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Billet de blog 15 septembre 2025

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L’objectivation subjective de l’impermanente vérité de la réalité

Cette lettre explore l’impossible frontière entre objectivité et subjectivité : perception du réel, illusions partagées, normes collectives et consensus fragiles. De l’univers en expansion à une orange disputée, du banc public au débat sur la chaleur, elle montre que toute vérité n’est qu’un accord provisoire. En conclusion, savoir revient à dissimuler l’ignorance sous un masque de certitudes.

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Dimanche 20 juillet 2025

En ce Dominical Day, il est un sujet qui suit naturellement celui de la semaine précédente en ce qu’il s’inscrit dans une logique temporelle, cérébrale et physique.
La réalité subjective d’un individu est-elle compatible avec celle de ses contemporains dans une réalité qui ne peut être objectivée qu’en l’absence de ceux qui tentent de la rendre compatible avec leur intrinsèque réalité cérébrale ?
Un questionnement que l’on ne formule pas tous les matins en se réveillant, mais sur lequel, on devrait parfois s’interroger afin de confronter sa réalité propre en externe avec celle des individus qui composent a minima notre univers familial entre le café et le brossage de dents. Éventuellement le traiter comme un sujet de conversation lors d’un repas en commun afin que chacun puisse librement s’exprimer en abandonnant pour quelques dizaines de minutes son extension smartphonienne.

L’univers est, pour le moment, en cours d’expiration cosmique, jusqu’à ce que son inspiration ne le ramène à son point originel et que l’expiration reprenne pour quelques milliards d’années supplémentaires.
À noter que son implosion signifiant son inspiration sera immesurable à l’échelle humaine, en ce qu’il sera plus rapide qu’un battement de paupière.
Ceci est une réalité objective et en même temps, subjective en ce qu’elle ne concerne que ma réalité cérébrale et ceux qui en partagent une infime partie dans un accord sur cette provisoire expansion cosmologique.
À noter également que les ondes mentales que je produis par ce raisonnement sont mesurables physiquement et produisent ainsi une perturbation qui est à même de modifier l’objectivité de mon raisonnement en ce que ces ondes peuvent se propager indéfiniment jusqu’à rattraper la bordure extérieure de notre univers pour le rendre chaotique dans son expansion en ce qu’une perturbation peut produire un évènement qui n’est jamais prévisible dans la totalité des mesures imaginables en ce qu’une part d’inconnue fait toujours partie d’une équation juste. Une variable que l’on pourrait symboliser par la connaissance de l’existence de dieu.

À un niveau plus proche de nous, plus humain, ma subjectivité objective est-elle plus fiable que celle d’une personne qui s’accorde parfaitement sur ma conceptualité du paragraphe précédent dont je ne peux mesurer son niveau de compréhension et de subjectivité objective en ce que ses ondes cérébrales peuvent modifier mon propre raisonnement en raison qu’elles modifient également notre environnement immédiat avant de se propager indéfiniment. Et concernant ceux qui ne s’accorderont pas sur mon objectivité subjective ? Et tous les autres qui seront d’un avis partiellement partagé et ces milliards d’autres individus, tout comme toutes les formes de vie produisant des ondes sous quelques formes que ce soit représentant approximativement quelques sextillions voire davantage et en omettant l’idée qu’il puisse y en avoir infiniment davantage répartie dans l’univers existant en cet instant. (Cet instant n’existe plus dès lors que j’ai conscientisé ce mot pour l’écrire, car il fait partie d’un passé que nous sommes pour le moment incapables de rejoindre avec les techniques actuelles).

Afin de nous rapprocher encore davantage, et pour rester sur Terre, sans tenir compte des ondes émises par nos mouvements et nos cerveaux, la réalité telle que je l’appréhende, dès lors que je ne suis pas seul à l’observer est-elle objective, sinon subjective ?
Si elle est objective, cela signifie que les personnes présentes dans mon environnement physiquement proche perçoivent une réalité identique.

Exemple, je suis assis sur un banc en train de lire un livre en compagnie d’un voisin de lecture assis sur le même banc que moi. Nous relevons la tête simultanément afin d’observer une unique et même personne traversant notre champ de vision.
Percevons-nous tous les deux une scène identique et donc objective ou chacun de nous interprète la scène selon son intrinsèque subjectivité ?
Dans les deux observations, la tierce personne est-elle conforme à ce que nous percevons tous deux physiquement et elle-même se perçoit-elle de manière identique à notre subjectivité, qui, objectivement la définit comme une personne identique dans les deux cas.
Où et quand commence l’observation objective et subjective de cette personne et où et quand prend-elle fin ?

