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Billet de blog 1 septembre 2025

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L’odyssée épistolaire d’un dandy littéraire

Une odyssée épistolaire se déploie au rythme des « lettres coquelicot », semées dans les trains comme autant de germes poétiques et philosophiques. Entre quête de Minerve, références à Aristote et métaphores maritimes, l’auteur poursuit sa navigation scripturale avec rigueur et foi, transformant ses voyages en rites littéraires, où hasard et destin s’entrelacent.

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Dimanche 02 février 2025

Le mois de février vient d’être entamé… Déjà… Que de lettres scripturalisées, et une dispersion de celles-ci désormais sur un rythme effréné de trois jours minimums par semaine avec une accentuation de leur nombre par rapport aux prévisions initiales.
Ce sont désormais environ vingt missives déposées hebdomadairement dans des wagons de trains. La durée initiale devrait ainsi se raccourcir de plusieurs mois et me permettra donc de disséminer chacune d’elles en plus grand nombre dès lors que le stock actuellement constitué sera ramené à zéro.
Je prévois également de glisser dans les prochaines que je refermerai, un oru kami symbolisant une grue du Japon et une carte de visite, mais qui ne seront pas déposées avant plusieurs semaines…
Lettres en attente de fermeture en cinq exemplaires : dimanche 05 janvier 2025 et les suivantes.

Comme déjà évoqué dans la lettre du 05 janvier de cette même année, ces lettres dominicales sont désormais abordées de plus en plus tôt, et c’est en ce dimanche 26 janvier que je débute celle-ci et que je destine à une Inconnue, idéalement toi, afin d’être déposée dans le train en direction de Lyon ou d’ailleurs, mais sans garantie que je puisse terminer la prochaine dans le temps imparti en raison de son intrinsèque complexité. Celle-ci, c’est de notre rendez-vous à la table d’un Inconnu, ce dimanche 02 février 2025, que je l’ai finalisé afin de la publier numériquement ce même jour et d’en prévoir l’impression pour, plus tard, la déposer dans un wagon de train avec un oru kami, que j’accompagnerai d’une carte de visite.

Ne me doutais-je pas dès l’abord de ce voyage qu’une telle quête deviendrait plus ardue, plus exigeante au fil des semaines, des mois et qu’il me viendrait à manquer du temps pour d’autres activités, essentielles pour certaines d’entre elles, accessoires pour d’autres et superflues pour les dernières ?

Lorsque je me suis lancé dans cette aventure, nous étions au cœur de l’été, j’avais le cœur et la plume légère et c’est en dandy littéraire que je les abordais, mais avec la ferme conviction que ce n’était, ni un jeu ni une idylle estivale, sans toutefois disposer d’une voie à suivre aussi précisément qu’une ligne tracée sur le sol et dont jamais un voyageur ne s’écarte pour s’éviter un égarement, sinon une aventure plus longue. Je partais ainsi au-devant d’une aventure humaine, d’une quête utopique et philosophique dont je n’envisageais pas dès la première levée d’encre qu’elle deviendrait celle dont je commence encore à peine à percevoir les contours, mais dont je ne peux deviner encore là où elle me mènera. Ce n’est pas tant que mon avenir soit brumeux, flou, incertain qui m’empêche de le percevoir, seulement les écueils, les soubresauts et les détours qui sont autant de ralentissements et dont je dois prendre soin de ne pas les éviter avec l’inconscience de la fougue d’un retardataire.
Ulysse ne s’est pas précipité afin de retrouver Ithaque, Pénélope et Télémaque. Il a surmonté toutes les épreuves sans jamais les éviter, les contourner. Il s’est attelé à les affronter et à vaincre chacune d’elles.
Un navigateur accompagné d’une araignée du destin qui voyage sur l’océan de la vie, ne décide pas de sa destination, car cette dernière est aussi unique que multiple. Une halte dans un port, un îlot, une crique, à proximité d’un bras de mer n’est qu’une halte provisoire, une exploration minutieuse d’un signal quelconque. Uniquement un détour passager. C’est une île qui est la destination. Une terre particulière.
Je ne suis pas Ulysse, je ne m’identifie pas au Roi d’Ithaque. Pas même à son odyssée.
Son objectif était irréalisable pour Poséidon et l’abandon acquis, mais Ulysse était un homme de foi et le renoncement ne lui était pas envisageable.
Le renoncement ne m’est pas envisageable, parce que je suis un homme de foi, parce que je forge mon destin, mon avenir, en transformant celui-ci afin qu’il se conforme à mes souhaits. Si la lecture forge l’esprit, les actes forgent le destin.
En complément de cette navigation perpétuelle, il me faut également m’alimenter en nourriture intellectuelle, afin de ne pas être dénutri lorsque je rencontrerai Minerve, car que représenterais-je pour elle, si je m’étais privé de tout ce qui apporte à l’intellect, l’indispensable complétude qu’elle-même m’apporterai en retour.
Également en nouvelles acquisitions d’œuvres d’art et d’antiquités afin de ne pas lui parvenir semblable à un pauvre hère avec son seul baluchon et revêtu de guenilles.

