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Billet de blog 23 août 2025

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Lettre d’amour à une inconnue qui ne l’est que maintenant, qu’aujourd’hui et...

Entre notes éparses, souvenirs réels ou ancestraux, réflexions sur l’art, la différence et la liberté, cette lettre intime se déploie comme une onde cérébrale. Entre musique, écriture et rencontres imprévues, l’auteur confie sa quête d’une Minerve unique, celle dont la présence éclaire le hasard des instants et unit les âmes.

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Lettre d’amour à une inconnue qui ne l’est que maintenant, qu’aujourd’hui et jamais plus ne le sera au premier regard.

Dimanche 22 septembre 2024

Une nouvelle lettre et une question qui me taraude depuis quelques semaines. Ces lettres devraient-elles contenir un sujet particulier que je souhaite aborder avec toi ou plus simplement être une onde cérébrale qui se propagerait emportant avec elle le hasard de mes pensées ?
Il est des sujets à aborder qui me semblent avoir une importance non négligeable et qui te sont spécifiquement destinés. C’est à cet endroit qu’ils sont placés à ton intention. Symboliquement, c’est une petite boite en fer contenant des lettres personnelles qui te sont adressées.

Il m’arrive parfois de prendre des notes pour aborder, traiter, développer une histoire, un article ou une lettre afin de ne pas oublier… Et puis j’oublie malgré tout.
« Il m’arrive parfois de prendre des notes » : plusieurs fois par jour, pratiquement tous les jours.
Quelle que soit mon occupation, il est des rus cérébrales qui ne cessent d’être alimentées irriguant ainsi de nouvelles voies donnant ainsi naissance, à des idées qui surgissent au-devant de toutes les autres.
Lundi soir, alors que je lisais en musique un roman, j’ai pris quelques notes dans mon bloc-notes numérique afin de les développer plus tard. Ces quelques notes, les voici. En lettres et en musique… Ainsi qu’un résumé d’une rencontre inattendue qui s’est produite en fin de journée, lundi, sur la place des Arts de Villefranche sur Saône.

Commençons par la première.