Prenons l’hypothèse maintenant, que mon voisin n’existe pas, que je suis seul sur mon banc de lecture à observer cette unique et même personne traversant mon champ de vision.
La réalité de ce que je perçois est-elle objective ou subjective ?
Et dans les deux hypothèses, où et quand commence l’observation objective et subjective de cette personne et où et quand prend-elle fin ?
Cette personne est-elle réelle, sinon, le fruit de mon imagination ?
Est-ce un individu tel que ma définition me permet de l’identifier comme étant une personne ou une machine cybernétique que je perçois comme un individu en ce qu’elle comporte toutes les caractéristiques de ce que je définis pour un humain ?

Une hypothèse différente.
J’ai appris dans mon enfance qu’une orange est un fruit de couleur orange  et comporte des caractéristiques propres et une classification botanique, mais si mon voisin de lecture, qui est de nouveau présent, a appris qu’une orange est un légume comportant des caractéristiques différentes et d’une couleur également autre, lequel de nous deux en possède une définition objective.
Comment le persuader qu’il est dans l’erreur, que j’ai raison en ce que mon observation est objective et stable si je considère que sa définition est subjective et sujette à une erreur manifeste ?
Faire appel à une tierce personne pourrait nous départager et conforter l’un de nous deux dans sa définition, permettant d’infirmer la subjectivité de l’un ou de l’autre, sauf à découvrir qu’il en existe une troisième définition. Rechercher cette définition auprès d’un organisme officiel pour nous départager suffirait-il à invalider celles qui ne le définissent pas précisément selon cette définition ?
Définition générale d’un fruit :
Un fruit est la partie comestible d’une plante à fleurs qui se développe à partir de l’ovaire après la fécondation. Il contient généralement les graines de la plante et sert à leur dispersion.
Exemple : l’orange
L’orange est un fruit agrume produit par l’oranger (Citrus sinensis). C’est un fruit charnu, juteux, avec une peau épaisse appelée écorce. Il se compose de plusieurs quartiers remplis de pulpe contenant du jus sucré et acidulé, ainsi que des graines.
En résumé :
Le fruit est issu de la transformation de l’ovaire de la fleur. L’orange est un fruit parce qu’elle contient les graines de l’oranger, et qu’elle provient de la maturation de la fleur.
Un fruit contient généralement les graines de la plante et sert à leur dispersion. Ainsi, un fruit ne contient pas obligatoirement de graines provenant de la plante dont il est issu.
C’est un fruit charnu, juteux, avec une peau épaisse appelée écorce. Il se compose de plusieurs quartiers remplis de pulpe contenant du jus sucré et acidulé, ainsi que des graines.
Si le fruit comporte toutes ses caractéristiques à l’exception d’une seule, la définition devient fausse, car elle définit une généralité.
Le fruit est issu de la transformation de l’ovaire de la fleur.
Dans le cas d’une opération génétique réalisée en laboratoire afin de créer une orange sans ovaire et sans fleur d’une couleur différente, ce fruit peut-il conserver sa définition d’origine
À quel moment, une orange perd son statut de fruit et sa dénomination ? Qui le décide ? Selon quel critère ? Qui définit ces critères ? Comment sont sélectionnés ceux qui les définissent ? Selon quels critères ? Et ainsi de suite.

Abandonnons « l’orange » et revenons à ce voisin de lecture.
Il émet un commentaire concernant la météorologie à l’instant T.
– Il fait chaud !
Ce voisin en exprimant cette phrase fait-il preuve d’objectivité ou de subjectivité si la température de l’air qui nous entoure est de 30° Celsius ?
La température de l’air qui nous entoure de 30° Celsius est-elle réellement une température élevée pour son organisme ? Est-elle ressentie comme telle par son organisme ? Sinon est-ce par un apprentissage individuel ou collectif que sa considération d’une telle température est considérée comme étant élevée pour un organisme humain ?
La subjectivité individuelle devient-elle objective dès que lors qu’une majorité d’individus possède une subjectivité identique ou similaire sur une définition ? 
Identique ne signifie pas similarité ?
Une subjectivité peut-elle être identique, donc parfaitement conforme et sans variable à celle d’un autre individu ?
Évidement que non et nous dirons donc qu’il s’agit de similarité.
Une similarité possède une définition précise.
La similarité désigne le fait d’être similaire, c’est-à-dire la ressemblance ou la proximité entre deux ou plusieurs choses, en termes d’aspects, de caractéristiques, de formes, de fonctions, ou d’autres critères.
Deux oranges posées l’une à côté de l’autre sont similaires, elles se ressemblent en plusieurs points, mais possèdent des caractéristiques propres. Elles sont donc différentes.
Il en est de même pour le genre humain. Certaines caractéristiques définissent ce qui le classent dans cette définition, mais aucun n’est identique à un autre. Pas même des jumeaux monozygotes, car d’infimes variations persistent. Leur similarité est plus grande qu’avec d’autres frères et sœurs, mais ils ne sont pas identiques. Ni physiquement, ni intellectuellement, ni sur leurs comportements, leurs raisonnements, leurs habitudes, leurs goûts, etc.
Dans le domaine de la réflexion cérébrale, la subjectivité par rapport à une idée, une définition, un point de vue, un évènement est donc toujours la norme, car elle est propre à chacun. Elle peut être similaire, mais donc différente. Il conviendra donc de s’accorder mutuellement sur une norme et une définition acceptée par une majorité d’individus, sinon une extrême minorité choisie par une majorité de ceux qui les auront désignés ou par un seul d’entre eux possédant le pouvoir de nommer un groupe encore plus restreint afin de définir cette même norme et sa définition qui se seront eux-mêmes concerté et auront débattus avec des désaccords pour au terme de débats en expliciter une définition de la norme afin de paraître objective et conservant une possibilité de mise en cause de cette même objectivité dans sa définition même en ce que l’objectivité d’une définition peut devenir subjective en fonction des évènements dans lesquels la première la perd.
Si certains considèrent objectivement que la Terre est plate, leur raisonnement est-il aussi plat que leur montagneux encéphalogramme ou notre subjectivité de ce même raisonnement provient-il de notre incapacité à concevoir une réalité aussi platement simpliste ?
Nous pouvons ainsi poursuivre ce raisonnement par l’absurde avec tous sujets que chacun pourrait imaginer que l’objectivité ne serait à son terme que pure subjectivité et donc vraie et objective, fausse et subjective et inversement.