L’observation de l’évolution d’une partie de l’humanité m’est également nécessaire, tout comme le sont mes souvenirs dont je conserve une trace numérique chaque semaine. Cette même observation dont je suis fréquemment sévèrement critique dans quelques articles que je publie numériquement sur ATYPIKAL LIFE. Uniquement des aberrations, des dérives communautaristes, assassines, fascisantes et sectaires. Ces souvenirs dont je crains toujours de les perdre et d’oublier ce que j’ai vécu, ce qui a composé une partie de ma vie, de mon quotidien et qui, peu à peu, se transforme pour n’être qu’étranger à ceux-ci.
Ajoutons également, les souvenirs de ma tante Jeanne qui me manque quotidiennement et dont les lettres sont autant de conseils que je dépose également sur ATYPIKAL LIFE afin de ne pas en être le seul lecteur. Une femme extraordinaire dont j’entretiens la mémoire avec cet avertissement qui résonne à mon souvenir différemment depuis qu’elle s’est éteinte.
Lorsque tu auras mon âge, tu te souviendras de nos conversations et alors, tu auras le regret de ne m’avoir jamais connu.
Cette plateforme numérique se transforme, à mesure de son enrichissement. Elle me ressemble, en infime partie, mais en partie tout de même, car je n’en suis que le seul contributeur (pour l’instant).
Tout homme de foi, doit également s’accorder des loisirs et accepter de perdre un peu de son temps bien que ce dernier sera irrémédiablement réutilisé pour allonger l’éternité qui, ainsi, ne prendra jamais fin.
Je m’accorde en loisirs, de la lecture, du temps bénévole dans une fondation au sein d’une unité de fin de vie d’un hôpital gériatrique et un engagement dans une association humaniste deux jours par semaine, l’acquisition de nouvelles œuvres d’art, d’antiquités, en de trop rares occasions des visites de musées, quelques tours de grande roue sur la Place Bellecour à Lyon et en perte de temps, des séances quotidiennes de jeu vidéo et de surf sans planche sur la toile Internet sans araignée.
En viendrais-je au fil des mois dont chaque Dominical Day est devenu l’une des plus journées de la semaine les plus essentielles de mon existence à, égarer mon insouciance, ma légèreté scripturale et mes belles manières ?

Le 18 août de l’année calendaire précédente, j’écrivais ceci :
Une lettre, un message, un mot que l’on destine à une personne importante à notre regard, à notre cœur et à notre âme se devrait toujours d’être scripturalisé de belle manière.
Je n’ose imaginer que l’insouciance, dont je suis pourvu depuis mes plus lointains souvenirs puisse se dérober, s’atténuer, se flétrir, que ma légèreté scripturale puisse se tarir pour ne devenir que sèche, terne, empreinte de rugosité, et que mes belles manières scripturales puissent ne devenir qu’un souvenir, une pensée fugitive remplacée par la routine de l’habitude dans une quête dont je ne deviendrais qu’un simple passager, sinon un spectateur, au mieux un Capitaine enfermé dans sa cabine et engoncé dans son fauteuil pour n’être qu’un rêveur.
La simplicité n’est pas l’insouciance, la légèreté, pas davantage l’ennemie de la rigueur et les belles manières non plus opposées à la répétition perpétuelle.
Souvent, trop peut-être, je m’interroge sur le choix des termes de la constitution d’une phrase, de sa musicalité, sa complexité, sa longueur,… Pour le dire autrement, de son empreinte cérébrale.
J’essaie de faire preuve d’exigence, toutefois sans excès, mais en conservant une certaine constance, à minima, pour ne pas susciter d’intérêts légers, sinon sans profondeur de personnes qui ne seraient animés que de curiosité éphémère, futile et emplit de désinvolture. Ma sociabilité ne va pas jusqu’à être dans une recherche de contact humain en toute circonstance, car je privilégie toujours les relations humaines exemptes de superficialité et n’ai jamais le désir de contenter les questionneurs du quotidien. Concernant les flatteurs, un sourire sera toujours suffisant pour les contenter et leur accorder l’importance qu’ils recherchent dans la réaction d’autrui.
Un phrasé obscur rendrait l’ensemble d’une lettre indigeste, aussi, je m’accorde toujours avant le premier mot de la future mélodie du sujet qui sera abordé tout en octroyant à la composition une liberté musicale afin de n’être contraint de respecter une forme, sinon une amplitude, un tempo ou même une longueur.

