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Billet de blog 19 septembre 2025

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La réflexivité du retour à soi

Réflexion intime et lucide mêlant art, bibliophilie et politique. L’auteur confesse errances, envies et habitudes — enveloppes coquelicots, antiquités, 617 livres — tout en observant la dérive du pays et en fixant des dates funestes. Entre utopie, misanthropie et fidélité à l’écrit, il interroge le sens d’une existence conçue comme œuvre ou comme chemin tracé.

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Dimanche 31 août 2025

La semaine dernière s’est ouverte sur cette phrase.
Cette lettre devrait théoriquement clôturer quelques Dominical Days de sujets relatifs à la situation du pays de France qui fonce à tombeau ouvert en direction des falaises de Douvres.

Et s’est terminée sur celle-ci.
Cette lettre dominicale devrait théoriquement clôturer les sujets anxiogènes qui agitent la population française et les suivantes devraient tout aussi théoriquement retrouver le chemin de l’insouciance intellectuelle, et si la frustration peut naître ici à la lecture de certains paragraphes en raison de développement trop court, il convient de ne pas oublier qu’une lettre est, par sa définition, toujours trop courte.

J’ai tenté, lors du premier jaillissement de cette lettre, de trouver le chemin de la théorie, ce pays merveilleux au sein duquel, tout se passe toujours bien, mais je n’ai réussi qu’à me perdre et me suis rapidement retrouvé à l’entrée d’un labyrinthe dans lequel j’ai pénétré avec toute mon insouciance stylistique. Les premiers mots étaient dédiés à l’art, aux antiquités et à la bibliophilie, mais j’ai été rapidement rattrapé par la réalité dans des impasses avec le PMU, des mojitos, de la binouze, des whisky-coca, des pubs anglais, des bistrots français, des restaurant américains McDonald, KFC et Burger King, des kebabs turcs et consorts. En faisant demi-tour pour sortir de ce labyrinthe afin d’emprunter une autre voie, je me suis retrouvé nez à nez avec des bas de plafond et des bas du front, des gens aux cuisses qui frottent en marchant jusqu’aux chevilles, des hommes, des femmes, des transgenres, des bi-genres et des non genrés, des fous de Dieu, des alcooliques, des incultes, des Casanova et leurs répliques au féminin, avec l’écologie, l’inculture et l’ignorance vénérées sur un piédestal en bois d’arbre naturel bio ou en plastique recyclé et pour terminer avec le pays de France qui possède l’art des contradictions en ce que son emblème national est un coq qui chante haut et fort en haut d’un tas de fumier pour annoncer que le soleil est en train de se lever pour finir pendu par les pattes et la gorge tranchée par un agriculteur patriarche masculiniste qui va s’en délecter pour son repas du soir et une Europe dont l’emblème est un drapeau bleu comportant 12 étoiles jaunes représentant des symboles Catholiques alors que sa pseudo-constitution ne promeut « théoriquement » aucune religion, sauf en cas de lobbying d’associations religieuses obscurantistes.
En résumé, je me suis mis à écrire uniquement ce qui me déplaisait chez le genre humain avant de m’apercevoir que je me trouvais encore dans la pataugeoire de l’humanité. J’ai donc recommencé en ne conservant que quelques passages et en tentant de m’orienter vers l’art, la bibliophilie et l’écrivaillerie.

