La vie est une farce
Prae-scriptum,
Cette lettre doit être lue pour la première partie en écoutant cette chanson. À défaut, tu n’auras que la moitié du message.
Lorsque j’étais enfant, il y avait des hommes et des femmes, la guerre Iran-Irak au journal télévisé, les Soviétiques et les Américains, des pulls qui grattaient la peau et des sous-pulls de couleurs bizarres, des shorts et des tricots de corps, des Gitanes maïs et des Gauloises Caporal, des Simca 1000, des Peugeot 404, Kermit et le Muppet Show et on pouvait acheter des bonbons à 10 centimes à la boulangerie. C’était les années 70.
Lorsque j’étais ado, il y avait Boy George et Eurythmics, Prince et Cyndi Lauper, la Reine d’Angleterre et Ronald Reagan, les comics Strange et Rahan, Penthouse et Playboy, les Soviétiques, les Américains, et François Mitterrand, Stéphane Collaro, le Collaro Show, l’école des fans et Champs Élysée, Jacques Martin et Michel Drucker, et j’ai commencé à fumer des Marlboro. C’était les années 80.
Tout ça, c’était avant, c’était la France, c’était le monde. Le monde d’avant. Il n’était pas meilleur qu’aujourd’hui, pas pire non plus, le wokisme n’existait pas, mais il y avait les Ricains et les Soviets, Georges Marchais et Henri Krasucki et aussi des travelots ainsi que des loubards et des skinheads. On avait des clochards et des piliers de comptoir, des lecteurs du Canard enchainé et des lecteurs du Monde, des espions et le Rainbow Warrior. On mangeait à notre faim même quand on était pauvre et parfois, on buvait du Coca-Cola. On avait des copains avec des origines de n’importe quel pays et on s’en foutait. On était punis par nos parents pour nos conneries et on morflait grave. Les profs giflaient les élèves et les parents doublaient parfois la punition. On coupait les lanières en cuir du martinet à la maison qui se vendait sur les marchés et en quincaillerie. Les enfants et les ados obéissaient aux adultes et chacun d’entre nous avait son monde, son univers, un rôle, une tâche, une mission, une obligation, un devoir.
C’était parfois difficile d’être un enfant, les exercices de maths étaient difficiles, la géométrie était très difficile et on pouvait redoubler une classe. On pouvait aussi se retrouver puni au coin en classe à l’école ou en colle au collège.
Aujourd’hui, il y a des transgenres de n’importe quel genre sexuel, des non genrés, des bi-genres et des hommes enceints qui allaitent avec des écolo-néo-féministes combattant le patriarcat occidental blanc des mâles de plus de 50 ans qui ne supportent plus qu’un homme de n’importe quel âge leur adresse la parole ou porte un regard sur elles. Les ados portent des couteaux, des flingues et des kalachs. Deadpool à remplacer Rambo. X à remplacer Twitter. Les fous de Dieu étaient là avant, ils le sont toujours, Internet n’était pas là et maintenant il a remplacé l’annuaire des pages jaunes, celui des pages blanches et les vendeurs d’encyclopédie. Darty était là avant, il est toujours là, les clochards sont devenus des SDF, la caissière, une hôtesse de caisse, le cantonnier, un technicien de surface et les putes, des femmes en camionnettes. La politique était le domaine des gens responsables, maintenant, nous avons Mélenchon et ses antisémites. Les chômeurs ont trouvé des jobs sans emploi pour devenir des chercheurs d’emploi. Les spin doctors d’hier sont devenus des conseillers en communication. La réalité d’avant est devenue trop violente pour les enfants d’hier qui sont aujourd’hui des adultes adolescents, des adulescents. Les sociétés occidentales sont devenues inclusives, l’écriture également, wokistes, obèses, incultes, Épicuriennes, Hédonistes, Carpe Diemistes, alcooliques, droguées, complotistes, égalitaristes, incroyantes, absurdes, suicidaires.
La guerre nucléaire, c’était avant, la guerre numérique, c’est maintenant, la guerre civilisationnelle, c’est demain.
