fait l’objet d’une suspicion, d’un harcèlement médiatique s’accentuant à l’approche des élections dont le but le but étant de la discréditer ouvrant ainsi la voie au sauveur de la démocratie et de la république : E Macron candidat de l’extrême centre.
Pourquoi les classes populaires sont-elles divisées ?
La réponse tient de l’analyse erronée faite par les dirigeants de la gauche de gouvernement (gauche de droite), la social-démocratie de la mondialisation néolibérale ou anglosaxonne.
Cette erreur a été assumée et théorisée par le groupe de réflexion Terra Nova (la fondation progressiste) en 2011 ( O. Ferrand B. Jeanbart).
Le site Pieces et main d’œuvre https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=384
Ecrivait en 2012 :
« Ne vous demandez pas ce que la gauche peut faire pour la population,
demandez-vous ce que la population peut faire pour la gauche.
En avril et mai 2012, la social-technocratie représentée par le PS et
François Hollande a gagné les élections législatives et
présidentielles contre la technocratie libérale représentée par l’UMP
et Nicolas Sarkozy. Cette victoire résulte d’un plan de bataille
conçu par les stratèges de Terra Nova, un "think tank" proche du PS,
"piloté par une demi-douzaine de permanents, doté d’un budget annuel
d’environ 500 000 euros, financé par des mécènes comme Areva, Air
France, Microsoft, ou la S.N.C.F. (Le Monde, 20 juillet 2012)
Loin d’être secret, ce plan de bataille publié sur le site de Terra Nova,
le 10 mai 2011, était lu et commenté par les membres du microcosme
politico-médiatique. Aujourd’hui les analystes de Terra Nova ont
rejoint les bureaux des ministères, sauf le principal d’entre eux,
Olivier Ferrand, mort d’un jogging de trop.
Leur rapport, "Gauche : quelle majorité électorale pour 2012" (Bruno
Jeanbart, Olivier Ferrand, Romain Prudent), exhibe un cynisme si
époustouflant, si décomplexé dans le séquençage marketing de
l’électorat, il explique avec tant d’ingénuité comment manipuler et
duper chaque catégorie, ou pourquoi il faut mépriser la classe
ouvrière, que nous ne pouvons faire moins que de contribuer à notre
tour à sa publicité, suivant la maxime de Marx : "Il faut rendre la
honte plus honteuse encore, en la livrant à la publicité."
Notre seul regret est de ne pouvoir publier aussi les notes de
Patrick Buisson, l’éminence brune de Nicolas Sarkozy, dont le contenu
aurait à coup sûr démontré la symétrie, la similitude et la
complémentarité des deux hémisphères partidaires de la technocratie. »
A cela nous pouvons ajouter que le programme du Medef, depuis l’arrivée d’Antoine Seillière 1988-2005)et son alliance avec la CFDT de de Nicole Notat (1992-2002) puis patronne de Vigeo avec l’aide du Medef et de la gauche de gouvernement (Caisse des dépôts et Consignations) ont commencé l’effacement des conquêtes sociales du CNR et des syndicats depuis 1945, comme l’a théorisé Denis Kessler (ex maoïste) qui a rejoint le Medef et la présidence de la SCOR, les petits arrangements entre amis sont sonnants et trébuchants.
La déconstruction de l’état social mis en place par le CNR : gaullistes et communistes et divers gauches et droites) est systématiquement démoli, mis en pièces et livré au marché, depuis 2007, avec une intensification sous François Hollande/ Macron, et une accélération sous Macron /A Kohler, gageons que Macron II achèvera le travail pour faire de la France un modèle d’état néolibéral au services des oligopoles comme il l’a déclaré en 2017. La France deviendra « le pays le mieux adapté à la mondialisation ». C’est en marche.
Le corollaire est que les classes populaires qui paient concrètement cette politique antisociale et antiéconomique se sont révoltés très tôt en rejoignant massivement Marine Le Pen en 2017, ce phénomène se poursuit en 2022.
La gauche radicale : LFI, Union Populaire et PC ne peut plus rester dans le déni, sauf à rester minoritaire et à disparaître comme a disparu le PS.
Regagner l’électorat populaire c’est refuser de stigmatiser son choix de voter Marine Le Pen, c’est ne plus faire la morale à une population qui souffre socialement des politiques néo/sociales libérales menées depuis 1983.
Regagner l’électorat populaire passe par faire des choix politiques s’opposer à l’idéologie dominante, surtout lorsqu’elle pousse le cynisme à se prétendre progressiste. Ne plus confondre les mots avec les maux des politiques antisociales de F hollande et E Macron. Regarder en face le désastre, les Oligopoles ont choisi des hommes politiques issus de la gauche pour faire passer les mesures les plus antisociales, dont aucun gouvernement de droite des affaires n’a jamais imaginé même en rêve.
Cette pratique n’est pas nouvelle, rappelons-nous les années 30 le patronat a alors favorisé les mouvements de droite, le fascisme et le néofascisme, puis Pétain, cela a un nom la collaboration , fut-elle de classe, n’en est pas moins la collaboration, le but était de briser la résistance populaire et favoriser la domination des grandes entreprises. Rappelons-nous comment les gauches allemandes ont été rendues impuissantes par leur division sous la république de Weimar !
Au XXI° siècle les concepteurs de l’idéologie néolibérale ont su transformer les partis de gauche dans le monde en partis alliés des oligopoles mondiaux. Ce mouvement est parti de l’Hyperpuissance maitre d’œuvre de la mondialisation néolibérale avec Reagan puis Bush ? Clinton, Bush Jr, Obama et aujourd’hui Biden. Christopher Lasch, historien et sociologue américain. L’a analysé dans son livre dans son livre La Révolte des élites et la trahison de la démocratie publié en 1995.
L’abandon des classes populaires c’est la démission de la gauche face à ses responsabilités, promouvoir l’intérêt général, une politique sociale pour le plus grand nombre, définir une économie écologique et sociale, qui rompe avec l’égoïsme, la cupidité et l’autoritarisme des dominants. Cet autoritarisme par les nombres, par les décrets, directives, imposées au peuple en utilisant toujours plus la violence d’état. Cet autoritarisme est sans doute le vrai visage du néofascisme du XXO° siècle. Un fascisme sans leader charismatique, un fascisme de manipulation de l’opinion, un fascisme progressiste se cachant derrière le sociétal pour mieux abandonner le social et l’économique aux Oligopoles mondiaux protégés par l’Hyperpuissance.
La gauche ne doit plus se laisser diviser par les oligopoles mondiaux, leur idéologie néo/sociale libérale, l’administration Biden, la social-démocratie européenne. Pour rassembler les classes populaires et une partie de la classe moyenne nous devons rassembler les classes populaires et la classe moyenne de droite et de gauche,sans stigmatiser, sans faire la morale, ne nous trompons pas d’ennemi.