Sarah aurait eu 71 ans le 3 juin dernier, on était quasi jumelles.
Nous nous sommes rencontrées il y a un peu plus de quarante dans un centre de formation professionnelle en Isère, ou avec d'autres nous étions venus apprendre le métier de directeur de Maison des jeunes et de la culture. On ne disait pas directrice, nous étions d'ailleurs fort peu nombreuses, mais ce n'est pas une raison. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est : https://youtu.be/kALRfwrFfUA
Donc, l'éducation populaire.
Sarah était parisienne , elle était sortie quelques années auparavant de la crème des crèmes des écoles de commerce : Hautes études commerciales ( HEC) . La distinction de classe n'excluant pas la distinction de genre : HEC " filles" se distinguait d'HEC " garçons" par le fait que bien plus tard, lorsque Sarah a sollicité une équivalence de titres pour rejoindre un cabinet d'expertise comptable il lui a été demandé de se présenter à des épreuves dont un individu issu de HEC " garçons" aurait été dispensé.
Au tout début des années 70 donc, elle rejoint la production cinématographique et participe à la mise en place d'un réseau de salles de cinéma.
Elle évoquera toujours l'accident qui provoqua la mort du jeune acteur qui incarnait Lacombe Lucien comme un des funestes méfaits du système, c'est dans l'horreur et l'effroi qu'elle met un terme à son histoire avec le cinéma.
La parisienne choisit l"éducation populaire. Un quartier de Strasbourg d'abord, Puis une banlieue populaire de Grenoble. Les maisons des jeunes et de la culture ( MJC) ont entamé leur déclin, mais on ne le sait pas encore tout à fait. Quand on finira par avoir leur peau, Sarah rejoint Bruxelles ( après le cabinet d'expert comptable et la naissance de sa fille ....
Sarah n'a jamais rendu les armes, rebelle et insoumise son combat pour elle passait par les autres, la vie meilleure c'était pour tout le monde, ou bien pas.
Sarah était féministe et écolo. Je voulais témoigner que ça date pas d'hier et que ça risque d'être encore long...
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