Lettre d’amour à une inconnue qui ne l’est que maintenant, qu’aujourd’hui et jamais plus ne le sera au premier regard.
Un exercice littéraire délicat que l’on ne destine qu’à une seule personne, une unique personne. En ce qui me concerne, idéalement une Minerve. Je n’ai d’ailleurs été amoureux que de Minerve dans mon existence… Elle était incarnée en les quelques personnes pour lesquelles, je me serais damné corps et âme.
Un court essai de cet exercice pour Minerve. Celle qui incarnera Minerve. Pour toi.
Pour le reste du monde, ce ne sera que des mots, sans effet, sans lueur, sans lumière, sans musique, sans chaleur, san fougue, sans passions, sans désir, uniquement des bribes étalées ici-bas à destination d’une inconnue dont moi-même en cet instant ne saurait la décrire, l’imaginer autrement que dans mon univers des possibles et dans mes souvenirs ancestraux.
Avant de commencer, il convient de trouver un titre à cette lettre.
Minerve ? non trop évident… Que ne suis-je trop sot pour ne pas l’avoir vu de suite… Il se trouve dans la première note… Plus haut…
Lettre d’amour à une inconnue qui ne l’est que maintenant, qu’aujourd’hui et jamais plus ne le sera au premier regard.
Une telle missive est d’importance et il convient de ne se hâter au risque de trébucher maladroitement devant n’importe quelle inconnue, de se relever et de croiser un regard troublant.
La précipitation est une affaire humaine, alors que le temps n’existe pas ailleurs que dans l’esprit de cette si fragile humanité. Mais de cette vulnérabilité de l’existence est née le désir de ne rester à quai dans l’attente d’une rencontre fortuite avec cette unique fraction de l’humanité qu’est l’autre dans son individualité.
J’ai vécu la vie d’un homme pressé par la vie, dans l’urgence de vivre la liberté, dans la précipitation d’un indéterminisme farouche semblable à un enfant sauvage renaissant depuis l’aube de l’humanité en tant qu’atavisme lors de chaque existence à parcourir fougueusement.
De mon ancestrale mémoire, je me suis souvenu de William Dougherty ayant vécu à Portsmouth en Nouvelle Angleterre au 17e siècle. De cette vie que nous menions dans cette petite maison en direction de la colline à l’écart du port. Tu arborais une robe flamboyante, d’un rouge sombre, naviguant dans un champ de coquelicots, les cheveux au vent, insouciante et légère comme le vent, la peau légèrement brunie par le soleil et les embruns marins. Je t’observais en silence en gravissant lentement cette colline, m’efforçant de dissimuler ma silhouette.
Au loin, je percevais les chansons et les cris des marins, le fracas de la vie maritime qui se déroulait plus bas. Le déchargement du navire ne nécessitait pas la présence de son Capitaine trop pressé de gravir la colline s’efforçant de dissimuler sa silhouette tandis qu’il observait celle, longiligne d’une Minerve vêtue d’une longue robe flamboyante au milieu d’un champs de coquelicots, les cheveux au vent.
Me revient également en mémoire cette bribe d’un souvenir lointain tandis que la pénombre s’installait progressivement sur cette partie du monde, nous étions alors assis sur les marches du porche de notre demeure. Nous observions en silence, les feux des torches disséminées dans le port, les éclats lumineux des pistolets de mes compagnons dirigés vers le ciel couleur d’encre de seiche, les lucioles qui zébraient l’horizon, cette improbable lueur nocturne qui se découvre parfois à la providence d’une pleine lune.
Je me souviens de ce voyage maritime effectué de concert, malgré la réticence d’un équipage superstitieux, de l’araignée du destin approuvant sans réserve la présence de ton aïeule Virginia Allen à bord du navire, de ces folles courses portées par le vent, brisant les flots, de ces nuits sans étoiles, sans lune et que nulles vagues ne troublait alors l’océan de la vie.
William Dougherty, Virginia Allen avaient également le souvenir de leurs ancêtres ayant foulés le sol de l’humanité quelques siècles auparavant. De cet atavisme, j’ai puisé quelques souvenirs, pour toi, afin que tu puisses te souvenir également afin que nous puissions nous reconnaitre sans peine si ce n’est aujourd’hui, peut-être demain, mais non pas lorsque je trébucherais après m’être précipité et relevé en croisant un regard troublant qui ne serait pas le tien.
Je voyage actuellement sur l’océan de la vie, l’équipage n’est plus, l’araignée du destin toujours présente, j’observe l’horizon, tel cet enfant sauvage qui veille à sa liberté.
Quelque part une descendante de Virginia Allen est à l’œuvre. Quelque part les coquelicots dansent avec le vent.

Concernant cette missive, nous pouvons convenir qu’elle s’articule différemment de ce qui est classiquement attendu quant à son contenu, mais une adresse particulière destinée à une personne qui l’est tout autant ne devrait-elle pas justement s’écarter des sentiers habituellement fréquentés par les normes scripturales ?
La pratique du classicisme absolue en toute matière mérite toujours d’être questionnée et dès lors que les premiers mots ici, eurent été apposé en fondation, il m’était évident que je me devais l’obligation de partager avec toi, un souvenir commun provenant de ce que nous avons vécu lors d’une précédente existence.

La seconde note ne comporte que des mots épars ayant toutefois une importance primordiale dans mon existence.

