Dimanche 20 octobre 2024
La semaine dernière, dimanche soir, j’ai commencé un nouveau livre que j’ai choisi dans ma petite bibliothèque uniquement composée de livres à lire. J’ai opté pour « Les choses de la vie » de Paul Guimard.
Un livre très court que j’ai terminé lundi matin au réveil avant de me lever. Cela raconte l’histoire tragique d’un homme qui roule à vive allure sur une route de campagne et qui se retrouve victime d’un accident. La vitesse, un marchand de cochon, la malchance,…
C’est l’accident. Le conducteur est conscient, il réfléchit, il imagine, il suppose, il se projette, une lettre est dans sa poche. Il ne l’avait pas postée, il voudrait aujourd’hui qu’elle soit jetée, détruite, que sa destinatrice ne la lise pas. Elle avait été écrite lors d’un moment de sombre humeur trois mois plus tôt. Elle est dans sa poche. Ses souvenirs refont surface… Il ne survivra pas. C’est le destin, c’est la vie, c’est comme ça… Que dira-t-on de cet homme ? Que pensera-t-on de lui ?
C’est un livre, c’est une histoire, une fiction. La MG 1 n’est pas écrabouillée, Pierre le conducteur n’est pas mort, Hélène ne lira pas cette lettre. Non, rien n’est arrivé ce jour.
Et pourtant…
Cette histoire existe, je l’ai lue, c’est une fiction, mais elle existe et c’est bien là le drame.
Cet exemplaire n’a jamais été commercialisé. Tout en bas à droite de la couverture « Offert par ELF ». Au dos de l’ouvrage en haut à droite « Ce livre n’est pas destiné à la vente. Votre station-service ELF est heureuse de vous l’offrir. »
Les choses de la vie
Paul GUIMARD
Date de publication 1967
Dépôt légal 2e trimestre 1971
Je suis né au cours du 3e trimestre 1971. J’ai commencé cet ouvrage juste avant de m’endormir le 13 octobre 2024 et je l’ai terminé le 14 octobre au réveil, soit 10 jours après mon anniversaire.
Qu’est-ce que cela signifie ? Rien du tout. C’est un livre, une fiction, je l’ai lu et voilà tout.
Cet ouvrage, je l’ai commencé en me disant que j’allais le croquer rapidement et le déposer en boite à livres tout aussi rapidement.
Lorsque je l’ai terminé, je me suis retrouvé décontenancé, troublé, abattu, …
Je ne le déposerai pas dans une boite à livre, je vais le conserver dans le tiroir de droite de mon bureau. Dans le tiroir du haut.
Les choses de la vie…
Ce titre résonne avec ce que j’ai scripturalisé voilà très longtemps, que j’ai détruit, que j’ai recréé.
Les belles choses de la vie…
Parce que les choses de la vie nous emportent, nous empêchent de dire les mots, il ne faudrait jamais s’empêcher de dire les belles choses de la vie…
Que dira-t-on de moi lorsque je serais mort ? Idéalement, j’aimerais que l’on ne dise rien, que l’on ne se souvienne pas de moi. Uniquement d’une lettre qu’il me faut conserver dans une enveloppe, qu’il me faut conserver sur moi. En permanence lorsque je sors de la maison…
Une lettre contenant l’essence des belles choses de la vie… Et ce mot de ma tante Jeanne.
Elle sera adressée à Minerve, idéalement à toi, sinon à la première personne qui en prendra connaissance afin qu’elle soit remise à une personne que j’ai follement aimée, que je n’ai pas su aimer comme j’aurais dû… Elle se prénomme Apolline.
Les belles choses de la vie…
Parce qu’il est toujours temps de dire les belles choses de la vie, parce qu’il n’est jamais trop tard pour laisser partir les regrets afin qu’à jamais, ils s’éloignent et parce que si les paroles s’envolent, ils ne faut jamais les retenir non plus afin qu’elles puissent atteindre la personne qui saura les entendre où qu’elle se trouve tout comme les notes de piano qui résonnent encore et toujours quelque part même s’il n’est plus personne pour les entendre aujourd’hui mais peut-être demain et s’il est des instants de ta vie qui n’égalent la grâce de tous les matins du monde l’espace d’un fugace instant propre à celui d’un déjeuner de soleil au bord du monde en compagnie d’une personne qui serait jolie à ton regard et à ton âme, souviens-toi que les belles choses de la vie sont toujours là, juste à côté de toi, accessibles à chaque instants.