Que de nouvelles réponses apportées dans cette nouvelle Lettre à une Inconnue, bien qu’effleurées seulement et dont tu l’es seulement pour moi, seulement en cet instant, pour une durée indéterminée.
Que de précisions apportées au fil de ces missives à des questionnements qui me sont intimes, qui peuvent être les tiens, pour tenir le monde à distance, là où il convient de la maintenir.
Que de questions suscitées, jamais encore évoquées et qui pourraient ne jamais l’être.

Si la lucidité, qui n’est que mienne, de l’avenir de l’humanité se représente par une apocalypse salvatrice pour le bien commun, le souverain bien d’Aristote pourrait-il être exempt d’une refondation des valeurs de celle-ci en ce qu’une œuvre qui ne se clôt, finit invariablement par se déformer, sinon par produire des excroissances malignes ?

Une nouvelle question dont la réponse sera développée dans la prochaine lettre et en rapport direct avec la troisième voie précédemment évoquée, sa nécessité, sinon son inanité.
Clôturer une Lettre à une Inconnue sur une question d’aussi grande importance, c’est s’accorder le temps d’une réponse qui ne sera pas superficielle, sans toutefois être absolue en ce que le temps me manquerait en 7 jours.
Sept jours qui ne me seront peut-être pas suffisant pour en apporter une réponse pouvant être contenue en quelques feuillets dans un enveloppe coquelicot.

Post-scriptum,
De ces lettres à une Inconnue qui sont régulièrement déposées dans des wagons de trains, il est des inconnus qui s’en saisissent et les emportent avec eux.
Si tu es de ceux-là, n’oublie pas qu’il est noté sur l’enveloppe Lettre à « une » inconnue.
Elles suscitent un intérêt particulier, et je ne suis jamais éloigné de l’une d’elles durant un voyage.
Je dois d’ailleurs à ce sujet me préparer pour un voyage plus long que de coutume. Un simple aller-retour sans correspondance, de la durée nécessaire, dans l’unique but de disperser les disséminer en plus grand nombre.
Villefranche-sur-Saône – Paris – Villefranche-sur-Saône en train Intercités.
Durée théorique : 10H19
À ce trajet aller-retour, un entracte d’environ 4H22 sur Paris pour faire n’importe quoi. Peut-être envisager une future excursion pour en déposer dans des lieux spécifiquement sélectionnés.

Et quelques semaines plus tard en direction de Limoges, Nancy, Nantes, Poitiers, Orléans, Toulouse, Lausanne (Suisse) et ailleurs…
Durée : encore plus longue…

Une lettre à une Inconnue ne devant plus se refermer sans le passage d’un livre lu au cours de la semaine, sinon en cours de lecture.

Éthique de Nicomaque
ARISTOTE
Édition Garnier Flammarion
Imprimé en 1965
Page 250, Livre IX (le plaisir et le vrai bonheur), chapitre IX
Fin de la page 250, début de la page 251
Encore une question débattue à propos de l’homme heureux : lui faudra-t-il ou non des amis ? On prétend que les gens comblés et qui sont totalement indépendants n’en n’ont pas besoin le moins du monde. Tous les biens ne sont-ils pas sous leur main ? On en conclut que leur indépendance ne leur laisse aucun besoin, tandis que l’ami, étant un autre nous-même, nous procure ce que nous ne pouvons obtenir par nous seuls. D’où l’expression connue :
Lorsque nous sommes comblés par la divinité, à quoi bon les amis ?

Dans l’hypothèse où tu serais également une lectrice assidue et une Minerve, il sera toujours envisageable de se rencontrer par hasard à une table de lecture.
Table de lecture : Leonidas Chocolates Cafés, 693 rue Nationale, Villefranche-sur-Saône
Vendredi 07 février 2025 : 16H30

Si tu as récupéré une enveloppe coquelicot, nous pourrons nous retrouver là où je t’attendrai désormais chaque Dominical Day avec un Caramel Macchiato Chantilly.
Table d’un Inconnu : Starbucks, 2 rue Victor Hugo, Lyon
Dimanche 09 février 2025 : 10H30 – 14H30

Nombre de lettres coquelicot déposées dans les trains depuis le 09 janvier 2025 : 42

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