Art, écriture, autisme, différence, cérébralité, liberté, musique, pratique d’un art.
L’Art est présent dans mon appartement sous différente forme, en multitude, en profusion, en excès à tel point qu’il est devenu un musée, une galerie d’art, un cabinet de curiosité, un antre où toute existence humaine devient presque étrangère.
L’écriture m’accompagne depuis l’enfance. Des décennies de mots jetés çà et là, sélectionnés avec soin et déposés avec attention depuis plusieurs vies. Des lettres, des histoires, des romans en cours détruits sans remords, ni regrets, car ainsi va la vie.
L’autisme qui me compose intrinsèquement et me permet d’observer l’humanité en portant sur elle, un regard sans concession. Une « différence invisible » dont je suis aujourd’hui heureux de la posséder afin de me permettre d’être dans une évolution cérébrale perpétuelle.
La différence qui compose une façon de penser et de vivre parfois en opposition frontale avec celle de la norme du plus grand nombre. Tandis qu’il en est qui aimeront se retrouver avec des individus qui leur ressemblent et qui pensent comme eux, je n’aime que la différence même si elle m’agace parfois, car elle enrichit toujours.
La cérébralité afin de poursuivre mon évolution, mon apprentissage, en raison que nulle ne connait les limites de cet organe qui me permet de penser en image, de voyager au-delà des confins du monde et parce que je n’aime rien tant que les gros cerveaux, les personnes qui en sont dotés et parfois en capacité de me renvoyer jouer dans un bac à sable avec les ignorants.
La liberté sous toutes ses formes et en particulier celle qui dérangent les esprits étroits, les gens raisonnables, les petits méchants de la quotidienneté et leurs coreligionnaires qui ont le projet de vivre une normalité quotidienne, parce qu’être raisonnable, c’est quand même bien rassurant même si c’est très chiant à vivre.
La musique qui résonne dans mon appartement, dans mon casque audio, dans mon cerveau chaque jour, des heures durant parce que la musique, c’est incomparablement le seul et unique message universel.
La pratique d’un art dont j’ai toujours aimé fougueusement ceux que j’ai pratiqué en la photographie urbaine, la peinture abstraite, la sculpture et l’écriture qui est la plus ancienne, le plus durable et que parfois, je ne considère plus comme telle en raison qu’elle m’est aussi naturelle que l’air que je respire.

Les développerais-je plus tard dans de prochaines lettres ? c’est plus que probable, c’est même une certitude. Seule la forme est à ce jour une interrogation…

La troisième note.

Une chanson que j’aime tout particulièrement.
Chanson de Maxence.

Je l’ai découverte avec la comédie musicale « Les demoiselles de Rochefort » et elle est repassée sur une radio web, reprise par une chanteuse.
Il y en a d’autres plus magnifique encore et que je partagerai avec toi, mais je l’ai noté dans l’instant, car elle possède une saveur et une tonalité particulière. Accorde-toi le temps de stopper dans l’instant ce qui t’occupe et écoutes.

Chanson de Maxence

Pour terminer, le résumé d’une rencontre.

Une rencontre inattendue.
Alors que je déposai en fin de journée, moults ouvrages dans la boîte à livres de la place des Arts, après avoir inspecté son contenu et avoir remis de l’ordre, je refermai la porte et me retournais pour tomber nez à nez avec une inconnue qui patientait afin, elle aussi, d’en explorer le contenu.
Elle devait patienter depuis plusieurs minutes, pris grand soin de m’observer durant la remise en ordre des ouvrages et du rajout conséquent qui était le mien.
Après avoir échangé un sourire et un premier mot, nous avons pris le temps de converser sur la littérature classique, les bienfaits de cette dernière et ses avantages dans la vie quotidienne.
Elle était jolie, quoi que les cheveux trop court à mon goût, mais assumant parfaitement ses cheveux gris naissant, ce qui me plut immédiatement.
Sa voix était féminine, sans excès de timbre aigüe, son allure plutôt tonique et vestimentaire classique, d’un bleu foncé me semble-t-il avec un jean bien porté.
Souriante et avenante, nous avons bavardé comme s’il s’agissait de se jauger mutuellement, puis tandis qu’elle repartait avec deux nouveaux ouvrages, je filais m’installer sur mon banc de lecture à quelques pas.
Tout en lisant mon ouvrage, mes pensées s’évadaient malgré moi pour la rattraper, la rejoindre afin de poursuivre notre échange autour d’un chocolat chaud à la brasserie du Théâtre un autre jour, dans mon salon devant une tasse de café, mais, parce qu’il y a un mais à cette histoire, j’ai effacé cette idée du tableau noir, convenu que nous revoir au hasard, ici ou ailleurs ne provoquerait pas en moi, le désir de la connaître davantage. Elle était jolie, peut-être cérébrale, mais elle n’était pas toi.
En résumé, tandis que nous discutions, j’essayai de lui trouver ce qui pourrait déclencher un désir de la revoir, mais rien ne vint. C’était une rencontre inattendue, mais que je vais rapidement oublier.
Il manquait lors de cette rencontre inattendue, cette absolue certitude que je me trouvais en face d’une Minerve. En face de toi…

Lettre d’amour à une inconnue qui ne l’est que maintenant, qu’aujourd’hui et jamais plus ne le sera au premier regard.

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