Dans ses romans antérieurs, Christine Angot s'est toujours mise en scène avec une sorte de passion véhémente traduite dans l'âpreté d'une écriture.
Entre intimité et socialité, le « je » se voulait souverain et tenait beaucoup de place. À cela près tout de même qu'il y allait toujours d'un rapport amoureux avec ses fluctuations et donc de la présence d'un ou de plusieurs partenaires. Ainsi, dans Le Marché des amants, l'un d'entre eux, Bruno, captait à lui ainsi une bonne part de l'intérêt.

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Œuvre toute récente, Les Petits voit Angot franchir un pas de plus dans le sens de l'attention à autrui. Personnage majeur, Billy est Martiniquais, travaille à Paris dans des studios
Post-scriptum du 19 février
Dans «Le Monde des livres» de ce 18 février, Pierre Assouline fait état de ce qu'une Mme Bidoit, se reconnaissant dans le personnage d'Hélène des Petits et s'estimant reconnaissable par d'autres, réclame une réparation financière à Christine Angot, qui recevra dès lors une assignation à comparaitre devant le tribunal de grande instance de Paris. Cette même personne s'était déjà plainte d'être représentée avec son compagnon et ses enfants dans Le Marché des amants, roman précédent d'Angot, et avait obtenu un dédommagement après négociation. Ceci m'amène à préciser que Les Petits sont comme une reprise et une suite du roman antérieur et qu'en conséquence, dans l'étrange et discutable page finale du présent roman, un mauvais sort n'a pas été jeté à Hélène, comme je l'ai écrit, par le biais du «roman qu'on vient de lire» (ce qui pouvait à la rigueur s'expliquer par l'effet d'une rumeur) mais bien et de façon plus vraisemblable par l'action du Marché des amants.
Christine Angot, Les Petits, Paris, Flammarion, 2011. 17 €.