Atypikal (avatar)

Atypikal

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Atypikal Life

Suivi par aucun abonné

Billet de blog 3 septembre 2025

Atypikal (avatar)

Atypikal

Écrivaillon sans éclat, lecteur vorace

Abonné·e de Mediapart

Un train, une lettre, un livre, un destin

Entre lettres coquelicot et livres abandonnés dans des wagons, ce récit explore la magie des rencontres fortuites, la quête d’une troisième voie inspirée par Minerve et le désir de semer foi, réflexion et espoir. Chaque dépôt – lettre ou livre – devient une invitation au hasard, à la lecture et à l’éveil d’un autre regard sur soi et sur le monde.

Atypikal (avatar)

Atypikal

Écrivaillon sans éclat, lecteur vorace

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dimanche 23 février 2025

En ce Dominical Day, il n’est de question qui soit restée en suspens la semaine précédente et c’est en toute légèreté que je puis aborder celle-ci.
Me voilà donc neuf, pour le moment, de nouvelles interrogations afin de poursuivre un sujet auparavant, légèrement effleuré et dont je ne vais le traiter plus en profondeur par manque d’inspiration. Seulement d’un fugace effleurement.
Il est un avenir lors duquel une Minerve voyageant également sur l’océan de la vie croisera mon regard et réciproquement transformant par conséquent, instantanément le devenir des lettres rouge coquelicot. L’extinction de ces missives serait impardonnable après avoir atteint la troisième voie dont l’origine est décrite dans la lettre du 05 janvier 2025, car ce pur égoïsme ternirait et annihilerait instantanément la quête dans sa totalité en ce qu’elle n’aurait été qu’une contrefaçon, qu’un château de cartes sans fondations, que l’on jette à terre lorsque le but est atteint pour soi.
Ainsi, lorsque mon voyage sur l’océan de la vie sera composé en duo avec cette figure mythologique, bien que réelle pour chaque homme de foi, les enveloppes coquelicots se disperseront encore et toujours avec l’objectif de réveiller chez d’autres hommes une foi inébranlable en un avenir différent de ce qu’il aurait dû être, chez de futures Minerves, l’idée suggérée qu’elles peuvent également devenir par des choix conscients cette figure mythologique et décider de changer le cours de leur vie dès le jour suivant, d’insuffler dans l’esprit de chaque personne qui trouvera une enveloppe, un questionnement, une interrogation, une réflexion, une idée différente, la possibilité d’un choix, un regard en arrière, un réveil, fût-il tardif, un regard autre sur l’humanité, sur l’humain, sur soi-même…
Je veux croire que d’autres hommes de foi, d’autres Minerves, se saisiront de l’idée des Lettres à une Inconnue, des enveloppes coquelicots pour à leur tour, disperser ici, là et ailleurs des lettres, des enveloppes de couleur, des rêves, des utopies, des espoirs d’un monde meilleur et d’une société différente.

Dans la même veine, j’ai commencé cette semaine à déposer un premier livre dans un wagon de train que j’ai terminé le dimanche précédent. Puis un second.

Alors qu’auparavant, je déposais mes livres lus à mesure dans des boîtes à livres comme depuis plusieurs mois, il m’est venue l’idée que je pourrais tout aussi bien les déposer dans des wagons de trains afin que le hasard puisse les offrir à une personne qui serait en voyage en direction de quelque part ou de n’importe où.
L’idée première n’est pas que l’on devine immédiatement que je suis l’auteur du dépôt de ces livres destinés à des inconnus, mais que l’idée puisse se répandre parmi les autres voyageurs.

Une note simple dans chaque ouvrage :
Livre lu et déposé dans un wagon de train le « date ».
Cette semaine, j’ai commencé avec ceux que j’ai terminé le dimanche précédent et cette semaine.
Rendez-vous à Samarra de John O’Hara
Mon traitre de Sorj Chalandon.

Une photographie est également réalisée à chaque dépôt d’un nouvel ouvrage et que je partage sur quelques réseaux sociaux. Juste pour me souvenir plus tard et dans le cas où ce serait une Minerve qui le trouverait, je glisse toujours une carte de visite entre les pages. Sait-on jamais…
Il est grand temps que les voyages en train fussent-ils courts se conjuguent de nouveau avec une certaine magie, une part d’incertitude, de mystère, d’imprévu.