Être collectionneur d’art et d’antiquités, c’est agréable au quotidien, mais financièrement onéreux, bibliophile de littérature française, étrangère et d’ouvrages philosophiques et autres, cela ne coûte pas un centime, mais c’est chronophagiquement ruineux, écrivaillon sans talent de lettres dominicales est cérébralement motivant, mais source d’insomnies fréquentes. Mon appartement étant désormais semblablement similaire à un musée ou une galerie d’art et à une petite bibliothèque municipale privée, il me reste du temps à consacrer à la lecture et à l’écriture, mais il me faut également passer du temps quotidiennement à gagner de l’argent pour payer le loyer de mon appartement et mes factures mensuelles ainsi que mes impôts qui seront jetés par les fenêtres du Ministère des Finances et tout cela, c’est du temps en moins pour m’informer, lire, me cultiver et écrire. Pour mon plus grand malheur, je suis malchanceux aux tirages occasionnels du loto de la Française des Jeux et pour mon second plus grand malheur, je ne joue pas aux courses de chevaux dans les PMU et encore moins dans les casinos. Si j’étais un malin, je me montrerais adepte des mojitos, de la binouze, des whisky-coca, des pubs anglais, des bistrots français, des restaurant américains McDonald, KFC et Burger King, des kebabs turcs et consorts, mais je ne sais pas comment aimer cette « joie de vivre » collective ignominieusement répandue chez les alcooliques et les obèses.
Posséder des œuvres d’art et des antiquités par plusieurs dizaines d’unités, et des livres par centaines ou par milliers d’exemplaires n’est pas réservé à une caste de privilégiés culturellement avantagés au pouvoir d’achat débridé, mais à n’importe quel citoyen avisé et je ne suis malheureusement que cela. Si nous étions quelques millions de personnes à vivre d’art, de littérature et de cérébralité dans le même pays, je pourrais m’estimer chanceux, mais il me faut admettre que l’art de vivre à la Française a plus souvent le goût de l’odeur du camembert que l’odeur de la culture des vieux livres.
Un appartement gorgé d’œuvres d’art ikéatesque et une bibliothèque personnelle de quelques dizaines de livres lus, c’est un plongeon dans une baignoire sabot. Tu te trempes les fesses et tu en ressors avec une insatisfaction persistante.
Un appartement gorgé d’œuvres d’art au sens noble du terme et une bibliothèque contenant plus de livres que tu ne peux en lire pour le reste de ta vie, c’est se permettre un bonheur inégalable, car c’est autant d’univers différents qu’il est loisible de contempler sans jamais se lasser.
À ce jour, mon appartement est tellement rempli d’œuvres d’art et d’antiquités que ma tante Jeanne n’en serait pas peu fière et si ma petite bibliothèque ne se compose que de 617 ouvrages à lire, j’ai dépassé le minimum requis des 300 livres à lire que chacun devrait posséder chez soi. Auparavant, je lisais et faisais uniquement l’acquisition d’un nouvel ouvrage pour remplacer le précédent en cours de clôture. C’était avant… J’avais encore cette part invisible de raisonnabilité que je traînais comme un boulet attaché à la cheville, mais je me suis soigné.

Cette Tante Jeanne, ce personnage haut en couleur, j’avais prévu de retranscrire ses lettres ici-même dans ces Dominical Days, tout comme je prévoyais également de poursuivre la dissémination des enveloppes coquelicots dans les trains. Qu’ai-je réalisé de tout cela ? Des oublis, de l’inconstance, de la paresse, de la procrastination et une utopie qui a manqué de prendre fin et ainsi de s’annihiler, s’invalidant par la même occasion.
S’il m’arrive régulièrement de m’en souvenir les jours pairs, j’oublie tout aussi souvent les jours impairs et il m’apparaît qu’il devient indispensable de renouer avec la scripture nocturne et l’intensité scripturale sans pour autant sacrifier la lecture sur l’autel de l’insoutenable légèreté des lettres.