Ne te souviens pas des paroles que tu as oublié de prononcer, de tes actes manqués mais des mots que tu ne retiendras plus avant qu’il ne soit trop tard parce que, ce que tu n’oses pas aujourd’hui, tu le regretteras demain et que s’il est agréable de se souvenir en relisant des lettres, le souvenir de la voix qui exprime un mot, un rire ne disparaît jamais complètement…
Lorsque tu seras dans le train, le métro, ailleurs, demain matin, demain soir ou n’importe où, essaie d’écouter ce morceau musical que tu aimes tant en prenant le temps d’observer l’univers qui t’entoure et souviens-toi…
Être à sa place quelque part dans l’univers…
C’est vivre tous les matins du monde lors d’un déjeuner de soleil en étant assis au bord du monde avec les jambes au-dessus d’un abysse insondable tout en contemplant l’éternité qui s’étire dans toutes les directions.
C’est se consumer dans une folie que l’on accepte et que l’on assume sans crainte des petits méchants de la quotidienneté, car le regard des autres existera toujours et le prendre en compte, c’est confier son bonheur à des inconnus.
C’est accepter sa nature intrinsèque pour n’être que soi sans vouloir ressembler aux autres qui veulent également ressembler aux autres dans une boucle sans fin au sein de laquelle chacun ne voit que l’arrière-train de son poursuivant.
C’est de n’attendre de l’autre qu’il soit juste lui, juste nature sans vouloir le convertir à ses valeurs, à son mode de vie en lui accordant la liberté d’être différent.
C’est être honnête intellectuellement en ne se fourvoyant pas dans une relation qu’elle qu’en soit la nature si elle est contraire à sa philosophie de vie.
C’est de ne pas se comporter comme un pharisien ou un petit méchant de la quotidienneté.
C’est compliqué tous les jours et parfois plus que d’autres, mais il est des belles choses de la vie qui sont toujours présente au quotidien…
La liste complète des définitions se trouve quelque part… Dans toutes les directions…
De ma tante Jeanne
S’il est des mots que je te souhaite de ne jamais retenir, des paroles que tu ne devrais jamais omettre de prononcer envers une personne que tu estimes, que tu aimes, que tu admires, ce sont les belles choses de la vie.
Qu’importe que la personne à laquelle tu adresses une attention sincère en paroles ne l’entend pas, ne l’écoute pas, la refuse, la moque, la minimise, s’en méfie. Ta seule responsabilité, ton seul devoir envers cette personne est d’être honnête et sincère lorsque tu prononceras ces mots.
Plus tôt cette année, j’avais entrepris de t’écrire une lettre, la première. Le titre était le suivant « La vie est une farce ». T’en souviens-tu ?
Elle était également destinée à tout le monde, c’était au cours de la nuit du 14 au 15 août. Je n’avais pas de thème particulier sur lequel, je souhaitai t’entretenir en ce dimanche 20 octobre, mais cette lecture, cet ouvrage m’a troublé. Plus que je ne l’aurais imaginé en débutant par les premiers mots…
Je partage avec toi, une nouvelle citation, cette fois, contenue dans cet ouvrage.
… et j’ai l’illusion que le temps se rejoint et mon aventure tient toute entière dans une seconde élastique, monstrueusement distendue, mais qui se resserre au point de n’être plus en vérité, qu’une seconde.
Marcel Aymé,
La Belle Image.
Je procrastine, je m’efforce de dire les belles choses de la vie et je m’évite les remords et les regrets, car j’ai mieux à faire que de tenter d’essayer de modifier mon passé.
Cette lettre et ce mot de ma tante Jeanne, sont désormais contenue dans une lettre, dans une enveloppe pour une Minerve, idéalement pour toi, sinon pour la première personne qui en prendra connaissance afin qu’elle soit remise à Apolline.
Mais, parce que qu’il y a toujours un mais.
Cette lettre, je vais la publier en de nombreux exemplaires et la disséminer afin que
Minerve puisse la découvrir ailleurs qu’ici, que tu puisses la découvrir ailleurs qu’ici…
Parce que c’est important…
Et parce qu’il serait dommage de ne pas se rencontrer un vendredi à la table de lecture, je t’adresserai désormais cette invitation chaque dimanche pour la semaine suivante…
Dans l’hypothèse où tu serais également une lectrice assidue et une Minerve, il sera toujours envisageable de se rencontrer par hasard à la table de lecture.
Table de lecture : Leonidas Chocolates Cafés, 693 rue Nationale, Villefranche-sur-Saône
Vendredi 25 octobre 2024 : 16H30 à 17H30
À bientôt, à jamais peut-être, sinon plus tard dans une prochaine vie, ici, là ou ailleurs…
Post-scriptum,
Si par quelconque envie, désir, soubresaut de l’âme, curiosité naissante, tu envisages de m’adresser un mot, un message, une lettre, il n’est de plus simple manière que d’écrire ci-dessous…
Et je reviendrai vers toi, sans précipitation, mais sans tarder.