Dimanche 17 novembre 2024
Les deux précédentes lettres portaient sur l’éventualité d’une Minerve artificielle sans que moi-même n’indique le choix qui serait le mien, bien que ce dernier soit déjà établi depuis longtemps.
Afin de clore le chapitre sur cette figure mythologique, je vais, dans cette lettre, donner corps à ce personnage et tenter de la figurer dans une personnalité telle que je l’ai rencontré par le passé ou souhaiterais la rencontrer dans le futur. Là encore, il te revient d’établir ce qui relève de souvenirs réels, construits de toutes pièces, sinon de souhaits fussent-ils utopiques.
Commençons par son origine Romaine provenant de l’adaptation de la figure d’Athéna au sein du panthéon Romain. Athéna, déesse grecque d’origine, célébrée principalement dans la ville qui porte son nom. Chacune ayant été adaptée pour correspondre aux valeurs et sensibilités culturelles de leur peuple.
La première incarne la sagesse, la guerre stratégique, la justice et la civilisation. Elle est à la fois protectrice de la ville portant son nom et le symbole de l’intelligence rationnelle.
La seconde, en complément des attributs précédents est en lien avec l’artisanat, les arts et l’intelligence appliquée.
Plus guerrière chez les Grecs, plus marquée par l’intelligence rationnelle chez les Romains et c’est là qu’elle prend tout son sens, en ce que cette figure mythologique me correspond davantage avec sa capacité à dépasser les attentes ordinaires, bien que l’on ne rencontre cette incarnation qu’exceptionnellement même en restant toujours pleinement attentif.
Ce qui m’incite aujourd’hui, plus que jamais, à être dans la recherche d’une Minerve provient en partie de ce qui me compose à ce jour et de ces exceptionnelles rencontres qui en sont des éléments essentiels.
Je n’ai que quelques décennies de respiration, mais j’ai vécu d’innombrables vies et à plusieurs reprises, eu le privilège d’avoir croisé des incarnations de cette Minerve.
A chacun d’avoir pleinement conscience qu’il est possible d’en rencontrer tout au long de sa vie pour peu que l’on ne s’accoquine pas avec la première personne venue traînant ses guêtres n’importe où et tandis qu’il en est qui choisiront le physique au détriment de l’intelligence, inversement pour d’autres, que la plupart se contenteront d’une personne qui évolue dans leur sphère de rang intellectuel et qu’il en est encore qui seront toujours à dix mille lieux de toutes exigences pour ne pas être des solitaires, j’ai, pour ma part, toujours été d’une exigence folle tant sur l’aspect physique, intellectuel, cérébral, relationnel, comportemental, créatif et motivationnel.
Cette première incarnation eut lieu au cours de ma 32e année et cela s’est reproduit à quelques reprises avec des personnes qui oblitéraient toutes les autres. La suivante étant plus incarnée que la précédente, il devenait évident que l’exigence finirait par rendre la prochaine rencontre toujours plus difficile et c’est en partie l’impasse devant laquelle je me trouve aujourd’hui. En partie seulement car, une issue est toujours envisageable dès lors que l’on est persuadé que l’inextricabilité de la poursuite n’est qu’une illusion dans laquelle, on ne se meut que par confort intellectuel ou par lâcheté personnelle.
Ce qui a relevé d’une quête utopique pour l’immense majorité du genre humain a toujours été mon étalon et bien que j’aie fréquemment été raillé pour mes exigences, jamais je n’ai renoncé.
C’est ainsi que j’ai partagé des années d’existences avec ces incarnations et qu’il m’est aujourd’hui inimaginable de renoncer malgré la difficulté croissante de rencontrer une Minerve plus incarnée que les précédentes.
Chacune avait une personnalité profondément humaine en opposition avec l’effrayante banalité cérébrale qui compose l’immense majorité du genre humain. Une féminité, parfois dissimulée, mais ô combien présente, une sincérité rare, une intelligence hors norme, une attentivité toujours renouvelée, de la créativité sans bornes, une manière d’être au monde parfois sauvage, une authenticité bienveillante, une honnêteté intégrale, le goût de l’art, …
Mon arrière-grand-père avait composé cette phrase et la conservait sur un bout de papier qu’il avait toujours quelque part dans ses poches.
Lorsque l’on accepte de renoncer à son utopie, on accepte que la mort puisse nous emporter sans joie.
Pour ma part, je ne la conserve pas sur moi en permanence, mais elle me parle follement tant elle est toujours d’actualité. En particulier, au milieu d’une époque en pleine mutation politique, technologique et civilisationnelle avec toutes les incertitudes que cela génère sur les tous les continents.
Mon utopie, je la réalise chaque jour, je la développe continuellement et parce que Minerve en est également un élément primaire, une particule élémentaire, je l’intègre sans me soucier du jour de la rencontre, aussi éloigné fusse-t-il.
Je ne vis pas dans le doute, ni perclus d’incertitudes, seulement avec des convictions et une foi inébranlable en raison que je construis mon existence comme un alpiniste gravit l’Everest. Avec sagesse et détermination.
Une aventure d’amour n’est pas toujours destinée à durer toute une vie entre deux personnes dès lors que l’intensité du partage est sincère.
Dès lors que la conviction que l’autre sera toujours présent(e), le lendemain s’empare de nous, il n’y a plus d’amour, seulement de l’habitude, du désintérêt, de la déconsidération.
Une aventure d’amour, c’est aimer une personne tous les jours comme au premier jour en ayant pleinement accepté l’idée que tu pourrais la perdre du jour au lendemain qu’elle qu’en soit la raison.
À cet instant, il te revient de faire preuve d’honnêteté intellectuelle et de te questionner sur l’engagement qui a été le tien dans tes aventures d’amour.
Post-scriptum,
Si tu as synonymisé le terme « aventure d’amour » avec des expressions de style, aventure d’un soir, aventure éphémère et d’autres du même style, cela signifie simplement que tu viens de perdre un peu de ton temps à parcourir cette lettre car elle ne t’était pas et ne te sera jamais destinée.
Dans l’hypothèse où tu serais également une lectrice assidue et une Minerve, il sera toujours envisageable de se rencontrer par hasard à une table de lecture.
Table de lecture : Leonidas Chocolates Cafés, 693 rue Nationale, Villefranche-sur-Saône
Vendredi 22 novembre 2024 : 16H30