Il ne s’agit pas d’offrir à ces livres une seconde vie, mais un choix à la personne qui en trouvera et s’en saisira. Peut-être se découvrira-t-elle un attrait pour cet ouvrage, sinon pour voyager autrement qu’avec le museau et le regard fixé sur un écran de smartphone. Et peut-être se demandera-t-elle également si ce ne serait pas l’occasion rêvée de vider progressivement sa bibliothèque de livres lus pour les déposer dans des trains afin de la remplir progressivement uniquement avec des ouvrages à lire…
À ce jour, ma petite bibliothèque se compose d’un peu plus de 90 livres à lire… elle s’étoffe régulièrement de nouveaux ouvrages, et en plus grand nombre que je ne peux en lire à raison d’environ un livre par semaine. C’est comme ça…

Si l’impression que cette lettre est scripturalisée sans réelle importance de contenu, j’accepte d’en convenir. Il est parfois des occupations terrestres tellement présentes qu’elles amarrent l’évasion cérébrale et empêchent les idées de se gonfler dans les voiles.

Post-scriptum,
J’ai reçu un message ce lundi soir, de nouveau sur Instagram, d’une personne – Aurélie pour la prénommer – qui souhaitait me faire part de la découverte d’ATYPIKAL LIFE, l’année précédente et de sa joie que ces enveloppes rouges commencent à être lues. Nous avons échangé quelques mots… et plus tard également, au cours de la semaine.
Ce jeudi 20 février, au cours de la matinée, après être monté dans le train en direction de Lyon et avoir déposé une lettre rouge, je filais m’asseoir un peu plus loin comme à l’accoutumée.
Une jeune fille est venue s’asseoir juste après que je me sois levé à la place que je venais de quitter.
Après s’être saisie de cette lettre, l’avoir lu intensément, l’avoir étudié, nos regards se sont croisés, fréquemment, parfois avec une certaine longueur, mais non avec intensité.
A-t-elle eu une vague impression que je pourrais être l’auteur de cette lettre dissimulé entre la paroi du wagon et le siège ?
Il n’est rien de plus aisé que de retrouver le signataire de ces lettres avec un peu d’adresse sur Internet.
La photo que j’affiche sur ATYPIKAL LIFE, date du début de l’hiver. J’avais les cheveux détachés et je ne portais pas mes lunettes lors de cette prise de vue alors que dans le train, mes cheveux sont liés par un élastique, ma tête s’enfle d’un volumineux casque audio et mon visage s’orne d’une paire de lunettes.
La différence entre Superman et Clark Kent réside dans des détails qui lui permettent de passer inaperçu : une paire de lunettes et une coupe de cheveux.
Me concernant, c’est la même chose à la différence que le Superman d’origine portait en plus son slip par-dessus son collant alors que me concernant, c’est mon casque audio que je porte par-dessus ma tête.

Une lettre à une Inconnue ne devant plus se refermer sans le passage de mes livres lus au cours de la semaine.

Mon traître
Sorj CHALANDON
Le livre de poche
Achevé d’imprimer en octobre 2018
Début de la page 109
Ils sont morts les uns après les autres. Entre le 5 mai et le 20 août 1981, dix jeunes hommes. Avec Bobby Sands, ce fût donc Francis Hughes, puis Raymond McCreesh, Patsy O’Hara, Joe McDonnell, Martin Hurson, Kieran Doherty, Kevin Lynch, Thomas McElwee et puis Mickey Devine. Le plus robuste après 73 jours de jeûne. Le plus fragile après 46 jours. Le plus âgé avait 30 ans. Le plus jeune, 23 à peine.

Le tambour
Günter GRASS
Editions du Seuil
1er trimestre 1980
Page 72
Chapitre L’horaire
Klepp tue quelquefois des heures à établir des horaires. Il engloutit sans arrêt, pendant la conception du boudin et des lentilles réchauffées, ce qui vérifie ma théorie selon laquelle tout simplement : les rêveurs sont des polyphages. Le fait que Klepp sue sang et eau pour garnir des rubriques donne raison à mon autre théorie : seuls de vrais feignants peuvent faire des inventions qui économisent du temps.

Le quatrième mur
Sorj CHALANDON
Le livre de poche
Imprimé en France par CPI en mai 2018
En cours de lecture et sans extrait à partager ce jour.

Dans l’hypothèse où tu serais également une lectrice assidue et une Minerve, il sera toujours envisageable de se rencontrer par hasard à une table de lecture.
Table de lecture : Leonidas Chocolates Cafés, 693 rue Nationale, Villefranche-sur-Saône
Vendredi 28 février 2025 : 16H30

Si tu as récupéré une enveloppe coquelicot, nous pourrons nous retrouver là où je t’attendrais désormais chaque Dominical Day avec un Caramel Macchiato Chantilly.
Table d’un Inconnu : Starbucks, 2 rue Victor Hugo, Lyon
Dimanche 02 mars 2025 : 10H30 – 14H30

Nombre de lettres coquelicot déposées dans les trains depuis le 09 janvier 2025 : 115

Un train, une lettre, un livre, un destin

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.