Et après ? Qu’importe, on sera tous trop vieux pour changer quoi que ce soit, trop réacs pour la nouvelle génération, trop inutiles pour avoir un avis qui compte et un jour on sera tellement mort que personne ne se souviendra de nous.
La vie est une farce, un jeu de dupes. La vie est une matinée d’hiver, un après-midi de printemps, une soirée d’été, une nuit d’automne dans le flot insondable de l’histoire de l’humanité qui prendra fin lors de l’implosion de l’univers qui bientôt, terminera son expansion.
Alors que tu viens de terminer la lecture de ces quelques mots, tu t’apprêtes déjà à retrouver tes confortables certitudes, mais qu’importe, car l’essentiel est ailleurs et souvent là où tu oublies quotidiennement que tu pourrais le trouver, le retrouver, le découvrir.
Qu’importe encore une fois que ton choix immédiat soit inconsciemment la conséquence de ce que tu viens de lire, sinon une décision différente de celle que tu allais prendre avant d’arriver jusqu’à ces mots. Ne restes toutefois pas dans l’indécision, car l’éternité étant principalement composée de temps perdu par l’humanité, un non choix ou une hésitation ne ferait que rajouter un peu de temps à cette éternité qui est déjà bien longue et te rendrait ainsi en partie responsable de ce qu’elle ne prendra peut-être jamais fin…
La vie est une farce et une comédie humaine.
Toi qui viens de sourire sincèrement, nerveusement encore une fois depuis que tu as commencé à parcourir cette petite escapade littéraire, ne te souviens pas de ce que je viens d’écrire, mais d’un message que tu as, par le passé, reçu d’une personne chère à ton cœur, à ton regard et à ton âme tout comme j’aime à me souvenir de ces quelques mots de ma tante Jeanne récemment disparue.
S’il est des mots que je te souhaite de ne jamais retenir, des paroles que tu ne devrais jamais omettre de prononcer envers une personne que tu estimes, que tu aimes, que tu admires, ce sont les belles choses de la vie. Qu’importe que la personne à laquelle tu adresses une attention sincère en paroles ne l’entende pas, ne l’écoute pas, la refuse, la moque, la minimise, s’en méfie. Ta seule responsabilité, ton seul devoir envers cette personne est d’être honnête et sincère lorsque tu prononceras ces mots.
Les belles choses de la vie, qu’elles sont-elles ?
Tu le sauras lorsque le moment sera venu pour toi d’aimer une personne tous les jours comme au premier jour en ayant pleinement accepter l’idée que tu pourrais la perdre du jour au lendemain qu’elle qu’en soit la raison.
Ce sont également des instants d’éternité qui sont vécu et appréhendé avec la conscience que l’on est à la bonne place quelque part dans l’univers.
Les belles choses de la vie…
Parce qu’il est toujours temps de dire les belles choses de la vie, parce qu’il n’est jamais trop tard pour laisser partir les regrets afin qu’à jamais, ils s’éloignent et parce que si les paroles s’envolent, ils ne faut jamais les retenir non plus afin qu’elles puissent atteindre la personne qui saura les entendre où qu’elle se trouve tout comme les notes de piano qui résonnent encore et toujours quelque part même s’il n’est plus personne pour les entendre aujourd’hui mais peut-être demain et s’il est des instants de ta vie qui n’égalent la grâce de tous les matins du monde l’espace d’un fugace instant propre à celui d’un déjeuner de soleil au bord du monde en compagnie d’une personne qui serait jolie à ton regard et à ton âme, souviens-toi que les belles choses de la vie sont toujours là, juste à côté de toi, accessibles à chaque instants.