26 janvier 2025
Question primordiale
Dans l’éventualité hypothétiquement improbablement et incertaine, mais néanmoins digne d’être envisagée sous l’angle des projections spéculatives les plus audacieuses et tout aussi chimériques, qu’irréalistes actuellement où cette fougueuse et folle quête d’une Minerve, figure allégorique incarnant, à la fois, l’aspiration à une sagesse ultime, une communion des intelligences, et donc la réalisation d’une double utopie combinant un idéal intellectuel, théoriquement inatteignable et un rêve poétique universel viendrait, contre toute attente, à se matérialiser dans une fulgurance inattendue qui bouleverserait nos paradigmes existants, que deviendraient alors la place, l’usage, la pertinence et le devenir des Lettres à une Inconnue dont la pratique contemporaine et intemporelle de la dissémination aléatoire des enveloppes coquelicots dans le microcosme ferroviaire sont autant de graines poétiques semées dans l’indifférence générale, et enfin leurs corollaires numériques du Dominical Day, ces fenêtres virtuelles ouvertes sur un espace-temps où l’exploration critique, l’effusion créative, et la dissémination des idées prennent forme ?

Cœur de la réponse
C’est donc d’évidence que ces enveloppes coquelicots se multiplieront tant dans une quête philosophique sans limitation d’intérêts afin que cette poursuivance inspire des relais qui se saisiront de ces occasions pour se transcender mutuellement, tant l’interruption de cette pratique devenant progressivement coutumière signerait un effondrement même de cette troisième voie en ce qu’elle signifierait un échec mortel remettant en question la conception même de l’utopie susnommée, de son impossible irréalisation et jusqu’aux fondations existentielles des enfants sauvages à travers l’histoire de l’humanité symbolisant de surcroît la désintégration de l’élément primaire et de sa particule élémentaire provoquant par ailleurs dans une partie lointaine de l’univers l’oblitération d’une entité cosmologique à la base de ces particules et de ces éléments dont chaque lettre en contient quelques traces.

Je me mets donc en devoir de réimprimer la totalité des lettres précédentes et de lancer l’impression de toutes celles qui sont restées numériques pour les diffuser là où il convient.
Concernant les lettres de ma tante Jeanne, c’est en ce 07 septembre 2025 que la première sera retranscrite. Elles sont anciennes, très anciennes, mais toujours d’une inégalable puissance malgré les années, malgré les décennies.

Si j’ai été tenté de développer les prochaines échéances sociales, politiques et financières du mois de septembre concernant le pays de France, il me semble plus judicieux d’opter pour le rôle de spectateur et de ne pas oublier le popcorn ou les pizzas pour les trois séances à venir et un voile de honte pour la quatrième.

8 septembre 2025 : effondrement du gouvernement du pays de France.
10 septembre 2025 : convergence sociale et institutionnelle de l’effondrement du pays de France.
12 septembre 2025 : premier round des agences de rating (agences de notation) actant l’effondrement économique, social et politique du pays de France.
Reconnaissance de l’état terroriste de Palestine par le président de la République Française légitimant ainsi l’effrayante croissance cancéreuse de l’antisémitisme en France.
Il convient d’espérer que le président du pays de France aura la décence de respecter ראש השנה le nouvel an Juif, Roch Hachana qui commence au coucher du soleil le lundi 22 septembre 2025, et se termine à la tombée de la nuit le mercredi 24 septembre 2025.

Avec cette lettre, je conviens qu’il reste encore quelques traces de politique, mais, c’est uniquement parce que je suis un observateur attentif en train de contempler le pays de France se diriger vers le bord des falaises de Douvres à grande vitesse afin de prendre son envol en direction verticale pour venir ricocher sur les galets tout doux. C’était évitable, mais un dernier regard en direction d’un pays que j’ai un jour aimé, est chose humaine.
Après ces quelques dates du 08 au 12 septembre 2025 et la reconnaissance de l’état terroriste de Palestine par le Président de la République Française, le pays pourra imploser, s’effondrer sur lui-même que cela ne pourra plus que m’être, soit indifférent, soit me ravir.
Lorsqu’un individu est atteint d’un cancer généralisé, soit, il accepte sa maladie et vit indifféremment conscient de l’issue, soit se réjouit de partir rapidement en attendant une prochaine renaissance.