Chacun possède une réalité qui lui est propre et ne perçoit le monde qui l’entoure et celui dans lequel il pense qu’en fonction de sa subjectivité et s’il n’est aucun sujet sur lequel, nous pouvons tous nous accorder objectivement nous devons malgré tout, pour une grande majorité d’entre nous, nous accorder sur des normes communes, des fragiles consensus permettant de nous comprendre par un langage commun et des conventions qui seront définies comme acceptables par la majorité d’entre nous.
En résumé, chacun de nous vit dans une réalité subjectivement vraie et dans un mensonge objectif dont nous faisons porter la responsabilité à autrui afin de nous persuader individuellement que nous ne sommes pas dans l’erreur.

Conclusion
Je sais que je ne sais rien de plus que ce que je crois savoir, en ce qu’il est lui-même une certitude dont je me revêt pour mieux dissimuler mon ignorance et afficher un savoir que je ne possède pas, mais qui me rehausse au regard de ceux qui avouent ne pas savoir et vivent dans l’incertitude que moi-même, je dissimule afin de n’être qu’un autre à défaut de n’être que moi-même en ce que ce dernier m’est insupportable à accepter de par mes croyances que j’ai érigées en dogme et me convaincre que je ne peux être qu’ignorant d’un savoir que je revendique comme une certitude.

Une lettre ne devant plus se refermer sans le passage de mes livres lus au cours de la semaine.

Les fleurs d’Hiroshima
Edita MORRIS
Édition J’ai lu
Dépôt légal : 4e trimestre 1979
Page 79
– Voyez-vous, tous les cinq ici, Yuka-san, ces trois dames et moi-même sommes parmi les cent mille rescapés de la bombe atomique, poursuit-il. La plupart d’entre nous ont été horriblement brûlés, sans parler des lésions internes plus sérieuses. C’est pour cela que les nouveaux habitants d’Hiroshima, ceux qui sont venus ici après la guerre et qui se portent fort bien, font tout ce qu’ils peuvent pour nous éviter. Ils poussent des cris quand ils voient nos répugnantes cicatrices. Ils ne supportent pas de voir nos corps nus dans les bains publics.
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 16 juillet 2025

La force des discrets
Susan CAIN
Édition JCLattès
Dépôt légal : novembre 2013
Page 333 et 334
« Dites-vous bien, vous autres hommes d’actions !, s’exclamait son compatriote Heinrich Heine, que vous n’êtes, pour finir, rien d’autre que les instruments inconscients des hommes de pensées. »
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 18 juillet 2025

Stupeur et tremblements
Amélie NOTHOMB
Édition Albin Michel
Dépôt légal : novembre 1999
Page 174
Aussi longtemps qu’il existerait des fenêtres, le moindre humain de la terre aurait sa part de liberté.
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 19 juillet 2025

Purge
Sohi OKSSANEN
Édition Stock
Dépôt légal : septembre 2010
Page 97
Aliide sortit remplir le seau à eau, l’émail faisant un bruit sourd, l’eau grinçant bruyamment. Sa tête se dressa dans une position de défi : voulant montrer , en allant chercher de l’eau, qu’il n’y avait aucune menace à craindre de l’extérieur et que sur le mur noir de la nuit n’apparaissaient pas d’yeux inattendus. Et qu’elle n’aurait pas de frissons dans le dos dans la cour obscure.

Une lettre ne devant plus se refermer sans une citation personnelle qui vaut parfois mille mots.

Lorsqu’une annonce de présentation commence par : « mes amies disent de moi que » avec pleins de compliments qui suivent, il est urgent de changer d’amies en raison que l’objectivité s’est perdue en cours de route entre le cerveau et la bouche.

L’objectivation subjective de l’impermanente vérité de la réalité

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