Ne te souviens pas des paroles que tu as oublié de prononcer, de tes actes manqués mais des mots que tu ne retiendras plus avant qu’il ne soit trop tard parce que, ce que tu n’oses pas aujourd’hui, tu le regretteras demain et que s’il est agréable de se souvenir en relisant des lettres, le souvenir de la voix qui exprime un mot, un rire ne disparaît jamais complètement… Lorsque tu seras dans le train, le métro, ailleurs, demain matin, demain soir ou n’importe où, essaie d’écouter ce morceau musical en prenant le temps d’observer l’univers qui t’entoure et souviens-toi…
Être à sa place quelque part dans l’univers…
C’est vivre tous les matins du monde lors d’un déjeuner de soleil en étant assis au bord du monde avec les jambes au-dessus d’un abysse insondable tout en contemplant l’éternité qui s’étire dans toutes les directions.
C’est se consumer dans une folie que l’on accepte et que l’on assume sans crainte des petits méchants de la quotidienneté, car le regard des autres existera toujours et le prendre en compte, c’est confier son bonheur à des inconnus.
C’est accepter sa nature intrinsèque pour n’être que soi sans vouloir ressembler aux autres qui veulent également ressembler aux autres dans une boucle sans fin au sein de laquelle chacun ne voit que l’arrière-train de son poursuivant.
C’est de n’attendre de l’autre qu’il soit juste lui, juste nature sans vouloir le convertir à ses valeurs, à son mode de vie en lui accordant la liberté d’être différent.
C’est être honnête intellectuellement en ne se fourvoyant pas dans une relation qu’elle qu’en soit la nature si elle est contraire à sa philosophie de vie.
C’est de ne pas se comporter comme un pharisien ou un petit méchant de la quotidienneté.
C’est compliqué tous les jours et parfois plus que d’autres, mais il est des belles choses de la vie qui sont toujours présente au quotidien… La liste complète des définitions se trouve quelque part… Dans toutes les directions…
J’aurai pu t’écrire une lettre inclusive dans un style tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil, mais l’île aux enfants et Casimir, ce n’est pas la réalité, seulement une vieille émission destinée aux enfants des années 70.
Je suis parfois con (souvent diront certains), sensuel également (parfois), mais jamais les deux en même temps.
On ne partage peut-être pas les mêmes convictions, mais c’est le propre de la nature humaine que d’avoir une philosophie propre à chacun de nous et un modèle de vie qui nous convient.
Ben voui ma pauve Lucette, si c’est pas désolant de lire un truc pareil…
Post-scriptum,
Qui suis-je ?
Là maintenant tout de suite, celui qui te convient,
On ne se rencontrera probablement jamais, sinon peut-être un jour ou pas après avoir changé d’avis plusieurs fois en se demandant plus tard, s’il n’aurait pas été préférable d’échanger un regard et un mot ou une très longue conversation qui aurait pu durer toute la vie, une partie de celle-ci et se créer des souvenirs communs que nous aurions follement aimé.
Pour ma part, je ne vis pas dans le regret de ne pas avoir osé, car je me jette toujours à l’eau sans même savoir si je vais savoir nager jusqu’à l’autre et sans remords, car j’assume mes erreurs, mes conneries et mes choix.
Et lorsque l’autre est dans l’hésitation d’un souhait, l’incertitude d’une rencontre, je veille à disparaitre d’un simple battement d’ailes, identique à un Butterfly Chaos…
Je vis dans un univers d’une rare complexité, mais mes choix sont toujours d’une extrême simplicité et toujours immédiat. Concernant les conséquences de ces choix, tout comme le papillon, je me trouve toujours ailleurs pour en observer les effets.
Cette lettre publique est destinée à chacun individuellement afin de pouvoir opter pour le souhait de la prendre comme un message qui serait adressé personnellement de manière indirecte, mais suffisamment précise pour qu’elle puisse s’adresser à une personne en particulier dont quelques-uns s’interrogeront sur la personne qui en est l’unique destinatrice si tel est le cas et en particulier en ce qu’elle a été rédigée en pleine nuit alors que cette hypothétique destinatrice était probablement en train de dormir sans se douter qu’elle se réveillerait avec ce message publique sauf à ce qu’elle le découvre par hasard quelques jours, semaines, mois ou années plus tard.
Bien à toi,