La prochaine lettre va devoir relever le défi d’établir un bilan de l’année écoulée depuis la première lettre et de leurs évolutions jusqu’à aujourd’hui. Un riche programme qui, à n’en pas douter, me privera de nombreuses heures de sommeil et de lecture.
Cette lettre n’est pas ce qu’elle devait être originellement, mais c’est le principe même de la création que d’évoluer en chemin, car cela signifierait dans le cas contraire qu’elle n’était qu’un programme défini à l’avance comportant dans sa conception originelle, son annihilation en ce qu’elle n’était pas destinée à en être originale et donc une création, mais purement définie dans une finalité artificielle et donc intrinsèquement sans autre valeur que celle qu’elle ne peut posséder.
Nous nous quittons maintenant en ce Dominical Day sur une question réflexive que je t’invite à mettre en perspective sur ton existence et le chemin que tu as parcouru à ce jour.

As-tu conçu et parcouru ton existence comme une œuvre d’art dont tes choix ont été définis par une création originale ou as-tu suivi un parcours défini à l’avance et dont jamais tu ne t’es écarté afin de parvenir à réaliser un rêve que tu avais défini comme un objectif atteignable ?
Réfléchis quelques minutes, sincèrement, et garde en tête que ta réponse sera irrémédiablement faussée par un désir d’une création d’originalité, sinon par le souhait de croire que tu maîtrises le cours de ton existence en réalisant un objectif atteignable.
Dans les deux cas, tu n’auras que des certitudes et tu seras encore et toujours dans l’erreur, car s’interroger sur des choix précédents conduit invariablement à brouiller son futur immédiat.
Soit dans une foi inébranlable de l’existence que tu cérébralise à l’extrême pour en saisir les plus infimes variations, sinon un passager avec des choix qui ne seront toujours que la conséquence de tes fausses certitudes.
Si ton existence déjà vécue t’insatisfait quelque peu, que de temps déjà perdu et que de temps à perdre pour ton avenir en ce que cette insatisfaction est intrinsèque aux passagers de l’existence qui, toujours, tentent de convaincre leurs voisins qu’ils vivent une heureuse existence afin de s’en persuader eux-mêmes.

Une lettre ne devant plus se refermer sans le passage de mes livres lus au cours de la semaine.

Vivre de mes rêves
Lettres d’une vie

Anton TCHEKHOV
Édition ROBERT LAFFONT
Cet ouvrage a été achevé d’imprimer en septembre 2016
Page 909
684. À Konstantin Sergueevitch Alexeev (Stanislavski)
Le 1er octobre 1902, Yalta
Que se passe t-il cher Konstantin Sergueevitch ?!
Juste ciel ! Je me serais éloigné de vous, je n’aimerais plus le Théâtre d’art ? Je n’ai même jamais rien rêvé de tel, jamais je ne l’ai pensé, même pour plaisanter ! J’ignore, ce qui en somme, a fait germer en cous cette idée d’un prétendu changement qui se serait produit en moi. Ma lettre à Timofeevitch ? Mais cette lettre n’avait pourtant trait qu’à l’argent qu’on me doit, chose que je ne pouvais taire puisque, effectivement, un petit malentendu s’était produit dans mes finances. J’avais en effet promis, devant actionnaire, de payer ma contribution (cinq mille roubles) à la fin de cette année : mais comme on le voit maintenant, je n’aurai pas à les verser, car moi je n’aurai pas cet argent : je comptais recouvrer cette envers moi, ce ne fut pas le cas. Être actionnaire pour ainsi dire à crédit me mettrait mal à l’aise. Voilà tout.

Une lettre ne devant plus se refermer sans une citation personnelle qui vaut parfois mille mots.

Je suis de ceux qui ne cherchent pas de solutions pour rendre le monde meilleur car celui qui est dans cette quête est un adulte qui passera sa vie à la chercher et lorsque le temps de la réflexion dépasse celui de l’action, c’est que la première est défectueuse et que la seconde n’est pas davantage plus pertinente.

La réflexivité du retour à soi

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