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Billet de blog 17 septembre 2025

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Un an plus tard

Cette lettre anniversaire clôt une année d’écriture dominicale faite de doutes, lectures, antiquités et introspections. Entre ironie sur la masse populaire, solitude assumée et fidélité à l’écriture, elle affirme une ligne de vie : poursuivre sans regrets, lire, penser, préserver sa liberté intérieure et cultiver une misanthropie lucide.

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Vendredi 15 août 2025

Une année de lettres dominicales, de publications hebdomadaires, d’idées, de projections cérébrales, d’erreurs, de doutes, de procrastination, d’enveloppes rouges disséminées, de voyages en train, de cheveux plus longs, d’acquisitions d’antiquités, de tableaux, de sculptures, de livres,… Avec des rides et des cheveux blancs en plus également.
Bref, une année, cela devrait se fêter, soit en grandes pompes, soit dans la discrétion, soit pas du tout. J’ai décidé de fêter ce jour avec une personne qui m’accompagne depuis tellement d’années que j’en oublie parfois sa présence. Toujours silencieux, mais au regard toujours très ouvert sur les différents choix que j’ai opérés, cet être mutique m’a toujours gardé des choix incertains, des hésitations en m’indiquant discrètement une ligne directrice, un chemin à ne jamais perdre de vue.

Ai-je commis des erreurs sur cette année écoulée ?
Oui Captain !
Comme tous les ans depuis le premier jour du reste de ma vie !

Puis-je établir un bilan positif de l’année écoulée ?
Je pourrais, mais en raison que je suis comptable dans l’administration publique, mon job alimentaire m’occupe déjà cinq jours par semaine, alors tenons-nous à cette réponse qui ne répond pas à cette question qu’il est de coutume d’énoncer après une période définie à l’avance ou symbolique.

Des regrets ou des remords ?
Ni regrets, ni remords, ni dieux, ni maîtres !

Et maintenant que va-t-il se passer pour l’année à venir ?
Je vais continuer à vivre chaque jour comme le premier jour du reste de ma vie, à publier une lettre dominicale et pour chaque anniversaire, lire autant de livres que possible, en récupérer encore davantage, développer ma playlist musicale et ma cérébralité, entretenir ma misanthropie, mon humanisme et mon stock de nourriture annuel en prévision d’un prochain conflit majeur que j’ai anticipé depuis plus d’un an. Je vais également essayer de ne pas oublier ce dont je me suis souvenu hier soir. Rien de très important, mais qui me tient à cœur et que je vais garder pour moi, car comme le dit l’adage : pour vivre heureux, vivons cachés.
Cette lettre anniversaire, je me l’adresse comme tout un chacun le ferait pour s’adresser à un correspondant dont l’unique moyen de correspondance serait l’écriture et l’envoi postal.
Le livre dont j’ai commencé à parcourir les pages cette semaine, concerne d’ailleurs les lettres de Tchekhov. Anton Tchekhov.
Au-delà de son succès littéraire, il n’était ni meilleur, ni pire que d’autres à son époque et sa correspondance n’avait rien d’une virtuosité lyrique. Il s’exprimait simplement avec le temps dont il disposait entre ses études et plus tard l’exercice de médecine et les manuscrits qu’il parvenait à faire publier. Il n’est donc de sujet particulier à traiter en cette journée dans cette lettre, car il s’agit surtout de fêter ce jour avec une lettre que je m’adresse à moi-même et à celui qui veille intérieurement à me préserver.
Fêter son anniversaire seul pourrait être considéré comme une réjouissance d’une infinie tristesse s’il n’y a personne pour partager cette journée, ce moment particulier et ce gâteau, mais pour ma part, la solitude est une notion relative en ce que l’on n’est jamais vraiment seul et que je ne le suis jamais, car il y a toujours du monde dans ma tête et je peine souvent à faire silence même si c’est toujours moi le chef. En de D-day, je vais m’octroyer une journée de paresse physique et quelques heures de lectures et pour le gâteau, je vais m’en passer, car je n’ai nul besoin de cet apport calorique inutile.

Jeudi 15 août 2024, j’écrivais ceci…
Lorsqu’un auteur termine une lettre, la satisfaction est rarement au rendez-vous. En particulier, lorsque les sujets que l’on souhaitait aborder ne l’ont pas été, tandis que l’on s’est laissé dériver ailleurs. C’est le cas ici…
Je pourrais recommencer, corriger et te faire croire que je suis un auteur de talent, mais la réalité est plus prosaïque. Parfois j’écris de la merde et même bien plus souvent que je ne le souhaiterais.
Je ferai mieux la prochaine fois… Faire pire, n’est pas envisageable, même si c’est toujours possible.

En ce jour, je pourrais recommencer, corriger et te faire croire que je suis devenu un auteur de talent, mais la réalité est plus prosaïque. Parfois j’écris de la merde et même bien plus souvent que je ne le souhaiterais.
Être un auteur de talent requiert de vouloir écrire pour le plus grand nombre, pour la masse populaire, le peuple, or c’est exactement ce que j’exècre le plus. Cette masse populaire informe qui se vautre sur les terrasses avec des mojitos à tuer les mouches et avec de la bouffe industrielle infâme au goût et atroce à vomir en évitant de se regarder dans un miroir pour ne pas voir son obésité grignoter le peu d’intelligence qu’elle possède et qu’elle met en commun.

L’intellect, c’est comme les abdos ou le sphincter, ça se travaille, mais ça, la masse populaire, ça ne l’intéresse guère, car le gras, c’est la vie, paraît-il.
Un test célèbre le prouve parfaitement.

Sur une table : un livre de philo/socio (500 pages), deux mojitos, deux bières, deux paquets de chips, deux hamburgers, une portion de frites.
Dix personnes choisissent librement.
Neuf prennent l’alcool et la malbouffe.
La dixième récupère le livre : c’est toujours celle qui propose le test.

Je ferai peut-être mieux l’année prochaine… Faire pire, n’est pas envisageable, même si c’est toujours possible.
Cette lettre d’anniversaire était un intermède dans les missives dominicales, donc forcément courte et la prochaine sera publié samedi. En 2026 parce qu’en 2027, ce jour anniversaire aura lieu un dominical Day.

Post-scriptum,
Pour ce jour particulier, je m’offre une chanson que je ne partagerai avec personne.

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